La Flandre et les States à l’horizon de Virgin Prozak.

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C’est en 2017 que Simon Rosenfeld, alors bassiste dans un autre goupe, décide de se lancer dans un nouveau projet, plus personnel, au sein duquel il va également s’essayer au chant. C’est ainsi qu’avec Alban Waff et Chris, il lance Virgin Prozak, un groupe présenté comme actif dans le heavy rock dont les chansons abordent des émotions personnelles mêlées à une pointe de mystique et d’ésotérisme. Depuis lors, dix morceaux figurent sur le listing de ce band namurois où la batterie est désormais entre les mains de Charles Degolla, un artiste aux multiples facettes.

Simon Rosenfeld, joueur de foot américain et leader de Virgin Prozak. Photo Marc Robert.

Simon, pouvez-vous nous expliquer quelles ont été les grandes étapes de VP, puisque c’est ainsi que certains surnomment Virgin Prozak ?

« Notre premier EP, Plethora, est sorti le 30 avril 2018. Cette même année, nous avons tourné notre premier clip, celui de Disturbing Feeling, au sein de l’église d’Harscamp (NDLR : l’église Notre-Dame d’Harscamp, anciennement Saints-Pierre-et-Paul, sise rue Saint-Nicolas, au cœur du vieux Namur, est une église de style Renaissance, construite en 1750. Classée au patrimoine majeur de Wallonie en 1936, elle fut désacralisée en 2004) et nous avons également remporté le contest du Bear Rock d’Andenne. On avait dû jouer devant une trentaine de personnes à l’époque. Cela paraît peu, mais c’était déjà un bon début pour une performance en après-midi. D’autant que l’année suivante, ils nous ont invités pour jouer cette fois sur la scène principale en soirée. C’était notre première grosse scène et la première fois que je signais des autographes (rires). C’est aussi à cette occasion que l’on m’a attribué mon surnom « Dusty boots » car j’avais mes santiags sur scène. Nous avons ensuite été freinés par le Covid, comme l’ensemble du secteur culturel, mais cela ne nous a toutefois pas empêchés de continuer à sortir des titres. La tournée qui était prévue en 2020, avec des salles intéressantes (dont une salle assez connue à Paris), a cependant dû être annulée. Côté plages musicales, The Doubt remains cartonne avec 18000 vues en streaming sur les plateformes et notre dernier morceau vient juste de sortir le 14 juin, Witch. »

Un morceau sorti en préambule au Verdur, qui devait être une sorte d’accomplissement pour vous.

« Je ne dirais pas un accomplissement, car nous visons encore plus haut (rires) mais une belle étape dans ma carrière personnelle et dans celle du groupe. Il faut savoir que lors de la dernière édition du Verdur, une sorte de consultation avait été lancée sur le site du festival dans laquelle l’organisateur demandait au public qui il voulait voir lors des prochaines éditions. Plus de 100 personnes avaient plébiscité Virgin Prozak. Nous tenions donc à fournir un show digne de cette attente, et ce malgré l’engagement d’Alban dans la tournée d’Indochine. Remy a bossé dur pour pouvoir le remplacer lors des deux événements qui étaient prévus en juin (Insane Metal Fest et Verdur). Nous avons également adapté le jeu de scène à des surfaces plus grandes. A cette fin, nous avons également travaillé deux jours durant dans les installations de l’atelier rock de Huy, une salle que nous apprécions d’ailleurs assez bien (NDLR, et dans laquelle Virgin Prozak devrait pouvoir retourner se produire prochainement…) ».

Rémy a remplacé Alban Waff occupé sur la tournée d’Indochine. Photo Marc Robert.

On imagine que la déception fut énorme lorsque vous avez appris que le Verdur était annulé, d’autant que l’Insane est également passé à la trappe.

« C’est clair, le mois de juin s’annonçait terrible avec deux gros festivals, et nous avons eu, coup sur coup, deux désillusions. Le mardi soir, lorsque j’ai appris, au salon de tatouage, l’annonce de l’annulation du Verdur, c’était la douche froide, mais je suis resté étrangement calme, ce qui n’est pas mon habitude à vrai dire, Sam, ma compagne, mais aussi notre manager, m’ayant assuré qu’elle allait trouver une solution. Et c’est ce qu’elle a rapidement fait en mettant sur pied un mini-festival au Belvédère à la date initiale du Verdur, soit le 25 juin. »

Vu la capacité de la salle (250 max), avez-vous dû adapter votre jeu scénique en dernière minute ?

« Au niveau du groupe, pas vraiment. Le show que nous avons monté est transposable aux scènes de grands festivals, mais aussi aux clubs. Nous ne sommes que trois donc ça n’est pas vraiment un problème, mais une animation était prévue avec des hôtesses habillées en infirmières qui devaient lancer des médicaments (des bonbons en fait) et distribuer des ordonnances (bon de réduction pour des tee-shirts) or ce n’était pas transposable sur la petite scène du Belvédère. Par contre, le retour des personnes qui étaient sur place est très bon. Nous recevons régulièrement des félicitations pour cette prestation qui est, probablement, la meilleure que nous ayons livrée depuis la création du groupe. Artistiquement, nous avions travaillé pour, mais on ne sait jamais comment le public va réagir. Et là, l’ambiance fut terrible. D’habitude, il y a toujours un ou deux pogos durant le set, mais cette fois c’était la folle ambiance tout du long. Le public était ravi, et nous sommes contents d’avoir retourné la salle. »

Charles Degolla a intégré le band (remplaçant Chris) voici environ 1 an. Photo Marc Robert.

Il parait que vous êtes un grand fan de Metallica et que cela ne peut pas passer inaperçu ?

« Ah bon, je ne vois pas pourquoi (rires). Il est vrai que Metallica est l’un des groupes qui m’inspire le plus, au même titre que Nirvana et les Queens of the Stone Age, car ils ont su se remettre en question et ne pas s’enfermer dans un style arrêté. J’ai par ailleurs été voir ce groupe en concert à cinq reprises et oui, j’ai une Gibson explorer comme James Hetfield. J’en voulais absolument une, au point que toute ma paye d’étudiant au Delhaize est passée dans cet achat. Ce devait être en 2007, et elle m’accompagne toujours sur scène. Petit dernier parallèle, mon frère, qui vient toujours nous voir, ne cesse de me répéter que j’ai un peu de « James » dans mon jeu de scène. Ce n’est pas voulu mais à force de regarder les concerts de Metallica, ça doit avoir une certaine influence (rires). »

La Gibson explorer est cette guitare aux angles très marqués. Photo Marc Robert.

Comment peut-on définir le style de VP ?

« Il n’y a pas de définition ! Nous oscillons entre le rock et le métal. Je ne veux pas me limiter à un style. J’écoute de tout, de Beethoven à Nicki Minaj en passant par le rock évidemment. Dans les influences les plus marquées, on trouve du Nirvana, Foo Fighters et … Metallica. Je suis à la base de la plupart des compos avec Sam (Toussaint) mais l’arrivée de Charles (Degolla) marque un tournant et il ne faut pas négliger l’apport d’Olivier « Tino » De Martino qui vérifie l’anglais dans tous nos textes. Les thèmes tournent souvent autour de la santé mentale et de l’injustice, le tout saupoudré d’ésotérisme, ce pourquoi le nom de Virgin Prozak sonnait bien. Nous tenons à ce que chacun puisse se faire son idée car les textes ont souvent une double interprétation. Tel individu est-il fou ou est-il habité par des forces occultes ? La frontière est parfois floue et nous tenons à ce qu’elle le reste ».

VP grandit petit à petit, mais voit grand. Alors, si l’on se projette dans quelques années, quels sont les rêves les plus fous que le groupe aurait pu réaliser.

« Oh, commençons par le plus concret. Nous avons sorti actuellement deux EP en version physique (CD) en plus des opus numériques. Nous aimerions les rassembler sur un vinyle avec les nouveaux singles. Actuellement, nous rencontrons toutefois une barrière financière et le délai de production est d’au moins un an. Dans le même genre de projet, nous travaillons sur l’image du groupe en termes de visuels. Nous avons déjà deux tee-shirts disponibles, l’un avec le logo du groupe, l’autre avec le logo créé pour Witch (main avec une boule de cristal, witch signifiant sorcière en anglais) et nous comptons créer celui qui serait en rapport avec le visuel précédent (une vache sortant d’un vagin). Nous avons la chance d’avoir un esprit créatif avec Charles et une artiste avec Sam. Il est raisonnable de vouloir lancer une marque de vêtements en lien avec le groupe. Côté musique, l’objectif à court terme et de se développer en Flandres car le public est généralement plus réceptif à notre genre musical et il y a beaucoup plus d’événements dans cette partie du pays. Ensuite, pourquoi pas viser Werchter, le Graspop, le Hellfest et enfin l’apothéose avec le Lollapalooza à Chicago. Sans oublier la cerise sur le gâteau, faire la première partie de Metallica (rires). Nous avons bien été retransmis aux States (podcast sur une radio du Colorado) et un organisateur de festival du nouveau continent nous a envoyé un mail… »

Il y a, il est vrai, dans le Wisconsin, le long du lac Michigan (USA) un endroit qui s’appelle Namur et où l’on parle le wallon alors tous les rêves sont permis.

ReMarck (147)

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