Inc’Rock 2023 – Acte 1 – un vendredi au pays de l’électro.

Malgré une température encore un peu fraîche pour cette période de l’année et un crachin omniprésent pendant une bonne partie de la soirée, Incourt (et plus particulièrement le hameau d’Opprebais) fut le théâtre, ce vendredi, d’une soirée mémorable.

Il faut dire que les organisateurs n’avaient pas fait dans le détail en convoquant au pupitre des pointures comme Mademoiselle Luna, Daddy K, Kid Noize, Furax ou encore Oli Soquette, le prince des guinguettes (les Liégeois comprendront peut-être plus facilement cette allusion).

Points communs de tous ces artistes ? Leur meilleure amie est une table de mixage, ils n’ont pas leur pareil pour faire bouger les foules et ont tous une certaine « bouteille », et j’évoque ici, évidemment, l’expérience de la scène.

Il n’est pas toujours aisé de se produire en ouverture d’un tel festival, le public tardant parfois à rejoindre le site et/ou à enclencher le mode « danse » de son architecture corporelle. Mais avec Oli Soquette, ce risque est quasi nul, l’homme aux multiples facettes (il fait aussi partie du groupe les Gauff’ qui, dimanche, risque aussi de vous réveiller les zygomatiques avec des titres détonnants comme les courses Akora, Rosette Kinkin ou encore Vamos à Salou) ayant les clés de ce type de schémas depuis belle lurette et beaucoup d’adeptes aux quatre coins de notre beau royaume.

Oli Soquette a lancé les hostilités pour cette nouvelle édition de l’Inc’Rock

Quelques minutes ont donc suffi à Oli Soquette pour lancer les premières étincelles d’une soirée de feu. Aux sons des remixes de quelques standards des années 2000, 90, 80 et même 70 (et oui, Claude François s’est glissé dans la playlist, version un peu revue au goût du jour, évidemment), l’ambianceur a « fait monter la sauce » comme on dit dans certaines régions, histoire de céder le témoin dans des conditions optimales au célèbre duo de Radio Contact, Mademoiselle Luna et Gaëtan Bartosz.

Et ne comptez pas sur Delphine, euh pardon, vous la connaissez sous le nom de scène de Mademoiselle Luna, pour faire descendre l’ambiance et la température ! Son set d’électro dance très actuel (le titre « Flowers » de Miley Cyrus qui passe en boucle partout s’y est habillement invité) a rallié les générations. Difficile d’ailleurs, à partir de ce moment, de rejoindre le centre du « dancefloor », celui-ci étant littéralement pris d’assaut.

Il était temps qu’arrive un premier temps mort… allez, je rigole, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Le changement de discobar (Daddy K utilise son propre matériel) aurait en effet pu laisser un petit instant de répit à ces jambes déjà bien mises à l’épreuve, mais le personnel de scène est tellement efficace qu’on ne s’est même pas aperçu de cette subtilité technique.

Et c’est donc Daddy K himself (membre des Benny B, breakdancer, 3 x champion de Belgique et multiples fois finaliste du championnat du monde de DMC) qui se lance avec ses célèbres scratches qui lui ont forgé une réputation mondiale (il mixe aux quatre coins du globe, faisant régulièrement l’aller-retour entre la Belgique et Dubaï). Une fois n’est pas coutume, c’est le hip-hop qui enfile alors son costume de lumière, ce qui n’est pas pour déplaire aux plus jeunes de l’assistance qui ne tiennent toujours pas en place.

Bien qu’ayant des affinités (re)connues avec ce style musical, Daddy K en livre un bon panel dans sa partition, mais il est suffisamment intelligent et habile pour parsemer ci et là des standards d’autres univers qui permettent à tout un chacun d’y trouver son compte (ou ses notes musicales préférées).

Monkey face alias Kid Noize

Après un tel show, difficile de prendre la succession… sauf pour Kid Noize, une autre pointure de la scène électro belge qu’on ne présente plus. Il est même le personnage principal d’une BD en trois tomes dont le graphisme est mortel (« l’héritage de Nowera »).

Le DJ/producteur issu de la région carolo, auréolé de la sortie de son troisième opus musical cette fois, intitulé Nowera, n’allait pas faillir à sa tâche : maintenir, voire même augmenter encore un peu le curseur de l’ambiance festive du moment. L’homme à la tête de singe (ou plutôt au masque) a rempli sa mission avec brio. Même la pluie a cessé son œuvre pour se mettre à bouger en cadence. Toutes les générations confondues (et oui, je vous assure avoir vu des personnes qui ne sont en âge légal de travailler se trémousser juste contre les barrières) se sont retrouvées dans sa playlist évolutive.

Et je dis évolutive car les derniers morceaux étaient résolument axés sur des basses soutenues, de quoi fournir au dernier intervenant, Furax, une assistance toute prête à engloutir auditivement le célèbre « Big Orgus » qui fête cette année ses 20 ans.

Et qui dit Furax, dit techno hard style, l’homme traînant encore régulièrement avec ses anciens compères de festivals, les Djs du label Bonzaï records.

Voilà donc un tour assumé et presque complet de tout ce qui se propose en électro, qui a égayé la soirée de tous les festivaliers, avec une petite spécificité (voulue ou non ?), on a balayé un peu toute la Wallonie avec le grand Liège de Dj Didjé (alias Oli Soquette), le BW (Mlle Luna), Bruxelles (le ket de service étant Daddy K), le Hainaut (Kid Noize) et Namur puisque Furax était, à une époque, sur la province de Namur, et plus particulièrement à Andenne, où il travaillait chez un disquaire. Note aux organisateurs : « inviter un artiste luxembourgeois pour la prochaine édition ». (rire)

Trêve de plaisanterie. Vous l’aurez compris, cet entame de festival Inc’Rock fut une réussite musicale, mais aussi en termes de fréquentation (le site était bien rempli malgré une météo maussade) et d’organisation.

Aujourd’hui, on remet ça, mais avec du rap, et dimanche, l’affiche sera plus hétéroclite, histoire de plaire à tous les membres d’une famille. A bon entendeur…

ReMarck (150)

2 thoughts on “Les basses au pouvoir.

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