Est-ce à Ere que Pascal Obispo a dit adieu au public belge ?

C’était dans l’air du temps, l’artiste ayant déjà abordé le sujet en début d’année, mais avec ses annonces à Colmar (29 juillet) et à Ere quarante-huit heures plus tôt, la nouvelle se matérialise : Pascal Obispo arrête la scène.

Il ne dit pas qu’il va se retirer complètement de la vie publique et du monde de la musique, comme l’a fait un certain Jean-Jacques Goldman dès 2004. A vrai dire, la personnalité préférée des Français, JJG, n’a pas fait non plus table rase de son don pour la musique et surtout la composition puisqu’il a livré quelques ouvrages à des artistes de renom depuis lors (Patrick Fiori, Garou, Calogero, Sarah Brightman, …), mais il ne veut plus de projecteurs braqués sur lui, et n’entend plus reprendre de carrière solo.

Pascal Obispo, lui, compte bien continuer à composer aussi, mais à chanter également. En fait, c’est le principe même des tournées qu’il remet en cause. Lassitude d’une part, soucis physique d’une autre, il faut dire que le premier hit de monsieur Obispo date de 1992 avec « Plus que tout au monde », rapidement suivi de « Tu vas me manquer ».

Ces deux titres sont d’ailleurs absents d’une set-list où il a fallu faire des choix, tant le catalogue des tubes de Pascal Obispo est fourni, surtout si l’on ajoute aux titres interprétés par l’artiste ceux composés pour d’autres, et ceux issus de la comédie musicale « Les dix commandements ». Ainsi, « L’envie d’aimer » a réussi l’examen de passage, mais « Millésime » pas.

Mais revenons sur le déroulement de la journée. Pascal Obispo est assurément la tête d’affiche du festival Les Gens d’Ere, et donc le chanteur la plus attendu du dimanche. Tout de blanc vêtu, l’artiste sort de sa loge entre deux averses. Nous sommes à quelques minutes de son show, le dernier sur nos terres apprendra-t-on un peu plus tard.

Monsieur Obispo est étonnement détendu, plus que lors de certaines autres prestations nous semble-t-il. Il prendra même la pose pour un instantané avec quatre policiers. Sans doute l’un des derniers clichés d’avant concert sur le sol belge…

Le début du concert, nous n’y assisterons pas, pour deux raisons. La première, c’est que notre créneau de prises de vues est prévu en fin de show. Avant cela, interdiction de se rendre en avant-scène. Et vous imaginez bien que sur la plaine, il n’y a plus beaucoup de places donnant vue sur l’estrade.

La seconde… dame nature qui va déchaîner les éléments. Une première averse sévère de presque cinquante minutes avait déjà opéré une offensive un peu plus tôt en soirée, mais là, ce sont des cordes qui s’abattent sur Ere. La plupart des spectateurs, courageux, affrontent ces conditions climatiques désastreuses. Pour nous, qui avons encore le choix, la solution désignée est d’aller trouver refuge temporairement sous le chapiteau.
Quelques minutes plus tard, la pluie cesse. Notre matériel photo, ainsi protégé, est prêt à reprendre du service, et l’ami Pascal approche tout doucement de la dernière partie de son spectacle.

Il attrape un chapeau de cow-boy et entonne les premières notes de « Appelle-moi Johnny ». C’est le signal de départ pour nous. Les photographes entrent dans le front pour immortaliser la performance de Pascal Obispo.
Entre deux morceaux, Pascal s’exprime, s’adressant de manière solennelle au public. Ce n’est pas son premier message de la soirée mais celui-ci va « claquer dans l’air comme un coup de révolver » (hommage à Cali dans son « Elle m’a dit »). « Nous voici réunis pour mon dernier concert en Belgique. J’ai encore une prestation en France après-demain, puis j’arrête…. ».
Certains comprennent dernier concert de la tournée des trente ans, mais à Colmar, Pascal Obispo précisera encore son propos. Non, il ne parle pas de la tournée mais des concerts en général.

Pascal Obispo confiera à la presse ressentir une certaine lassitude à l’idée de repartir en tournée : « Je ne me vois pas refaire toujours la même tournée, avec les mêmes chansons. Ça ne m’embête pas, mais je ne me vois pas repartir dans deux ans et refaire pareil.«
Celui qui s’était maquillé en Joker pour une prestation aux Solidarités ne ferme toutefois pas définitivement la porte puisqu’il annonce qu’avec une très bonne idée, sa décision pourrait changer de camp: « Si je dois refaire une tournée, il faudra que je trouve un concept fort, sinon non. »

En attendant, nous profitons de ces dernières minutes du chanteur, compositeur, musicien sur les planches du Les Gens D’Ere d’autant qu’il s’attaque à l’un des titres phares du taulier, « Allumez le feu » dont la parolière n’est autre qu’une complice habituelle de Pascal Obispo, la distinguée Zazie.
L’ambiance est au top. Pascal peut clore ce chapitre de sa carrière avec un titre que d’autres interprèteront peut-être plus tard en pensant à lui, « Fan ».
Retrouvez les clichés (validés) du festival sur la page FB – ReMarck Photos.