Pour ce dernier jour de festival au Cabaret Vert, le troisième pour nous, mais le cinquième tout de même pour certains, nous levons un peu le pied avec « seulement » huit concerts au programme. Disons qu’un neuvième faisait partie de la liste des « must be seen » mais nous n’avons, à l’instar de beaucoup de collègues d’autres médias, pas reçu l’aval du staff de l’artiste pour pouvoir lui « tirer le portrait ». Comprenez que nous avons été priés, en dernière minute, de quitter le front stage, et ce n’est pas une décision de l’organisation qui, nous l’avons remarqué, sait recevoir.

Un public chouchouté au Cabaret Vert.

Je vous entends d’ici commenter en disant que c’est normal, que nous sommes des privilégiés disposant de beaucoup d’avantages. Et bien contrairement à ces croyances, ce n’est pas toujours le cas. Mais quand je parle ici des efforts consentis par l’équipe organisatrice, je n’évoque pas les locaux et la fontaine à eau mis à disposition des nombreux journalistes présents mais plutôt de tout ce qui a été entrepris juste avant et pendant l’événement pour réduire au minimum les inconvénients que pourrait rencontrer le public suite aux conditions climatiques détestables des semaines précédant le festival.

Remémorez-vous cette période. On parle de ces jours où la pluie a balayé nos contrées, inondant de nombreux champs et provoquant d’ailleurs des « aménagements d’horaire » (en réalité des annulations de prestations) sur certain(s) festival(s).

De la pluie diluvienne à la canicule. Il faut savoir réagir à toutes les situations en tant qu’organisateur.

Au Cabaret Vert, rien de comparable car la cellule opérationnelle a pris les choses en mains, oeuvrant avec acharnement pour rendre le site praticable et même agréable. L’investissement humain est à souligner, mais aussi celui financier puisque les mesures décidées en dernière minute cumulées aux frais de remplacement de Lomepal ont entraîné un malus dans les caisses. Et oui, malgré un taux d’occupation plus qu’acceptable (127 000 festivaliers sur 130000 possibles au maximum), le Cabaret Vert n’a pas fait un seul euro de bénéfice. La situation n’est toutefois pas critique car les organisateurs planchent déjà sur l’édition 2024, et même sur la 2025, que les frais engendrés cette année ont permis de garder leur ligne de conduite, à savoir le respect des festivaliers, et que toutes les sociétés locales qui travaillent avec l’événement ont pu profiter des retombées de celui-ci.

Bobine a ouvert les « hostilités » le dimanche.

Pour votre compréhension, Lomepal était à l’affiche le jeudi mais confronté à des accusations judicaires. Vu la nature des faits reprochés, les organisateurs ont préféré demander au rappeur de ne pas assurer sa prestation. Une demande qui a un coût puisque contractuellement, l’artiste peut réclamer une partie de son dû. D’autant que pour ne pas priver les festivaliers d’une tête d’affiche, il a été fait appel, contre rémunération évidemment, aux Black Eyed Peas. Cette dépense non prévue en a vu d’autres la rejoindre puisque de nombreux camions citernes ont été appelés sur le site pour pomper le surplus d’eau sur la plaine et que des protections de type bâches biodégradables ont été appliquées sur les zones boueuses afin que les sols mais aussi les pieds des festivaliers soient préservés. Un travail titanesque, des frais engendrés, mais avec un résultat très intéressant au final.

BRLZ.

Après ces explications parfois techniques, mais les efforts déployés par tout le personnel impliqué méritait bien un petit salut de notre part, plongeons nous vers ce dernier jour de l’édition 2023 avec les premières notes proposées par Bobine. « Fer de lance d’un courant musical déjanté : l’electrapp, Bobine propose un style unique, le feat rêvé entre Orelsan et Salut c’est Cool. Son autodérision assumée sur des prods explosives assurent un spectacle haut en couleur qui s’écoute, se regarde et se vit. Une seule phrase fait office de mot d’ordre : « préparez vos meilleurs pas, ça va bounce ! »

Avec Bobine, le sérieux est au placard…

BRLZ, est un « rappeur producteur franco-burkinabé originaire de Reims. Il sort son premier EP en 2018 : Berlioz, après lequel il prendra un tournant artistique qui le conduira à s’autoproduire totalement. Il façonne ses productions, les mixe et les masterise lui-même de façon à se bâtir un univers musical authentique et singulier. Dès lors, les premières parties s’enchaînent et il devient rapidement incontournable dans la région. Il partagera la scène d’artistes tels que Kikesa, Rk, Guizmo, Da Uzi, Youv Dee, Grems, Gazo ou encore Tiakola ».

Bonnet, lunettes de soleil, survêtement de sport… le look rappeur est au RDV.

Thumpasaurus –«  Et au commencement était thump… le groove originel. Au commencement, le groove était harmonie et l’harmonie était le groove, et c’était bien. Le dernier album du groupe, Thumpaverse, ce sont 40 minutes de folie concoctées par 5 californiens qui se moquent de la mode et de la cohérence stylistique. Techniquement, par contre, le groupe est carré: quel que soit le style – Funk, Rock, Pop, Jazz, Punk, souvent mélangés les uns aux autres – il réussit à accoucher de véritables tubes. Les albums dotés d’un tel niveau d’originalité et de pouvoir de séduction sont trop rares, et donc trop précieux ».

Soolking est un rappeur, chanteur et ancien danseur algérien. « En 2018, Soolking trouve le succès en France avec les titres « Milano », puis « Guérilla », avant de connaître un succès international avec le single « Dalida » sur lequel il reprend le refrain du tube « Paroles… Paroles… » de la chanteuse. Il sort dans la foulée son premier album solo intitulé « Fruit du démon » rapidement certifié disque d’or.

Ambiance avec Soolking, l’un des animateurs de l’été avec ses titres Bebeto et Suavemente.

En 2020, Soolking sort son deuxième opus « Vintage ». Heuss l’Enfoiré, Dadju, Gambi, SCH, Jul… ont répondu favorablement à son invitation sur ce projet. Après avoir ambiancé les charts tout l’été 2021 avec le single Bebeto, Soolking revient en 2022 avec « Suavemente » qui cumule déjà plus de 150 millions de vues et un troisième album “Sans Visa”.

Death Valley Girls – « Originaire de Los Angeles, Death Valley Girls un girl band tout à fait atypique formé autour de Bonnie Bloomgarden et Larry Schemel. Le groupe décrit sa musique comme étant du « Rock’n’Roll, Dystopian Punk, Doom Boogie », une sorte de punk sensuel sans équivalent.

Ce même punk rappelle le son originaire de l’année ’77, celle du CBGB où la jeunesse se ruait vers des salles de concerts noirâtres. « Everybody’s gotta be in a gang »… nous dit Death Valley Girls, alors : prêt à entrer dans le gang ? Deux ans après « Glow In the Dark », Death Valley Girls sort « Darkness Rains ». Pour l’occasion, le groupe se paye le luxe de filmer en plan fixe Iggy Pop himself (un de leurs grands fans) pour le clip de Disaster (Is What We’re After), en chemise blanche et cravate rouge, en train de manger un hamburger. Clin d’oeil arty au cinéaste danois Jørgen Leth filmant Andy Warhol dans la même position au début des années 1980. Comme quoi, il ne faut jamais jurer de rien dans le désert californien ».

Selah Sue – « A 32 ans, Selah Sue fait partie des piliers de la scène belge actuelle. Son troisième album studio Persona marque un renouveau artistique, tout en proposant une constante : la voix si caractéristique de Selah Sue, à la fois gorgée de soul chaleureuse et traversée de fêlures blues.

La Belgique est dans la place avec Selah Sue.

A lui seul, ce timbre solaire contient toutes les personnalités de la chanteuse, à commencer par son optimisme, son énergie explosive et ses montées de fièvre capables de galvaniser des foules entières, mais aussi sa maturité, sa pudeur, ses fêlures intimes, son charme envoûtant. En suivant la fameuse devise de Socrate, «Connais-toi toi-même», Selah Sue trouve son équilibre et continue d’avancer, d’un pas plus assuré et plus serein, vers la lumière. »

Biga Ranx – « Derrière ce nom se trouve avant tout un univers musical et visuel que l’artiste a lui-même créé et continue d’incarner depuis maintenant plus de dix ans. MC, compositeur, producteur et plasticien visuel, Biga*Ranx maîtrise et façonne sa musique façon art total, influencé et imprégné par les énergies musicales de la Jamaïque.

Entre Reggae, dub et Hiphop, Biga Ranx multiplie les concerts un peu partout autour de la planète.

Si le public est de taille et toujours aussi présent aujourd’hui pour accueillir son album Eh Yo! sorti en juin 2022, c’est parce qu’il a su le fidéliser, notamment à travers plus de 1000 dates de concerts à son actif. On retrouve dans ce nouveau projet : son humour, son épicurisme, sa mélancolie et son engagement en faveur de l’écologie et des laissés pour compte de la société ». Et pour découvrir l’univers un peu décalé du garçon, nous vous invitons à écouter sa version « reggae » de Petite Marie (de Francis Cabrel).

Juliette Armanet –  « C’est l’étincelle qui déclenche tout. Le beat disco, la note de piano, l’accord qui serre le cœur et s’empare des corps. Brûler le feu, assumer son désir, son goût pour la fougue et l’excès : c’est le credo du deuxième disque de Juliette Armanet, habité par la passion. Avec ce deuxième opus Juliette Armanet a voulu découvrir qui elle est, petite amie devenue grande amoureuse, exploratrice d’une palette de sentiments que décline chaque chanson. Un feu sacré qui s’embrase sur scène ».

Juliette Armanet, toujours un réel plaisir d’assister à ses prestations.

On vous a déjà présenté son show, madame s’étant produit à de nombreuses reprises cet été, mais on ne saurait s’en lasser. Entrée en scène soignée, alternance de morceaux endiablés et calmes, lui permettant tantôt de sauter sur les planches, utilisant le moindre cm carré disponible, tantôt de faire apprécier les sons de la mélodie derrière son instrument de prédilection, le piano. Voilà une très fin de festival qui donne déjà envie de s’y rendre en 2024.

Rayonnante…

Retrouvez les clichés du festival et d’autres de nos reportages sur la page Facebook – ReMarck Photos.

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