Parfois, il vaut mieux ne pas se mêler de donner des conseils…

Une fois n’est pas coutume, on va vous parler de théâtre aujourd’hui. Et oui, car nous avons eu la chance, que dis-je, le privilège, d’assister à la première représentation bruxelloise d’une pièce qui a la faculté de pouvoir faire travailler vos zygomatiques.

Et oui, on évoque ici un genre qui a déjà fait ses preuves, mais qui ne se démode pas, le théâtre de boulevard qui enchaîne les quiproquos pour le plus grand plaisir des spectateurs. Un vaudeville en d’autres termes.

Evidemment, je ne vais pas vous raconter la trame ni énumérer ici les rebondissements, car c’est dans ces éléments que réside l’un des atouts de cette pièce, mais je me limiterai à la brève description transmise aux médias, une sorte de teasing en sorte.  

« Ne donnez jamais un conseil à votre meilleur ami, vous pourriez le regretter amèrement ! C’est le constat que va faire Boris lorsque Alain lui confie qu’il cherche à rompre avec Julie. Boris qui à l’inverse de son ami est sur le point de se marier avec Claire, lui conseille de s’inventer une liaison car il est humainement cruel d’annoncer à sa femme qu’on la quitte pour personne. Alors quand Julie va lui poser la question fatidique, Alain va suivre le conseil de son ami et lui livrer un nom… ».

Confiez le rôle d’Alain à Manuel Gélin (oui, le fils de Daniel et frère de Fiona), saupoudrez-le d’un soupçon de piments à la sauce François Pignon, tantôt collant attachant comme dans l’Emmerdeur, tantôt faussement maladroit à l’instar du personnage du Dîner de Cons, et vous voyez arriver la catastrophe.

D’autant que ses compères de planches ne sont pas des débutants. On y retrouve la splendide Marie Fugain sur laquelle le temps ne semble avoir aucune emprise, et l’indémodable Christian Vadim qui a tout de même débuté comme acteur en 1983. Il faut dire qu’avec Roger Vadim et Catherine Deneuve comme parents (et Chiara Mastroianni comme demi-sœur), il avait de grandes chances d’être un jour attiré par les caméras ou le rideau rouge. Et pas pour un passage éclair. Jugez plutôt : il est apparu dans près de 30 films, cinq courts-métrages, et 22 séries télévisées. Mais c’est au théâtre que son talent s’exprime le mieux, même s’il a, cette fois, délaissé son compère habituel, Philippe Lellouche.

Deux hommes donc, et … deux femmes, histoire de reconstituer l’une des figures les plus prisées du style évoqué ci-dessus, le carré amoureux (l’autre étant le triangle). Et pour tenir tête à ces trois personnalités, c’est Juliette Meyniac qui enfile la robe de Julie, la future ex-épouse. Ce nom n’est peut-être pas aussi évocateur pour vous, et pourtant les habitués des meilleurs théâtres parisiens ne sauraient l’avoir oubliée. Elle a en effet déjà incarné des personnes sous la houlette de Jean-Luc Moreau (à de nombreuses reprises), Benjamin Baffie, Arthur Jugnot ou encore Francis Véber puisqu’elle a joué dans le Dîner de cons. Voilà la boucle bouclée ! Et ne vous y trompez pas, elle n’est pas là pour faire de la figuration. Au contraire, c’est elle qui tire la plus belle épingle de son jeu…d’actrice, ou plutôt de comédienne en l’occurrence.

On ne vous en dévoilera pas plus, mais pour les amateurs du genre, c’est une représentation à assurément cocher dans son agenda. Vous savez donc quoi faire. PS, et c’est un conseil d’ami, la troupe se produira encore jusqu’au 16 octobre au Centre culturel d’Auderghem avant de reprendre les routes franco-suisses.

ReMarck (147)

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