Simple Minds, retour sur les années New Gold Dream ! :

0

Crédit Photo : Dean Chalkley

Avant de repartir sur les routes en 2024 afin de poursuivre comme il se doit la commémoration de plus de 40 années de carrière, les très prolifiques Simple Minds ont fait escale en Ecosse et ont ainsi cédé à la tentation comme l’ont déjà fait maints collègues avant eux, de réinterpréter leurs plus gros succès dans un cadre prestigieux aux antipodes d’une scène classique, et leur choix s’est ainsi fixé sur Paisley Abbey, et au lieu de nous présenter un énième best-of live, leur choix s’est limité cette fois sur les titres qui composent leur prestigieux album « New Gold Dream 81 82 83 84 ».

Dans la discographie des Simple Minds, cette oeuvre marquera très certainement le début d’une période de grands succès internationaux et en dépit de l’absence du batteur Brian McGee, on remarquera la présence non-moins prestigieuse de Mel Gaynor avec en cerise sur le gâteau la participation d’Herbie Hancock. Pour l’époque, l’album est la juste passation entre l’expérimentation de la Cold Wave, un courant musicale qualifié de froid et toujours très influencé par David Bowie, et la période correspondant aux succès commerciaux et internationaux du groupe. Sorti cinq mois avant l’album phare des Simple Minds, « Promised You A Miracle », est un single qui nous laisse entrevoir que cette fois le groupe a frappé un grand coup et que leur futur ne sera plus le même après la commercialisation de « New Gold Dream », avec une large prise de risque en mettant en avant des titres qui ne seront pas estampillés à tendance expérimentale, mais qui se rapprocheront le plus d’une volonté à commettre des succès commerciaux, on ne peut plus culottée, car le public n’est pas toujours au rendez-vous, lorsque l’on tente de changer les ingrédients qui ont fait les succès qu’ils ont pris pour habitude de fredonner et de s’approprier.

Tandis que le batteur présent sur « Promised You A Miracle », Kenny Hyslop va céder la place à Mike Ogletree qui accompagnera finalement le groupe en studio pour la suite de l’enregistrement de l’album, les Simple Minds vont vite se rendre compte que son style de jeu n’est pas vraiment ce à quoi aspire le groupe, et au final c’est MelGaynor qui finira par être désigné comme musicien de studio et au final c’est lui qui accompagnera de sa batterie, la grande majorité des titres de ce nouvel album, et c’est en novembre 1982 que Mike Ogletree quittera définitivement le groupe pour rejoindre Fiction Factory, tandis que Mel Gaynor finira par être désigné batteur officiel des Simple Minds pour bons et loyaux services sur « New Gold Dream ». Cependant résumer « New Gold Dream » a une histoire de chaises musicales entre batteurs, constituerait une grave erreur, car c’est avant tout et surtout le premier gros succès discographique de Simple Minds, avec une identité de groupe toujours reconnaissable entre mille , qui nous propulse ici dans une nouvelle ère musicale faisant fi du mouvement qualifié de Cold Wave pour nous imprégner d’une New Wave qui se veut plus accessible et qui ne renie pas son côté plus immédiat et donc populaire, ce qui n’a rien de péjoratif, et ce n’est pas le succès immédiat sur les ondes qui le démentira, car les singles qui y sont diffusés font preuve d’une qualité qui s’intègre parfaitement à l’aspect qualitatif d’un album qui enchaîne les tubes à la vitesse du bijoutier qui enfilerait sur des colliers, des pierres précieuses finement taillées.

Pour l’auditeur ce n’est que bonheur car il aura l’occasion de voyager musicalement en compagnie de titres envoûtants à l’image de ‘Someone Somewhere In Summertime », riche et mélancolique à souhait et des titres sombres tout en étant captivants tels que « King Is White And In The Crowd », qui clôture ainsi un album brillant sur près de 7 minutes et si cette oeuvre musicale n’est pas la plus joyeuse du moment, on ne pourra pas néanmoins lui reprocher de sombrer dans la dépression et le pathos. Par conséquent « New Gold Dream » est donc le premier sans fautes pour Simple Minds qui commence à marquer le monde musical de son empreinte, et semble mettre tout le monde d’accord que l’on soit critique musical voire simple auditeur, permettant ainsi au groupe de changer de dimension. Véritable monument discographique incontournable par rapport à l’oeuvre de Simple Minds, « New Gold Dream », marquera également de son empreinte les courants musicaux que constituent la New Wave et le Pop-Rock.

Bref, vous l’aurez compris ce « New Gold Dream », est l’album incontournable du groupe qu’il faut absolument posséder dans sa collection de CD’s, et si ce n’est pas encore fait, l’album live qui sort en cette fin octobre est un bon moyen de rattrapage, car les 9 titres y sont joués dans une qualité impeccable et par ordre chronologique, tel qu’ils sont repris dans l’album d’origine. Après l’épisode « New Gold Dream », les Simple Minds vont démontrer qu’ils sont incontournables au sein du paysage musical et que leur place n’est pas bradée. Au fil de leur carrière, les Simple Minds vont prouver qu’ils sont aptes à se renouveler sans trahir leurs convictions, ainsi que leur public.

CHRISTOPHE COCU (22)

Auteur ConFestMag
Président du fan club officiel de Mylène Farmer Belgique

Laisser un commentaire