Un dimanche familial aux accents français.

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Si le samedi avait fait place à une parenthèse plutôt urbaine, destinée essentiellement aux adolescents, le dimanche a retrouvé l’essence même du festival, à savoir son ancrage familial et multi culturel avec une artiste belge émergente, une chanteuse qui a connu une première carrière en duo mais qui a décidé de s’émanciper, un concept entier proposé par une artiste solo à l’univers particulier, un rocker lover venu du nord du pays, l’indémodable interprète de « Déjeuner en paix » et, en apothéose, le concert événement signant le grand retour des comparses de Gaëtan Roussel.

Tout ceci accompagné de quelques battles et démos de breakdance/hip-hop, de nombreuses activités pour les petits et grands enfants, de quelques débats sur des thèmes de société …

Premier constat du jour, le soleil a décidé de faire son grand retour, lui qui s’était éclipsé samedi pour l’arrivée des rappeurs. Deuxième élément marquant, le public arrive tôt pour ce dernier jour de festival. Tous ceux qui désiraient profiter au plus près de la prestation de Stephan Eicher ne trouveront d’ailleurs pas place devant la scène. Le Suisse étant victime de son succès et, peut-être aussi, du fait qu’il est rare de pouvoir le rencontrer dans nos contrées.

Un retour apprécié de Stephan Eicher.

Mais reprenons la journée dans son déroulement chronologique. Si les plus petits sont mis à l’honneur dès 14h00 avec le spectacle de Monsieur Nicolas, c’est bien Elia Rose qui sera la première à réveiller les conduits auditifs des festivaliers adultes.

Ce n’est pas l’interprète de « ça plane pour moi », mais bien Elia Rose.

Tournaisienne d’origine, née d’un père italien et d’une mère anglaise, Elia Rose explose véritablement cette saison avec la sortie de son album, I love it, et ses premières grosses scènes, alors qu’en 2001 elle était déjà en finale de Pour la gloire, cette émission télévisée de la Rtbf et qu’en 2011 c’est dans The Voice Belgique qu’elle tentait sa chance.

Des paillettes, du sourire, et de la bonne musique…

Adepte du kitsch qui inondait nos téléviseurs durant les eighties, la jeune femme propose un show rempli de légèreté et de sourires communicatifs. C’est juste ce dont nous avions besoin pour entamer sous les meilleurs auspices cette journée finale des Solidarités.

I love it … c’est le premier album d’Elia Rose.

On reste dans le rayon féminin avec la deuxième artiste de la journée, Adé. Ex membre de Thérapie Taxi, Adélaïde Chabannes de Balsac a laissé de côté son comparse et son « Hit sale » un peu provocateur pour les mélodies tantôt planantes, tantôt emballantes de Sunset, Insomnies et Tout savoir. Un concert qui est, et c’est devenu une habitude que l’on aime souligner aux Solidarités, traduit en live en langage des signes.

Adé veut…tout savoir.
Adé était déjà venue à Namur mais avec avec son compère de Thérapie Taxi.

Comme la célèbre maxime nous relate qu’on ne s’arrête jamais à deux, voici une troisième dame sur les planches, Emilie Simon. Là, c’est particulier. Seule en scène, l’artiste alterne les instruments, parfois aux sonorités électroniques et nous emmène dans un univers parallèle, le sien. Active dans le monde de la musique depuis 2003, elle a remporté plusieurs victoires de la musique dans des catégories différentes. Elle est en effet inclassable et indéfinissable. C’est d’ailleurs elle qui a réalisé la BO de la Marche de l’Empereur.

L’univers très personnel d’Emilie Simon.

De l’univers très végéto-animal d’Emilie Simon à celui assez dark de Tamino, il n’y a, à Suarlée, que quelques pas.  Petit-fils de l’acteur et chanteur égyptien Moharram Fouad, Tamino est un véritable petit prodige de la musique adoré de l’autre côté de Bruxelles.

Tamino.

Doté de l’oreille absolue et d’une tessiture de quatre octaves, il est habitué à chanter en quart de ton, car il a « écouté de la musique arabe toute sa vie » et l’a « chantée dès le début ». Auteur, compositeur, interprète, musicien et mannequin, ce grand gaillard d’1m98 vient de sortir son deuxième album Sahar (« juste avant l’aurore » en arabe) contenant dix titres dont un duo avec Angèle (Sunflower) qu’il défend avec conviction. Ses prestations sont investies et impliquées.

Le second homme de la soirée nous vient de Suisse comme le laisse deviner son petit accent reconnaissable. Il faut dire que l’interprète originaire de Münchenbuchsee est à la base germanophone  d’expression, mais il chante aussi en italien, en romanche, en anglais et … en français. C’est d’ailleurs dans la langue de Molières que Stephan Eicher a connu ses plus grands succès dans nos contrées avec « Combien de temps » « Pas d’ami comme toi » ou encore « Déjeuner en paix ».

Plus discret ces dernières années, l’ex membre du groupe Eisbär n’a toutefois pas perdu son pouvoir d’attraction sur le public francophone, comme l’atteste le succès de foule devant la scène sur laquelle il prend place. Malheur aux retardataires, ils ne pourront plus approcher cette « plage » un peu étroite pour permettre à tous les festivaliers intéressés par la performance de Stephan et son band. Assurément l’un des moments forts de cette édition. Mais le meilleur reste toutefois à venir avec les ambianceurs intemporels de Louise Attaque, mais pour cette prestation, nous vous renvoyons à notre article particulier dédié au quatuor parisien (cliquez ici)

Nous quitterons donc ce nouveau site Ecolys avec un sentiment mitigé car nous n’y retrouvons pas encore le charme que la Citadelle offrait grâce à son cadre imposant et historique, mais compte-tenu des impératifs de déménagement forcé, cet endroit propose une belle alternative. Avec quelques ajustements, gageons que la prochaine édition se rapprochera des meilleurs souvenirs forgés sur les hauteurs de la capitale wallonne.

Plusieurs concerts, dont ceux d’Adé et Louise Attaque, étaient signés en direct.

Retrouvez les clichés de cette journée et des autres sur la page FB – ReMarck Photos.

ReMarck (147)

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