Un dimanche résolument Pop à Ere.

Pour son jour de clôture, l’édition 2025 du festival Les Gens d’Ere avait misé sur le productif Pascal Obispo et le toujours très festif Cali, deux représentants significatifs de la pop rock francophone.

Mais ils n’étaient pas les seuls à défendre ce style de musique pour cette dernière journée de l’événement. Lovelace, Léon, Rori et Amir peuvent en effet être rangés dans ce même rayon musical, même s’ils ne partiront sans doute pas tous en vacances ensemble…

Nous nous garderons bien de prendre parti dans la polémique qui s’est développée depuis mi-juillet suite au passage d’Amir dans deux festivals de nos contrées, mais nous ne pouvons passer sous silence le climat qui s’est développé autour de cette contestation et surtout les mesures qui ont dû être prises pour garantir la liberté d’expression, mais aussi la sécurité de chacun.



Le chanteur a été mis à l’écart, sous haute surveillance, une escorte policière l’accompagnant lors de ses déplacements et même lors de sa prestation. C’est sans doute dommage d’en arriver à ce point-là, mais il faut souligner que le concert s’est déroulé sans incident, que le service de sécurité est resté assez discret et non dérangeant (pour le public, mais aussi pour nous qui avions l’autorisation d’occuper le front stage) et que les artistes qui ne partagent pas l’engouement pour sa venue se sont exprimés, chacun à leur manière, de manière fort correcte.



En résumé, l’esprit du Les Gens d’Ere a été respecté, donc merci à vous tous d’y avoir contribué.


Cet aparté terminé, occupons-nous de notre quatuor disparate en suivant l’ordre chronologique de la journée.



La première à se présenter devant le public est Lovelace, ce petit bout de femme qui s’est fait connaître notamment grâce à un duo détonnant avec le grand Saule sur « Petite gueule ».




Vous ne l’avez pas encore vue sur scène ? Vous n’étiez pas en festival cet été aux abords de chez nous alors, ou vous arrivez tard sur les sites, car Lovelace a fait les ouvertures de beaucoup de scènes. C’est en effet l’artiste découverte du moment, la chenille qui devient papillon…. Les Francos de Esch (Lux), la fête de la musique à Arlon, LaSemo, Dour, les Francos de Spa et donc Les Gens d’Ere.


Voilà un beau planning, et une belle carte de visite du coup. D’autant qu’il lui reste encore à prendre part au Brussels Dance Festival (14/08), au Bucolique Festival de Ferrières (17/08), aux Solidarités (24/08), à l’Hyperlien (20/9) avant de reprendre le chemin des salles avec le CC de Braine-L’alleud le 27/09 et le Botanique le 03/10 dans le cadre de Francofaune.


Catégorisée plutôt électro-pop pour ses influences (Billie Eilish, 070 Shake et Babysolo33), Lovelace se distingue par son écriture introspective. Ses titres « Hey Bitch » et « Par ici BB » font en effet écho à des expériences personnelles.

Le premier est un coup de gueule contre ces personnes qui provoquent une insécurité permanente en rue par leur comportement et leurs réflexions déplacées, le second une sorte d’exutoire pour aborder le sentiment des gens qui se rendent comptent que leur amour est à sens unique.




Le suivant dans notre short-list est Léon, alias Benoit de Delta. Cette scène, il la connait pour l’avoir déjà foulé, mais encore jamais en solo. Or, depuis la mise en application de son nouveau projet, Léon fait tout (ou presque) seul.

Il compose, arrange, chante et se produit seul, usant de machines comme le loop qui permet de composer des boucles de sons.

Son premier EP se nomme « Aïe » et vient de sortir, un mini album qu’il définit lui-même comme bipolaire car on y retrouve un tempo endiablé pour certains titres auxquels succèdent des balades beaucoup plus calmes.

Léon – Benoit, mais où est le rapport se demande-t-on. Il y eut bien des papes qui ont porté ces patronymes, mais ici rien en rapport avec ce sujet. Léon est le deuxième prénom de Benoit Leclercq, mais aussi celui de son grand-père.


Multi instrumentiste, Benoit, euh, pardon, Léon ferait bien la paire avec Lovelace côté écriture. Lui aussi va chercher dans son histoire, son vécu, ses attentes et déceptions le contenu de son œuvre.

Le morceau à écouter absolument ? On irait naturellement vers « Sans Héritage » pour sa rythmique, son sujet (le choix d’avoir ou non des enfants et de l’assumer) et puis on s’y attache à force de l’entendre à la radio.




La troisième à passer devant le public est une habituée du lieu. Enfin presque puisque Rori était déjà venue présenter ses premières créations en 2023.




A l’époque, « Docteur » et « Ma place » étaient dans toutes les têtes. Il faut dire que l’album « Ma saison en enfer » est un bijou dont on ne se lasse de l’éclat.

Depuis, Rori a sorti d’autres titres, comme « Looser » ou « Jalousie » et son premier single « C’est la vie » qui était sorti en 2021, retrouve une nouvelle jeunesse à chaque saison de la série télévisée «Trentenaires ». Mais son actualité tient en deux mots : nouvel EP.

« Miroir » sortira en effet le 19 septembre.

Omniprésente ces deux dernières saisons en festivals, la chanteuse hannutoise a un peu levé le pied ces derniers mois, peaufinant certainement ce nouveau bébé (je parle de l’EP).

A Ere, c’était en effet sa première date belge de l’été. Elle était toutefois aux Francos d’Esch (Lux) et à Carbourg mon Amour (Fr).

Premier festival de la saison en Wallonie disions-nous, pour Rori, mais pas le dernier. Elle sera en effet aux Solidarités (Namur) le 23 août.

Décidément, on y retrouvera du beau monde au site Ecolys, avec Lovelace (sur ses terres), Léon et Rori dans le line-up.

Le dernier du carré, Amir, sera, lui absent du festival namurois. Cheveux courts et sourire un peu crispé (on ne va pas vous refaire le récit des attaques dont il fait l’objet), c’est tout de blanc/écru vêtu qu’il apparait sur les planches.

Qu’il semble bien loin ce temps où il se présentait, timide, devant les fauteuils du jury de The Voice. C’était en 2014. Amir allait atteindre la finale, mais terminer derrière Maximilien Philippe et un certain Kendji Girac.

Beaucoup tombent ensuite dans l’oubli, mais certains percent. C’est le cas d’Amir qui va représenter la France à l’Eurovision 2016, glanant une 6e place finale avec « J’ai cherché », un titre qui sera sacré, quelques mois plus tard « Chanson francophone de l’année » aux NRJ Music Awards.
Ce trophée, l’artiste le remportera une deuxième fois en 2017 avec « On dirait ».

S’il a également percé dans le théâtre avec « Sélectionné » et dans le cinéma (la dernière production en date étant « La belle et le boulanger »), il n’en reste pas moins un chanteur avant tout, capable de rendre le sourire à l’assemblée par ses titres festifs, mais aussi de toucher par la sensibilité de certains titres comme ce superbe « Rétine », notre titre préféré de son répertoire.

C’est avec ce dernier compte-rendu que nous clôturons la belle et longue page de Les Gens d’Ere 2025 mais tous les articles restent disponibles sur notre site, dans l’onglet festival.
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Et pour les clichés, retrouvez les sur la page FB – ReMarck Photos.