La récente chute des températures accompagnée de pluies assez intenses nous rappelle que nos contrées sont exposées à des conditions climatiques pour le moins vagabondes. En 24h, le mercure peut grimper ou plonger à sa guise, laissant parfois les organisateurs d’événements pantois car il n’est pas évident de pouvoir tout anticiper surtout lorsque l’infrastructure doit être réservée et montée plusieurs jours avant les festivités et qu’il n’existe pas vraiment de plan B ni pour la période choisie, ni pour l’endroit désigné.

Pluie continue le samedi, tantôt fine, tantôt soutenue…

Le Cabaret Vert rentre exactement dans le cadre de notre description puisqu’il s’agit d’un festival se déroulant à une date annoncée environ un an à l’avance (plus d’une centaine d’artistes musicaux et près de septante dessinateurs, cela ne se trouve pas derrière la première pierre venue) et sur un site fixe (l’endroit est un site propre géré à l’année par l’organisation qui y a établi ses bureaux).

Et dire que la veille, le soleil mettait à contribution les crèmes solaires.

Il est temps de croiser les doigts pour que dame nature soit votre alliée car à chacune de ses crises, vous pouvez être confronté à des soucis plus ou moins dérangeants pouvant même aller jusqu’à l’annulation pure et simple de l’événement (comme ce fut le cas notamment à Aywaille, où le terrain était devenu trop spongieux et impraticable pour recevoir le FeelGood festival).

La vente de ponchos a explosé le samedi.

A Charleville-Mézières, nous n’en sommes pas arrivés à ce point, mais il faut dire qu’en 4 jours, nous avons connu des situations bien différentes. Aux chaleurs torrides et presqu’étouffantes des jeudi et vendredi ont succédé les pluies torrentielles du samedi qui ont rendu la journée du dimanche très… boueuse et humide.

On sort les gros moyens dimanche avant l’ouverture.

Il existe alors diverses attitudes qui peuvent être adoptées, allant de l’immobilisme attentiste à l’alarmisme précautionneux.

Pompage des zones inondées.

Si le Cabaret Vert est connu pour son implication dans les projets écologiques et la transition vers le zéro déchet/rejet, son aptitude à rebondir n’est plus à démontrer non plus. En 2023, l’organisation avait fait venir plusieurs dizaines de camions pour pomper le surplus d’eau et avait surtout engrangé des frais pour poser une sorte de bâche biodégradable aux endroits les plus précaires vu que les semaines précédant le festival avaient été le théâtre de coulées incessantes d’eau de pluie.

La boue est là, mais c’est jouable pour la dernière journée.

En ce début de festival, pas de problème de ce genre, le soleil étant bien présent. Mais le samedi, ce fut une autre histoire. Tout le monde a été rincé. Je parle du public évidemment (il s’agit d’un festival à ciel ouvert), des bénévoles, des photographes (certains y ont perdu une partie de leur matériel), de certains artistes (Hervé notamment a affronté les éléments, poussant quelques pointes sur l’avancée qui n’était pas protégée) mais surtout du sol qui n’a pas pu absorber de telles quantités en si peu de temps.

Mouss Kelai, 30 ans de scène avec Mass Hysteria.

Comment allait-on retrouver le site dimanche ? L’état général des plaines allait-il permettre l’ouverture du festival et le déroulement de tous les concerts (en 2023, Ronquières avait dû annuler certaines prestations car une des scènes n’était pas utilisable) ? Grâce à l’intervention de plusieurs machines (tracteurs et camions) et de nombreux volontaires, une partie du surplus d’eau a pu être pompée et de l’absorbant (naturel) déversé aux endroits critiques.

Un show qu’il ne fallait pas manquer, même les pieds dans la gadoue.

Alors oui, l’ouverture a été retardée de 30 minutes, et oui, il restait de grosses flaques de boues, mais la sécurité des festivaliers étant assurée, le feu vert était donné pour les prestations du dimanche.

MH est dans la place.

Heureusement dirons-nous car dans les artistes du dimanche figuraient de sérieux prétendants au titre de prestation de la saison avec notamment les incontournables Shaka Ponk, mais aussi l’autre très grosse machine du métal français, Mass Hysteria.

Juste un brin de provoc’

Trente ans de carrière, dix albums studios, six lives … même si Mouss Kelai est le seul membre fondateur encore en activité, on peut parler d’expérience avec MH.

Du metal made in France.

Sur scène, rien à dire, c’est top. Un brin provocateur évidemment, mais ils savent vous mettre une ambiance de feu, même dans la boue et l’herbe humide.

Les musiciens s’amusent aussi.

Certains dépasseront encore les limites en balançant des gobelets de boue sur le service de sécurité et les journalistes présents en frontstage à ce moment, mais comment peut-on en vouloir à quelques écervelés qui manquent visiblement de connexions entre les rares neurones qui ne bercent pas encore dans l’alcool ? La boue, ce n’est pas dangereux hein ! Ok, mais il y a des pierres mélangées à ta boue, crétin.

On a retrouvé du soleil dans les oreilles avec Mass Hysteria.

Soit, tournons la page de cet épisode pour en revenir à ce qui est plus intéressant, la capacité d’adaptation des organisateurs et de leurs bénévoles qui a donc permis aux artistes de proposer leur spectacle et aux festivaliers d’en profiter, certes avec les pieds dans la gadoue, mais avec, surtout, la tête dans les nuages.

MH, ça reste très bon sur les planches.

Retrouvez les clichés du festival sur la page FB – ReMarck Photos.   

ReMarck (138)

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