Lessines, 21 juin 2025 : quand la musique plane (toujours) pour Lou

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Un soleil de plomb, un public en nombre, un paquet de frites croustillantes et une bande-son digne des plus beaux souvenirs belges : Lessines a rendu un hommage vibrant à son enfant terrible, Lou Deprijck, pour cette Fête de la Musique placée sous le signe de l’émotion et du groove planétaire.

Sous les arbres à peine ombrageants de la Plaine, c’est une chorale pas comme les autres qui a ouvert le bal : Ethno Vocal Groove, formation survitaminée portée par l’inimitable Anita Daulne, sœur du regretté Jean-Louis Daulne. Autant dire que ce n’était pas du yaourt vocal : une vingtaine de choristes de Wallonie et Bruxelles ont fait voyager le public bien au-delà du Pays Vert — cap sur le Maroc, où ils représenteront fièrement la Belgique aux Rencontres de Chœurs de Marrakech en novembre prochain.

Frissons, rythmes du monde et ovation méritée : le public, vaillant malgré la chaleur de 19h, ne s’est pas fait prier pour battre des mains (et quelques pieds aussi). Entre deux chants envoûtants, certains en ont profité pour s’hydrater… à la belge, évidemment.

Puis, après une pause bien méritée — collation maison et frites croustillantes nappées d’une sauce secrète que même la CIA envie —, la scène s’est métamorphosée en machine à remonter le temps. Les musiciens qui ont accompagné Lou au fil des décennies ont repris du service, comme pour nous murmurer : “Il est parti, mais la musique reste.”

On retiendra notamment la performance habitée de Kevin Cools, successeur spirituel (et capillairement crédible) de Mario Guccio de Machiavel. Sa barbe de prophète et sa voix en feu ont soufflé un vent de rock’n’roll pur jus sur Lessines. Il n’était pas seul : Christine Bonnivert, l’une des Hollywood Bananas, lui a prêté main forte avec une énergie qu’aucune canicule ne pouvait tempérer.

À travers eux, Lou Deprijck revivait : “Ça plane pour moi”, “Tout petit la planète”, “Dans les petites rues de Singapour”,  » Brigitte Bardot (en photo sur la scène ), « Kingston », « So fla fla », « Sentimental-moi », « Charlie Brown », « Où c’est qu’il fait chaud ? »… Un best of en live, servi par des artistes de Sttellla (même si Jean-Luc Fonck était excusé pour cause médicale), Machiavel, Poulycroc, Skarbone 14, The Fouck Brothers, Mr Michel, Philippe Leprince… et tant d’autres figures emblématiques.

Il faut dire que ce n’était pas une soirée comme les autres. Ce n’était pas un concert, c’était une déclaration d’amour à Lou, à ses chansons, à sa ville, à sa folie douce. Dans la foule, les sourires étaient aussi grands que les pintes, et même ceux qui ne connaissaient que vaguement « Ça plane pour moi » sont repartis en se disant : “Mais quel mec, ce Lou !”

Et puis il y avait Vanessa. Le regard tendre, un peu dans le vague, mais sûrement fier. Cet hommage, c’était pour son Coco, pour celui qui avait l’oreille affûtée, l’humour décapant et l’âme d’un vrai découvreur de talents.

Lessines a chanté, dansé, mangé et ri. Lou aurait adoré. Et « Lou » nous, on n’oubliera pas.

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