Le Cabaret Vert prépare son habit d’apparat pour la 20e édition.

Alors que la première tête d’affiche vient d’être annoncée, en la personne de Nick Cave & The Bad Seeds, nous avons pu nous entretenir avec Cédric Cheminaud, directeur général adjoint du festival. Au menu, les retours de l’édition 2025 et bien évidemment les projets en cours car le Cabaret Vert n’est pas un festival qui pose ses valises sur un site quelconque pour 4 jours puis lève le camp dès l’extinction des projecteurs. Non, le Cabaret Vert est une association qui est implantée sur le domaine, rendant vie aux anciens bâtiments de la Macérienne, et prenant part à de nombreuses activités de la région, avec un crédo omniprésent depuis la création du festival : œuvrer au mieux pour limiter l’impact de l’événement sur l’écologie.

Comme vous avez pu le lire dans l’un de nos précédents articles (ici), les grandes lignes de la 19e édition du festival faisant vibrer Charleville-Mézières sont un effort toujours croissant pour atteindre les objectifs de la décarbonation optimale, une fréquentation de 101000 festivaliers en 4 jours avec un pic à 30.000 le vendredi, la suppression d’une scène (l’ancienne « Illumination ») passée presque inaperçue et une fluidité de circulation accrue sur le site. Mais du côté de l’organisation, que retient-on de la version 2025 du CV ?
Cédric Cheminaud (qui apparaîtra sous la version simplifiée CC dans le reste de l’interview) : « Des échos reçus du public, des médias et des artistes, cela a été l’une des meilleures éditions du festival. Et nous en arrivons à la même conclusion car nous sommes enfin arrivés à une version un peu aboutie englobant l’ensemble de nos idées dans la forme générale, le positionnement des scènes, la facilité de circulation, la scénographie … nous sommes donc tous très contents de cette édition qui, cela n’est pas négligeable, a aussi pu accueillir le soleil. Nous avons croisé les doigts car nous n’avions pas été gâtés les dernières saisons, mais là, c’était top ».

On connait le perfectionnisme de l’équipe, donc il y a certainement l’un ou l’autre détail qui vous fait encore tiquer.
CC « Oui, c’est clair. Sur l’aspect artistique notamment, si l’on veut nuancer un peu, nous sommes très contents du nouveau Razorback (NDLR : la scène rock, a été déplacée vers l’ancien terrain de rugby, proposant donc plus d’espace face à la scène) dans sa forme particulièrement, mais nous avons déjà envisagé des pistes d’amélioration. On gardera la scène à cet endroit, mais il y a un petit travail à faire pour l’habillage de la plaine. Et puis côté programmation, nous allons essayer de mieux équilibrer les forces en présence. Nous avons en effet remarqué que les groupes émergents du jeudi n’arrivaient pas à faire déplacer les foules, contrairement à ce qu’il s’est passé les samedi et dimanche. Là, avec FFF, Leprous, Landmvrks, Wetleg … l’assistance était au rendez-vous. On va donc faire attention à ne pas mettre que de la découverte sur une journée comme ce fut le cas cette fois-ci. Ce sera donc notre job de placer des groupes fédérateurs qui rentrent dans cette esthétique chaque jour. »

Le public était pourtant bien présent ce jeudi, même plus en nombre que le week-end.
CC « Oui, mais le public du jeudi était assez jeune. Les festivaliers de ce jour-là étaient plus attirés par BigFlo et Oli ou DJ Snake. Cela joue évidemment car ce public est moins enclin à se diriger vers l’option rock du Razorback, mais je suis persuadé qu’avec un ou deux artistes phares sur cette scène, le public aurait pu se diriger aussi là. Nous allons donc repenser cet aspect de la programmation car c’est aussi plus intéressant pour les groupes émergents de profiter d’un public plus fourni amené par l’un ou l’autre artiste confirmé ».

Chaque édition réserve son lot d’imprévus. Les dernières années, c’était la météo qui vous avait donné du fil à retordre avec des zones inondées par les pluies torrentielles. Cette fois, rien de tel avec un beau ciel bleu ensoleillé, mais deux groupes ont tout de même jeté l’éponge en dernière minute (NDLR : Upchuck notamment, ce qui a permis à Revnoir de fouler la scène), vous obligeant à réagir dans un timing très serré.
CC « Et pourtant, nous n’avons jamais de plan B en prévision vu tous les éléments qu’il faut prendre en compte. On doit donc s’adapter et réagir grâce à notre réseau d’agents d’artistes et à notre capacité de pouvoir, à trois têtes (NDLR : ils sont effectivement trois responsables programmation), envisager de nombreuses solutions. Ce ne fut d’ailleurs pas si facile de rebondir pour cette scène Razorback. Nous avons en effet lancé beaucoup d’invitations avant de trouver nos plans bis. Un groupe ne se compose pas que d’un chanteur, il y a les musiciens, l’intendance … il suffit d’un rouage manquant et tout bloque. On ne peut que réagir dans le speed au dernier moment ».

Puisque nous sommes sur le thème de Razorback, restons-y un peu. Personnellement, j’ai un peu perdu de cette ambiance si particulière qui régnait sur l’ancien site. L’espace enclavé entre deux parois qui crachaient des flammes rappelait un peu une cité digne d’un Mad Max. Par contre, dans le cadre de concerts rassemblant une assemblée plus généreuse, l’espace plus ouvert a permis l’introduction de pogos et circle pit plus impressionnants.
CC « Le jeudi, vu qu’il y avait moins de public sur cet espace, on a effectivement ressenti qu’il manquait des éléments de décoration sur cet espace pour casser ce vide visuel devant la scène. On avait déjà dans l’idée d’implanter ces éléments mais nous avons manqué de temps. C’est déjà dans les cartons pour l’an prochain. Ils y seront. On est donc plutôt sereins pour l’an prochain, d’autant que l’on sait désormais que nous ne nous sommes pas plantés avec le déplacement à cet endroit de cette scène. C’était l’une de nos grosses interrogations. Sur plan tout était prévu, mais la réalité du terrain nous oblige parfois à adapter. Le point à prendre également en compte est l’adaptabilité de la jauge du public. Si les éléments d’habillage sont en effet intéressants lorsque le public est clairsemé et limité à maximum 2500 spectateurs dans l’après-midi sur cet espace, on doit pouvoir permettre à 8000 personnes de profiter du spectacle de groupes plus attendus. Là, ces éléments de décors ne doivent pas empiéter sur la vision ou le déplacement… On devra donc être malins à ce sujet, mais je ne suis pas inquiet, on a déjà planché sur la question ».

Le Cabaret Vert ne s’adresse pas qu’aux amateurs de musique et concerts mais aussi, notamment, aux fanas de BD qui sont souvent les premiers à attendre l’ouverture du festival pour rencontrer leurs dessinateurs/scénaristes favoris. Cette année, la ferveur semblait même encore plus présente dans ce secteur du site.
CC « On est effectivement très content du département BD cette année parce que nous avons aussi réussi à la diffuser un peu en dehors du gymnase. On l’a retrouvée au camping, au jardin … il y a une vraie dynamique autour de cette dimension-là. Cela va dans le sens de notre envie d’associer l’image à la musique. »

Retour à la musique et aux grosses « machines » US attendues (Queens Of The Stone Age même plus encore que Will Smith vu l’annulation de sa venue en 2024). Artistiquement, elles ont répondu présentes, nous présentant des shows à la hauteur de l’événement, mais le public n’a pas nécessairement répondu présent, lui, les chiffres de fréquentation du samedi et du dimanche étant les plus bas de cette édition. Cela est-il dû à un calendrier réglé par les départs en vacances (on passait juste dans la deuxième moitié du mois d’août) ou à un public se rajeunissant et n’adhérant peut-être pas autant à ces artistes, mais plus à des chanteurs actuels liés notamment à la pop ou à l’urbain ?
CC « La vérité est au milieu de ces deux réflexions. Je pense que les dates de cette années ont eu un impact, pas nécessairement à notre avantage. Les affiches du week-end s’adressaient à un public un peu plus âgé, donc un plus aisé, or ce sont les personnes qui partent le plus facilement en vacances. Les faire revenir spécifiquement pour Queens Of the Stone Age ou Will Smith, c’était un pari qui n’a pas nécessairement porté ses fruits. Et encore, il faut nuancer cette réponse en fonction de la région. Les locaux étaient en effet bien au rendez-vous mais peu de public de l’extérieur a écourté ses vacances pour revenir au festival le week-end. C’est ce qu’il ressort de l’analyse de la billetterie, surtout pour le dimanche. Will Smith n’a pas eu l’impact escompté pour faire venir les gens d’autres départements et/ou pays, mais les locaux étaient bien là. Le pari est donc réussi à 50% sur cet aspect. On voit aussi que les deux plus grosses journées en termes de fréquentations proposaient SDM, Sean Paul, Booba, DJ Snake, BigFlo … donc on remarque que le public des festivals est désormais très imprégné par les 17-30 ans. Les gens de 45-50 ans participent encore, mais sur une ou deux journées. Il est rare de les voir prendre un ticket pour l’entièreté du festival.
C’est plutôt bon signe pour notre festival de voir que nous avons un nouveau public, qui adhère également à nos idées. Ils attendent évidemment une programmation qui les intéresse, et cela nous permet de voir l’avenir à moyen et à long terme. Ce public là va, à l’instar de celui des débuts, nous accompagner et vieillir avec nous. On voit aussi ce rajeunissement au niveau des retours sur les réseaux sociaux. Les stats à ce niveau n’ont jamais été aussi bons. Le travail de fond qui consiste à tenter de conserver notre public historique tout en fidélisant un nouveau public plus jeune semble porter de beaux fruits »

Cette année, vous aviez supprimé une scène (Illumination). Quels sont les retours à ce niveau ?
CC « Vu le contexte économique actuel, cette mesure devait nous permettre d’économiser un peu. Cela n’a pas été à la hauteur de nos attentes car nous avons, en contrepartie, dû investir pas mal sur la nouvelle scène Razorback et les coûts artistiques et techniques ayant explosé ces dernières saisons (NDLR : notamment les cachets des artistes), la suppression de cette scène n’a pas réussi à amortir ces augmentations-là, mais cela a surtout permis de redonner de l’oxygène et de la circulation au public. Nous avons ainsi pu créer de nouveaux espaces de repos. C’est un aspect du « confort » que nous voulons apporter à nos festivaliers.
Soyons réalistes, cela devient très compliqué de se battre sur les grosses programmations (NDLR : genre The Cure, qui viendra finalement à Rock en Seine mais qui aurait pu opter pour le Cabaret Vert…), nous devons donc créer un lien et fournir au public des petits plus qui vont faire en sorte que l’attachement au festival ne sera pas uniquement en relation avec l’affiche proposée. On n’y a donc pas vraiment gagné en termes d’épargne financière, mais bien en qualité d’accueil. »

Il est vrai que les espaces « reclassés » comme la terrasse sur l’eau ou l’ancien emplacement de Razorback, devenu zone « chill » où le public pouvait boire et manger tout en profitant de zones de repos étaient pris d’assaut tout au long du festival.
CC « Ces lieux précis font évidemment partie de cette proposition et nous avons remarqué qu’ils sont déjà très prisés mais j’y inclurais aussi la zone enclavée près de l’Estaminet, le long de la Macérienne, que l’on doit retravailler pour l’an prochain car il devient un peu « vieillot » et, petit détail qui a sont importance, nous avions élargi le passage menant au Zion Club pour pouvoir installer des grands transats de 3 -4 personnes. Ce sont certes des petites choses, mais qui nous différencient en offrant des possibilités de s’extraire temporairement de l’excitation habituelle d’un festival. Cela peut paraitre désuet mais remontons un peu plus tôt dans l’interview, je parlais d’un public parfois plus âgé, qui nous reste fidèle, et bien il a besoin de ce confort supplémentaire ».

On vient d’aborder le fait d’avoir supprimé une scène, avec ses avantages et inconvénients, mais cette action n’a-t-elle pas aussi un rôle pervers concernant la répartition du public en cas de confrontation entre deux stars attendues ? J’évoque évidemment le cas du choix manichéen du public lié aux prestations quasi simultanées de Théodora au Greenfloor et de Sean Paul au Zanzibar.
CC « Il faut se souvenir que quand nous avons signé Théodora, il y a plus d’un an, personne n’en parlait. Il était donc logique de la programmer sur le Greenfloor. Entretemps, sa notoriété est montée en flèche et s’est alors posé le problème de pouvoir contenir un public en attente de cette artiste. Cette scène ne peut en effet accueillir « que » 6000 personnes. On pouvait donc vite se faire déborder par le public. En jouant ainsi sur les horaires, obligeant de fait les festivaliers à choisir entre ces deux prestations, nous avons joué la carte de la sécurité. Je ne pense pas qu’il y ait eu d’autres moments clés du genre. »

J’étais toutefois étonné de voir qu’Oxmo Puccino, une référence en rap depuis de nombreuses années, était lui aussi annoncé sur Greenfloor alors qu’il effectuait un retour attendu depuis ses dernières sorties en public (6 ans).
CC « On a beaucoup travaillé avec son agent et avec l’artiste, que l’on connait effectivement très bien, et il voulait être associé à cette nouvelle scène. Cela l’excitait beaucoup de pouvoir venir se confronter à un public plus jeune et extrêmement friand de sons modernes urbains. Avec un peu de recul, il faut bien considérer qu’Oxmo Puccino n’apporte pas le même engouement que MC Solaar. On se doutait donc que nous ne serions pas débordés même si la capacité de cet espace est limité.
Finalement, il a joué devant un public plus jeune, ses fans étaient là, et tout le monde a cohabité dans le meilleur des mondes. Tout le monde était content alors que sur la grande scène en début d’après-midi, on risquait de voir une assemblée parsemée sur l’esplanade. Ainsi, l’artiste a pu rencontrer un nouveau public, rajeuni, lequel était aussi demandeur. »

L’an prochain, changement de date avec le recul d’une semaine dans le calendrier. Vu la sensible baisse d’affluence le week-end du quinze août, c’est une décision logique ?
CC « On a été contraints de s’adapter avec la modification de date de Rock en Seine voici quelques années. On pense directement au public en disant que celui de Paris n’est peut-être pas le même qui vient à Charleville-Mézières, mais c’est surtout au niveau de l’offre d’artistes phares que cela risquait d’être préjudiciable. On a donc choisi de pouvoir s’aligner côté artistes, au risque de perdre un peu de public dans les allers/retours de vacances. Rock en Seine change toutefois sa date également en s’orientant vers la fin du mois (à partir du 27), ce qui nous laisse notre créneau historique libre (du 20 au 23 août 2026). Avantage de ce glissement d’un week-end, on évite les va et viens de mi-aout et ceux qui viennent de revenir ont encore un peu l’esprit à faire la fête pour prolonger leurs vacances (sourire). Et à vrai dire, même si Rock en Seine n’avait pas décalé sa date, on aurait opté pour cette date car nous en serons à la 20e édition (cela tombe bien, en débutant le 20) et nous voulons mettre toutes les cartes en main pour faire un carton. »

Trente mille personnes vendredi, c’est une sacrée jauge. Était-ce un record ? Et que ressort-il de l’avis de l’organisation et du public quant à la circulation sur le site avec une telle affluence ?
CC « Ce n’est pas un record car nous avions 32 000 personnes le dimanche de clôture de l’édition 2024. C’est actuellement la capacité maximum que nous nous autorisons. On pourrait encore aller un peu plus loin, on a les autorisations pour, mais nous perdrions sans doute en confort pour le public donc on ne veut pas en arriver là maintenant. En 2024, le jour des 32000, les gens n’avaient pas nécessairement vécu une bonne expérience car il y avait de la boue un peu partout et les flux de circulation étaient difficiles. Nous avons donc travaillé à partir des données de l’édition 2024 afin de résoudre quelques-uns des problèmes en mettant de côté des espaces inondables et en élargissant les couloirs pour circuler. Ajoutez-y le choix de supprimer une scène et on voit que le vendredi de cette 19e édition, malgré une jauge à 30000, on était hyper tranquilles. Tout le monde a vécu le festival de manière agréable.
Autre petit point qui a sans doute contribué à désengorger un goulot, nous avons initié un sens de circulation unique pour atteindre l’ancien terrain de rugby car les escaliers étaient pointés comme une zone problématique. C’est le genre d’ajustement qui vient au fil du temps, grâce aux retours de notre équipe mais aussi du public ».

Peut-on s’attendre à de grosses modifications structurelles en 2026 alors que tu viens de dire que c’était probablement l’une des meilleures éditions du festival ?
CC « Ma réponse sera logique par rapport à l’intitulé (rire), l’idée est plus de stabiliser les choses. Nous avons effectivement deux-trois points d’amélioration comme l’habillage de la zone Razorback et le « rajeunissement » de la zone comprise en Razorback et l’Estaminet. Nous avons encore quelques autres détails en tête mais qui ne seront sans doute pas visibles pour le public. Ce seront quelques finitions précises mais pas du tape-à-l’œil. »

On a parlé de la fluidité de circulation pour le public au sein du festival, mais il semble que la situation s’améliore également aux abords du site. Est-ce lié aux nombreuses actions menées de concert avec les pouvoirs publics (renforcement des lignes de trains et bus notamment) ?
CC « On a travaillé avec les services de la ville pour appréhender quelques points noirs de l’an dernier, notamment lors du départ après les grosses têtes d’affiches. Un plan de circulation plus adapté, avec des sens uniques parfois modifiés suite aux analyses précédentes, a été mis en place et il a effectivement fluidifié les trajets. Mais il est toujours couplé à un travail sur les mobilités durables. On a encore augmenté le nombre de navettes en train et en bus localement, mais aussi sur tout le département. Le constat le plus criant a été réalisé les jeudi et vendredi avec un public relativement rajeuni qui a adhéré à la promotion des services publics qui offraient le retour en transport en communs à 1 euro. Cela rentre pleinement dans les objectifs de notre charte de développement durable et transition écologique, tout en facilitant la vie au public ».

Pour rebondir sur la charte de développement durable, difficile d’encore améliorer quand le festival est partie prenante du projet depuis ses débuts ?
CC « On est déjà très loin dans l’application de ces principes, évidemment, mais on travaille encore sur quelques détails avec des prestataires du festival, notamment au niveau de la mobilité. Du côté du tri des déchets et des toilettes (sèches), on ne peut pas faire mieux, mais sur la restauration, la réflexion est ouverte. Pour l’instant nous sommes à une offre 50% carne (viandes) et 50% végétal. Il y aurait encore quelques gains à réaliser au niveau de l’offre « carne ». Concernant la décarbonation de l’énergie, on a commencé à supprimer des groupes électrogènes. On en avait déjà retiré cette année, l’idée étant que l’an prochain, il n’en reste plus (ou presque). »
Quelle est votre solution de remplacement ?
CC « On a de gros transformateurs à haute tension. Grâce à divers partenaires, dont les pouvoirs publics, on a obtenu du financement et le test grandeur nature a eu lieu cette année sur la grande scène. Cela s’est bien passé donc on va passer à l’étape deux. Et puis nous travaillons à former une communauté énergique autour de la Macérienne (NDLR : anciens bâtiments industriels qui ont été réhabilités et sont désormais utilisés tout au long de l’année pour divers projets). Cela comprend nos infrastructures mais aussi les divers bâtiments proches comme le gymnase, collèges, lycées et usines des partenaires qui sont à proximité du site. Le but : équiper tout ce monde-là en photovoltaïque afin que tout le monde puisse se « servir » de ce pot commun durant toute l’année, avec le gros plus qu’il s’agira d’une énergie verte, nos besoins étant eux concentrés sur les quatre jours du festival. »
Dans la pratique, on placera des panneaux aux endroits stratégiques de toutes ces implantations, Macérienne comprise, et nous allons également utiliser des ombrières (sortes de couvertures photovoltaïques placées sur le toit des parkings). Nous serons, à terme, complètement autonomes, de manière verte, et tout le monde y trouvera son compte puisque nous ne puiserons dans cette réserve communautaire que quatre jours par an, tout le reste de notre production étant mise à disposition des autres structures participantes. Cela rentre tip top dans l’esprit Cabaret Vert. »

Avez-vous déjà une idée d’un planning de mise en autonomie du site ?
CC « C’est déjà en cours puisque deux transformateurs sont en fonction depuis cette édition. Pour les panneaux, on débutera le placement dès 2026. Selon le plan de déploiement que l’on s’était fixés, on devrait être autonomes en énergie verte pour 2030. La belle histoire, si nous menons à bien ce projet, sera qu’un festival de musique participera à décarboner les industries de la région ardennaise, chose qui leur est demandé pour pouvoir garder leurs unités ouvertes en production.
Ils sont donc intéressés car seuls de leur côté, ils étaient un peu perdus. Pour un petit festival associatif qui s’est monté avec 4 personnes et 400 balles, il y a 20 ans, ce n’est pas mal d’être toujours là, avec désormais 3000 bénévoles et un budget de 12 millions d’euros. »

Toujours pas moyen d’obtenir une info croustillante sur le line-up 2026 ?
CC « Restez attentifs, tout sera annoncé en temps et heures (rires). Nous sommes à une période charnière où les festivaliers du début amènent désormais leurs enfants et ce sont un peu eux qui reprennent le flambeau. On va essayer de contenter toutes ces générations tout en leur fournissant des zones de confort et de repos qui vont peut-être devenir une sorte de marque de fabrique. Tout l’art de la programmation sera de combiner des groupes des années 80-90 avec des artistes actuels prisés par les plus jeunes. Le fait de maintenir des scènes thématiques nous permet de pouvoir garder une couleur de base, sans devoir complétement verser dans un style unique. Et puis certains artistes se diversifient en abordant plusieurs styles musicaux. »
On en saura donc pas plus si ce n’est qu’un profil comme Yungblud intéresse fortement Cédric (sourire) et que le premier artiste annoncé est donc « Nick Cave & The Bad Seeds »

« Le musicien reconnu pour son univers sombre, lyrique et profondément émotionnel s’impose dès les années 1980 avec The Birthday Party, groupe post-punk abrasif au son chaotique et violent. Il fonde ensuite Nick Cave & the Bad Seeds, formation prolifique mêlant rock, blues, gospel et ballades ténébreuses. Leur discographie, riche et variée, explore des thèmes comme l’amour, la foi, la violence et la rédemption. Des albums comme Murder Ballads, The Boatman’s Call ou Ghosteen témoignent de cette évolution artistique, passant du punk rageur à une musique plus introspective et épurée. Cave est aussi un parolier exceptionnel, reconnu pour l’écriture dense, poétique et souvent biblique de ses textes. Sa voix grave et habitée, son jeu de scène théâtral et son sens du drame musical en font une figure unique du rock. À travers les décennies, il a su se renouveler sans perdre sa singularité.
Avec une performance de 2h30, rarissime sur un festival, Nick Cave entouré de ses fidèles Bad Seeds, va, sans aucun doute, envoûter le public du Cabaret Vert. 2h30 de poésie pure, pendant lesquelles l’artiste australien livrera une prestation d’une intensité rare qui vous emportera dans ses torpeurs et ses espoirs… «

Soyez au rendez-vous de cet événement exceptionnel le vendredi 21 août 2026 à Charleville-Mézières.
L’ouverture de la billetterie est annoncée pour le vendredi 10 octobre 2025 à 12h.