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Quelques groupes rock français traversent les époques sans marquer le pas. C’est le cas d’Indochine, qui revient toujours avec quelques nouveautés sous le sapin quand on croit que Nicolas Sirkis est prêt à jeter l’éponge, et Trust. Mais à y réfléchir de plus près, il n’en reste pas tant d’autres.

Benoît Poher, la voix de Kyo.

Téléphone s’est scindé, Shaka Ponk a effectué sa tournée d’adieu et Noir Désir ne fait plus partie du paysage depuis 2010.

Si l’on se dirige plus dans le versant « métal », on peut citer « Mass Hysteria » et « Lofofora » et quelques autres références du genre, mais dans le rock plus commercial, ou disons, plus apparenté pop, que reste-t-il ? Kyo évidemment.

Nico Chassagne à la guitare.

Certains ne le savent peut-être pas mais ce groupe existe depuis 1994, même s’il n’a connu la gloire qu’à partir de 2003 grâce au titre « Le chemin » et à l’album du même nom (NDLR : c’est à ce moment que Pierre Lavandon rejoint ponctuellement le band pour les sessions et tournées).

Florian Dubos – Kyo – ReMarck Photos.

Et pourtant, en 2006, le groupe appuie sur la touche pause afin que chacun puisse s’occuper de projets personnels. Ce qui ne devait être qu’un break temporaire s’éternisera toutefois jusque 2014, faisant craindre à certains fans une fin prématurée.

Plus énergique que jamais, Benoît rajeunit à vue d’oeil.

Mais Benoît Poher, Nicolas Chassagne, Florian Dubos et son frère Fabien tiennent leur promesse en sortant l’album « Equilibre » qui marque la renaissance du groupe.  

Un show mémorable signé Kyo.

La machine est relancée, avec un musicien supplémentaire pour les sessions et lives, Nicolas Subréchicot. Le groupe ne va plus vraiment lâcher la bride à partir de ce moment-là, enchaînant les concerts, liés ou non à des sorties d’albums. Seule modification notable dans le line-up, Fabien Dubos laisse ses baguettes à Jocelyn Moze à partir de 2018.

K17, un avant-goût du nouvel album prévu pour le 31 octobre.

Avec des titres aussi percutants que « Contact », « Je cours », « le Graal » ou « Dernière danse », Kyo s’est forgé une meute d’adeptes qui attendent avec impatience chacune de ses sorties publiques.

Une posture chère à Benoît Poher.

Ils étaient donc nombreux à arborer le logo « Kyo » devant la scène de la Place des Arts au festival des Solidarités, d’autant que le groupe a annoncé la sortie de son prochain album, dénommé « Ultraviolent » pour le 31 octobre 2025 et donc l’opportunité de jouer l’un ou l’autre nouveau morceau en public à Namur, comme le prometteur « K17 ».

Kyo traverse les saisons et même les décennies.

On ne vous cache pas que Kyo reste Kyo, mais le public l’apprécie ainsi.

Toutefois la véritable révélation de la soirée fut Benoît Poher. Son timbre, immédiatement reconnaissable, n’a rien perdu de sa capacité à toucher. Mais c’est surtout son engagement scénique qui frappe : plus disponible, plus mobile, il alterne moments de retenue et envolées passionnelles avec une aisance qui donne l’impression d’un chanteur rajeuni.

Kyo made in Kyo, mais dans sa version ++

Là où l’on craignait une voix usée par les années, Poher a montré une maîtrise retrouvée — nuances justes, phrasés travaillés — et, surtout, une énergie communicative. Quand il interpelle la foule, le lien se noue instantanément ; quand il se fait plus intime, l’assistance retient son souffle.

A l’instar d’Indiana Jones, Kyo semble avoir trouvé son Graal, celui qui assure la jeunesse éternelle.

Désormais, on attend impatiemment « Ultraviolent », le nouveau Kyo.

Côté concert, une seule date à l’agenda, ce 19 septembre à Charnay (France), mais avec l’arrivée toute proche de leur nouveau bébé, nul doute qu’une tournée sera rapidement mise sur pieds afin de le présenter à tous.

Retrouvez les clichés du festival sur la page FB – ReMarck Photos.

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