Seraing, capitale du reggae pour un soir.

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Ce 19 septembre 2024, la salle OM, quai Louva à Seraing, s’est parée des meilleurs apparats d’un style musical qui est pourtant l’apanage d’une île bien éloignée de nos bords de Meuse, la Jamaïque.

Dreadlocks, casquette, lunettes de soleil… place au reggae.

Au programme, l’un des artistes reggae les plus prolifiques de ces dernières années, Alborosie, un personnage au parcours atypique.

De la Sicile à la Jamaïque en passant par Milano.

Alberto D’Ascola est en effet né en Sicile (en 1977). Son premier voyage, il l’effectue vers le nord de l’Italie en compagnie de sa famille qui s’établit à Milan. Mais c’est bien au Reggae qu’il s’intéresse, grâce à l’inévitable Bob Marley.

Accompagné par le Shengen Clan…

Son groupe de l’époque, Reggae National Tickets, sortira 5 albums avant d’être invité à se produire sur la terre sacrée de ces sonorités, au Reggae Sumfest, édition 2000.

Kingston s’est invité Quai Louva.

Ce voyage de l’autre côté de l’océan marque sans doute un tournant important dans la carrière du chanteur puisqu’il décide de quitter l’Europe et son groupe pour aller s’installer à Kingston, une ville qui va d’ailleurs servir de toile à l’un de ses hits les plus emblématiques (Kingston Town).

Alborosie.

Bosseur devant l’éternel (il vient de sortir son 15e album), Pupa Albo va se forger, au fil des années, des tournées et de ses rencontres, un réseau extrêmement bien fréquenté puisqu’il va travailler notamment avec Ky-Mani Marley, Nina Zilli mais aussi les célèbres Wailers.

Il est désormais imprégné de la culture jamaïcaine.

Notons que dès 2011, Alborosie marque encore un peu plus l’histoire en devenant le premier artiste blanc à remporter le MOBO (Music of Black Origin) Award dans la catégorie Best Reggae Act, une reconnaissance qui le propulse sur le devant de la scène et lui offre une reconnaissance bien méritée dans le milieu.

Une orchestration à hauteur de l’événement.

Chanteur (re)connu donc, mais aussi ingénieur du son et producteur (il a sorti un logiciel – Alborosie Dub Station – qui est le fruit d’un travail de samples, d’analyses et de recréations des filtres, échos, reverb et effets utilisés et modifiés par le légendaire Osbourne Ruddock King Tubby. Il s’agit d’un plug-in multi-effets disponible sur Audio Thing).

Il y avait un peu de Kingston en périphérie liégeoise.

Le voici donc avec plusieurs casquettes, mais qui ne l’empêchent pas d’approfondir continuellement ses recherches et implications liées au Reggae, mais aussi à sa terre d’accueil, la Jamaïque.

Une pointure à l’OM.

Impliqué et appliqué, il l’est aussi lors de ses concerts, comme lors de celui qu’il a proposé à Seraing. Alors certes, la salle n’était pas complètement remplie, mais on se demande d’ailleurs pourquoi. C’était en effet une occasion rare, presque unique d’ailleurs, de voir un artiste d’un tel gabarit venir en périphérie liégeoise.

Tout le monde était ravi, même les musiciens.

Le public présent s’est délecté de ces sons estivaux et de cette fausse nonchalance que l’on attribue aux artistes de reggae. A vrai dire, Alborosie est un phénomène sur scène car s’il est bien dans le mood « cool », il mélange plusieurs aspects de la culture jamaïcaine, saupoudrant ci et là les bases reggae de son œuvre de roots, rub-a-dub, raggamuffin, dancehall et dub.

15 albums « solo » et 5 avec Reggae National Tickets.

Cela dit, un seul coup d’œil sur scène permet directement d’identifier le style même sans en connaitre les notes. Des dreadlocks géantes que l’homme doit parfois porter pour se déplacer tant elles pendent bas, casquette posée à l’envers, lunettes de soleil, et quelques tatouages visibles… seule sa couleur de peau pourrait le trahir, et encore !

Ready for good time?

Au niveau de l’assistance, on trouve un peu de tout, du rasta pure souche au fana indécrottable, de l’enfant aux yeux émerveillés au couple de retraités BCBG, de l’aficionado affublé du tee-shirt de la dernière tournée aux simples curieux venus découvrir un artiste à la notoriété bien assise.

Pupa Albo.

Pour nous, ce sera un semi découverte car nous avions déjà entendu quelques morceaux de l’artiste mais en configuration tournée avec le Shengen Clan, ça claque quand même. Deux guitaristes, un bassiste, un claviériste, un batteur et deux choristes, ça en impose.

Du vrai bon son…

Les absents ont eu tort, cela c’est certain, d’autant que sa tournée tire sur la fin. Il vous faudra courir à Nice (le 28 septembre), Sant’Andrea delle Fratte (04 octobre) ou à Rome (06 octobre) pour encore y assister.

un grand Smile.
Le public présent n’a pas regretté sa soirée.

Retrouvez les clichés du concert sur la page FB – ReMarck Photos.

ReMarck (144)

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