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Pour tous ceux qui ont des notions de géographie, non, Esch-Sur-Alzette ne possède pas d’accès à la mer et encore moins de port où des chalutiers pourraient venir déposer leur butin du jour, mais la ville organise depuis peu l’édition luxembourgeoise du célèbre concept des Francofolies qui, s’il a été initié en France métropolitaine, à La Rochelle, se décline désormais en de nombreuses versions à travers le monde (Belgique, Bulgarie, Canada, Nouvelle-Calédonie, Tahiti et La Réunion).

Maehila, Belgo-Luxembourgeoise d’origine indienne.

Si le Luxembourg a tardé à rejoindre le mouvement, on peut dire que nos voisins ont vite trouvé leur rythme de croisière, proposant de nombreuses activités, toujours dans le respect de l’écologie, mais attirant surtout dans leurs filets de nombreux poissons, qu’ils soient connus… ou en passe de le devenir.

Des espaces verts … c’est rafraichissant.

Cette année, pas de méga star mondiale du format David Guetta pour soulever les foules (en 2024, lors de la venue du DJ / producteur qui enchaine les hits, le festival avait battu son record d’affluence avec 40 000 spectateurs) mais quelques belles pointures (Julien Doré, Michel Polnareff, Soprano, BigFlo et Oli…) et surtout de belles découvertes, car c’est aussi là que réside l’attrait de ce genre d’événements, vous vous déplacez pour un artiste en particulier, mais par hasard peut-être, ou sur conseils d’amis, vous assistez au show d’autres chanteurs / chanteuses dont certains vont certainement vous toucher.

Parmi les activités proposées, atelier paillettes.

Des découvertes, nous en avons faites également, et nous vous en parlerons, évidemment, mais elles feront l’objet de reportages spécifiques.

Abordons d’abord, ici, les généralités, sous forme de bilan.

En 3 jours (6, 7 et 8 juin), les Francofolies d’Esch/Alzette ont accueilli 36 artistes / bands dont 34 sur le site du parc du Gaalgebierg et 33 000 festivaliers.

Un public familial – ReMarck Photos.

« Le public était une fois de plus au rendez-vous, fidèle et nombreux, et surtout encore plus familial que les années précédentes » s’enorgueillit l’organisation. « On est venu en tribu, entre amis ou collègues, mais aussi avec ses enfants. C’est devenu un vrai rendez-vous intergénérationnel, un moment de transmission joyeux et complice autour de la musique. Le vendredi soir en particulier, les langues se croisaient, les accents se répondaient: un melting-pot vivant à l’image du Luxembourg, que les Francofolies veulent incarner pleinement »

Certains ont leurs préférences…

« Côté fréquentation, la diversité du public parle d’elle-même. 50% des spectateurs étaient luxembourgeois, 27% français, 20% belges, et 3% venaient d’autres pays européens, notamment d’Allemagne, d’Espagne ou du Royaume-Uni. Une réalité que l’on retrouve aussi dans les choix artistiques. Esch n’est pas un festival franco-francophone, c’est un carrefour musical ouvert, curieux et en résonance avec la diversité culturelle de la Grande Région ».

Marc Rebillet, un Franco-Américain qui assure toujours le spectacle.

Ces chiffres font écho à la présence des spectateurs, mais sur scène, on retrouvait également des représentants des trois plus grands pays cités précédemment, la Belgique envoyant comme « porte-drapeau » Hamza, Puggy, Rori, Lovelace et l’on pourrait même y ajouter Maehila vu que la jeune demoiselle a aussi des origines belges.

Et oui, il y avait des Belges dans le public aussi.

Mais concrètement, les Francos à Esch, ça se passe comment ?

Côté météo, nous n’avons pas été épargnés par la pluie, présente un peu tous les jours, et nous arrosant d’ailleurs copieusement durant la prestation de Soprano, mais nous connaissons cela dans notre plat pays, ce n’est donc pas un dépaysement, d’autant que les sourires et la bonne humeur des nombreux bénévoles réchauffe vite l’atmosphère.

Atelier peinture – ReMarck Photos.

Nous tenons d’ailleurs à souligner l’implication de toutes ces personnes sans qui un tel événement ne saurait tenir la route. Nos remerciements iront à tous ces « grands rêveurs » (nom donné symboliquement aux bénévoles), avec un petite pensée supplémentaire pour le staff qui entourait la salle de presse évidemment.

Sixo sur la scène du Jardin, la plus cosy du site.

Revenons à nos moutons avec le site proprement dit. La quasi-totalité (deux soirées événements sont organisées extra-muros, à l’Escher Theater et à Kulturfabrik) des concerts se déroulent au parc du Gaalgebierg, en périphérie de la localité d’Esch-Sur-Alzette. Le parc est beau, arboré et fleuri à souhait, mais aussi vallonné. Il n’est pas sans rappeler le site de la Citadelle à Namur où se déroulaient jusqu’il y a peu les Solidarités. Ici, trois scènes se fondent dans le paysage, la main stage (grande scène), la scène du Jardin et celle de La Clairière.

On se masse devant la Grande scène…

Un tel écrin de verdure possède les défauts de ses qualités et inversement… comprenez qu’il vous faudra prendre des chaussures adaptées, et peut-être un antihistaminique si vos allergies sont en rapport avec certains végétaux, mais que la vue est superbe et qu’elle colle à merveille aux idées écologiques promues par le festival.

Maryana était venue avec deux danseuses, en voici une.

« Sur le plan environnemental, les Francofolies poursuivent leur engagement. La vaisselle et les gobelets réutilisables sont désormais la norme, le tri des déchets est facilité, et le public joue de plus en plus spontanément le jeu. Cette mobilisation collective est essentielle: elle permet de rendre le festival plus durable, sans sacrifier ni la qualité ni le plaisir. »

On garde le sourire car l’ambiance et la musique sont bonnes.

Sur place, food-trucks et buvettes (construites avec des matériaux de récupération) sont présents en nombre, mais à des prix auxquels les Belges ne sont pas toujours habitués. Et oui, au Luxembourg les salaires sont plus élevés que par chez nous, mais les dépenses sont proportionnelles. Ainsi, un gobelet de bière vous coûtera 8 euros, sans la consigne (c’est du 500 ml, mais quand même), un hamburger 12 euros voire plus (et n’oubliez pas de charger le bracelet en tenant compte de la location de la vaisselle aussi).

Du rap en luxembourgeois, une première pour nous, avec Sixo.

Autre spécificité du festival, il n’y a pas de parkings propres à l’événement et très peu de places disponibles à proximité. Une grande partie des places en ville est en effet « réservée » aux riverains les jours ouvrables (semaine + samedi) de 8 à 18h, l’emplacement étant toutefois accessible quand même, mais de manière payante, et avec un maximum de deux heures (voir selon zone).

Quand l’urbain s’invite sur scène, les lus jeunes sont aux anges.

J’en vois qui soufflent déjà. Mais l’une des solutions est de profiter des transports en communs. Vous trouvez un emplacement en dehors de la ville, dans un parking de délestage, puis à vous la liberté en bus ou en train car l’offre est adaptée (le site n’est pas loin de la gare des bus où convergent toutes les lignes et des navettes tardives sont prévues pour le festival) et gratuite. Et oui, vous ne rêvez pas, au Luxembourg les transports en communs sont à l’heure et non payants. On comprend pourquoi ils ont un tel succès.

Maryana a assuré le show – ReMarck Photos.

Pour l’édition 2025, c’est trop tard, mais l’aventure continue. Les Francofolies Esch/Alzette reviendront du 12 au 14 juin 2026. La billetterie est déjà ouverte avec un tarif exceptionnel à 100€ pour quelques jours seulement.

Ses chansons sont connues de tous, Michel Polnareff est une légende vivante.

Et nous, on se retrouve très rapidement pour le compte-rendu des meilleures prestations de cette cuvée 2025 qui fut excellente. On peut juste déjà vous dire qu’on parlera de mister Michel. Et oui, Michel Polnareff était attendu et a ravi ses fans, mais on s’attardera aussi sur les pépites locales et nos coups de coeur.

Retrouvez les clichés de l’événement sur la page FB – ReMarck Photos.

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