Voyage à travers les reflets de Grand Corps Malade :

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Crédit Photo : Getty Images

Ces dernières années, on a pu voir Grand Corps bien accompagné, d’abord en 2020 où il eut la bonne idée de réunir des artistes féminines qu’elles appartiennent au registre de la chanson francophone et/ou du Septième Art, autour du concept « Mesdames » se voulant le parfait écho de tout ce qui se passait autour du harcèlement que beaucoup de victimes n’ont pas su exprimer directement, et se faisant le parfait écho de mouvements tels que « Me Too ».

Ensuite, il avait démarré la rentrée 2022, sous la forme d’un trio grâce auquel il avait pu créer et s’exprimer sous une autre forme qui était plus dans l’improvisation et l’immédiateté, un défi qu’il avait pu concrétiser grâce à deux confrères de renom que sont Ben Mazué et Gaël Faye et après diverses tournées et un passage par Les Francofolies de Spa, Grand Corps Malade nous revient cette semaine avec un nouvel album et un projet plus personnel, intitulé « Reflets ».

Si au départ ce nouveau projet musical devait s’intituler « Portraits », pour la simple et bonne raison que l’ensemble des chansons du nouvel opus était censée décrire le portrait d’une personne, d’une chose ou encore d’un lieu spécifique, mais comme Grand Corps Malade est tombé dans l’art de la Poésie quand il était petit, il a choisi finalement de revoir le titre de l’album et de le rebaptiser « Reflets », une très belle occasion de parler de lui sans prendre le melon et frôler l’égocentrisme, tout en dépeignant le monde extérieur à travers des photos prises à l’instant T, pour en faire à nouveau une collection de tubes.

Musicalement, les 12 nouvelles compositions oscillent entre arpèges au piano et rythmes plus soutenus, qui ont une fois de plus parfaitement entouré l’artiste qui a fait appel cette fois à Ours, l’un des fils Souchon et à Mosimann, ex-Starac, pour embellir ses magnifiques textes du plus bel emballage musical dont on pouvait rêver. Parmi les thématiques abordées à travers cette nouvelle oeuvre musicale, on retrouve la volonté de vivre en dépit de tout et surtout de la terrible actualité qui a encore secoué la France et la Belgique, au cours de ces dernières semaines car même si depuis les années Covid, rien ne tourne plus vraiment rond, il faut savoir faire la juste balance et se rendre également compte qu’à côté de tout ce qui ne va pas, parviennent encore à se faufiler de jolies choses qui nous poussent à tenter de vivre à fond tout en profitant de leur existence. Préoccupation mondiale et enjeu des prochaines années, même si l’horloge tourne à la vitesse V prime, le climat n’est pas absent de ce nouvel album avec un titre « 2083 », qui semble pourtant loin et pourtant qui n’a jamais été aussi proche, à travers lequel nos dirigeants sont pointés du doigt pour leur manque de réactivité et surtout de l’inaction dont ils font preuve face aux défis qui pourtant nous attendent. Par le biais de son nouveau single locomotive « Retiens les Rêves », Grand Corps Malade explore également les moments magiques en compagnie des enfants lui qui sait si bien ce que c’est la paternité pour en avoir par ailleurs écrit un livre, qui pourtant passent si vite dès qu’ils prennent de l’âge, et que la seule envie qui nous guette à cet instants présents c’est de capturer dans nos moments qui ont pu nous paraître anodins à un certain moment, et qui pourtant étaient une multitude de trésors enfuis. Ne se mettant pas entre parenthèses pour autant, Grand Corps Malade qui commémore déjà 20 belles années de carrière, se souvient également de ses débuts dans l’art du Slam grâce au texte « J’ai vu de la lumière », et se projette dans l’époque qu’il traverse aujourd’hui avec des tubes tels qu’Autoreflet, Rue de La Fayette ou encore La Sagesse, sans oublier l’être aimé dans le texte très beau et inspiré « Je serai là », tout en s’ouvrant vers l’autre comme de coutume et particulièrement aux accidentés de la vie auxquels il rend hommage à travers le texte « Le jour d’après ».

Comme des artistes revenus en solo dernièrement, Grand Corps Malade réussi à nouveau un retour brillant qui lui permettra de commémorer ses 20 ans de chansons, de la plus belle manière qu’il soit et en nous évitant les compilations souvent maladroites et inspirées par certaines maisons de disques. Après un retour sur scène pour défendre comme il se doit, les couleurs de ce nouvel album, Grand Corps Malade reviendra au cinéma pour un troisième long-métrage qu’il a consacré à Charles Aznavour sous la forme d’un biopic, lui qui l’avait bien connu et qui avait pu avoir la chance de collaborer avec lui.

CHRISTOPHE COCU (20)

Auteur ConFestMag
Président du fan club officiel de Mylène Farmer Belgique

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