Typh Barrow illumine le ciel chargé de Bertrix.

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Les conditions climatiques de ces derniers mois ne nous donnent pas vraiment l’impression d’être en été. La pluie ne cesse de s’inviter quasi quotidiennement et ce fut encore malheureusement le cas ce vendredi à Bertrix où se tenait la première journée du Baudet’stival, même si il n’y avait finalement qu’un léger crachin, et ce par intermittences.

Le public est arrivé relativement tard, mais en masse.

Du coup, le public est arrivé relativement tard sur la place des Trois Fers, qui était toutefois bien remplie pour les deux étoiles les plus attendus de la soirée, Typh Barrow et Christophe Willem.

La Place de Bertrix était copieuse remplie pour Christophe Willem.

Beaucoup d’entre vous ont donc manqué les premiers artistes du jour, mais rassurez-vous, nous avons rapporté quelques clichés dans nos valises. Par contre, autant vous le dire, vous auriez sans doute apprécié la plupart des prestations du jour.

Certains spectateurs ne manquent ni d’imagination, ni d’humour.

La première à ouvrir le bal est ODE sur la scène annexe. Disons plutôt le premier puisqu’il s’agit d’un groupe, assez récent dans sa composition actuelle. Son histoire débute durant le confinement, au moment où Aude et John composent en duo. Quelques mois plus tard, ils sont rejoints par le bassiste Gino Caponi et le batteur Gilles Servais. C’est ce quatuor qui délivre donc les premières notes de cette édition 2024. Celles-ci sont mélodieuses et assez rafraichissante, comme la voix de son interprète, Aude Delcroix.

Aude, la voix d’Ode.

Vous connaissez la ritournelle désormais, une scène succède à l’autre, et ici, en l’occurrence, un style en balaye un autre car avec Suasion, on rentre dans du rock très brut, presque bestial par moments. L’entrée du show est tonitruante et ce n’est encore qu’un aperçu de l’énergie qui va se dégager de cet autre quatuor qui n’a pas peur de mouiller le tee-shirt. Vainqueurs du podium tremplin de 2023, ils n’avaient pu profiter de leur récompense, à savoir un passage sur la main stage, le dimanche à cause d’une tempête qui avait contraint les organisateurs à décaler le planning de quelques heures.

Suasion aura attendu un an pour profiter de son prix, mais cela en valait la peine.

Cette fois, c’est une véritable tornade qui a déboulé sur Bertrix, mais musicale celle-là. Avec un an de barrique en plus, Suasion a encore pris de la bouteille, occupant à merveille ce grand espace qui s’est enfin offert à eux.

De l’énergie à revendre… Suasion.

Retour sur la catégorie « Tremplin » avec Emy Sakura. On bascule encore dans un autre monde. Visuellement d’abord car ce bijou sur le front fait penser à un dessin animé des années 90 où une petite fille sauvait le monde d’un coup de baguette magique. Musicalement, ensuite, car l’artiste joue ici plus sur le poids des mots, liés à son histoire personnelle.

La transition est toute trouvée pour filer se prendre un petit bain de soleil au bord de l’océan avec Fugu Mango et ses rythmes tropicaux. Si les albums (deux actuellement) sont composés par les frères Lontie, ces derniers s’entourent de toute une troupe, métissée, pour ses tournées. Un mélange de cultures qui se retrouve dans leur musique et leurs pas de danse, mais il faudra désormais prendre en compte un nouveau paramètre, le choc de générations. Et oui, le fils de Vincent se prend lui aussi au jeu en venant accompagner, au clavier, toute la troupe sur scène lors d’un morceau sorti de l’esprit paternel voici peu. Joli moment de complicité et de professionnalisme déjà, la jeune pousse étant concentrée et appliquée jusqu’à l’ultime seconde.

On vogue sur l’océan avec Fugu Mango.

On bascule face B, pour retrouver une tête déjà vue un peu plus tôt dans la journée puisque Steffi Pacson concourt pour la catégorie Tremplin, mais elle fut aussi invitée à jouer un morceau sur la scène principale avec Suasion.  Cette fois, c’est en solo, ou presque, que cette artiste originaire de Long Island (New-York – USA) se produit. Ne vous fiez pas à son petit air angélique et espiègle, la jeune demoiselle cumule déjà les casquettes de auteur-compositeur-interprète, productrice, pianiste et ingénieur du son, sans oublier qu’elle vient de lancer son studio d’enregistrement personnel.

Steffi Pacson l’a jouée double ce vendredi.

Pour les adeptes des télécrochets, Steffi est également passée dans la version belge de The Voice. C’était dans l’édition 5, où elle avait été sélectionnée par Quentin Mosimann.

Nouveau décor pour Ykons.

Un saut de puce nous ramène sur la Place centrale de la ville avec un groupe qui fait toujours recette, Ykons. Renaud, Yann, Dave, Patrick et … le batteur de Suasion (en remplacement de Bernard) n’en sont pas à leur coup d’essai au Baudet’stival. Les potes des hauts plateaux de Liège connaissent la musique et tous les petits tours qui vont avec pour se mettre un public en poche.

Renaud mène tout le monde à la baguette.

La scénographie s’est enrichie d’un podium surélevé sur lequel trônent les lettres du groupe, les membres arborent désormais des tenues de scène à leur effigie (le presque célèbre logo aux losanges) et les voilà décontractés comme jamais vu le nombre d’heures de shows accumulés depuis leur dernier passage dans la région.

Ykons revient à Bertrix par la grande porte.

En quelques mètres, nous passons de Herve à Montréal avec Lumière, le projet solo d’Etienne Côté, ce Canadien venu défendre seul son concept glam rock tout droit renvoyé dans les sixties / seventies. Sans accompagnement (il expliquera que ses musiciens ont été retenus), avec sa seule guitare comme comparse, il nous propose une prestation toute en simplicité, en apparence, car son personnage est complexe, fragile, comme écorché par la vie actuelle.

Etienne Côté alias Lumière

La passerelle est belle vers une autre artiste qui n’a pas été épargnée par les aléas de la vie, Typh Barrow. Mais la chanteuse (autrice et compositrice) et pianiste originaire de Bruxelles a toujours su rebondir, utilisant ces « incidents » comme des propulseurs non conventionnels. Ainsi, son kyste posé sur les cordes vocales depuis son enfance aurait pu la priver d’une carrière artistique, mais au contraire, elle est devenue l’une des plus belles voix du royaume, ce qu’elle n’a pas manqué de nous prouver encore ce vendredi avec une longue et haute note sortie d’un autre univers.

De près ou de loin le show en vaut la chandelle.

Mais mon parallèle allait encore plus loin que ce rappel de l’histoire particulière de Typh puisqu’elle s’est présentée cette fois avec un bras (le droit) en écharpe. « Je me suis malencontreusement cassé l’épaule en participant à Fort Boyard (elle était annoncée sur la version belge de la célèbre émission aux côtés de Sara de Paduwa et David Jeanmotte)» déclame stoïquement l’artiste, toujours aussi classe dans ses tenues quel que soit l’événement. « Mais rassurez-vous, ça va aller ». Son piano et en effet là, son clavier aussi, mais son bandage de soutien aussi.

Le bras en écharpe, mais le feu sur scène quand même avec Typh « Fire » Barrow.

Ni une ni deux, Typh entame un spectacle qui va ravir toute l’assemblée. Même si la mobilité de son bras droit est réduite par l’atèle, elle joue, chante et danse même à corps perdu. Tombe-t-il encore des gouttes ? Nous pourrions le dire car, à l’instar de l’assemblée, nous sommes transportés dans une autre galaxie où le temps n’a plus lieu d’être et les nuages ont stoppé leur course. Quant à l’artiste, elle paraît ravie de revoir enfin son public (NDLR : elle devait jouer à l’Inc’Rock l’un des jours annulés). Elle expliquera que le timing était un peu court car elle vient à peine de pouvoir rejouer du piano, mais pour certains, une bulle de contact dans le processus créatif est nécessaire. Et quoi de mieux que de déambuler dans l’assistance pour s’imprégner ainsi de l’ambiance ? Rien n’a changé de ce côté-là, mademoiselle a traversé la foule, micro à la main (avec certes quelques membres du service de sécurité présents) comme si de rien n’était.

Entre ombre et … noirceur, Minor Minor.

Nous nous faufilons jusque l’espace « Construisons Demain » pour découvrir Minor Minor. Et oui, cette fois, la place est bien remplie et il est moins aisé de pouvoir voguer d’une scène à l’autre, mais notre ténacité aura gain de cause. Bon, au niveau des clichés, cela s’apparente plus à un examen de passage en classe d’élite, vu qu’au rouge omniprésent succède le blanc saturé, et ce en permanence. Mais nous ne sommes pas là pour aborder le volet photo. C’est du rock, et cela s’entend. Batterie, basse, guitares. Les éléments essentiels sont là et une partie du public aussi.

Pas besoin d’artifice pour Christophe Willem, son charisme suffit.

Mais voici celui pour qui certain(e)s campent devant les barrières depuis le matin (oui, un noyau « dur » de françaises étaient là à 09h30 semble-t-il), Christophe Willem. Le thermomètre n’atteignant pas ses plus hauts sommets, c’est vêtu d’une veste (design évidemment) que « Turtle » Chris rentre sur scène. Avec lui, pas de surprise, sous ses airs de garçon un peu désinvolte (c’est sans doute sa posture qui donne cette impression), l’artiste vise toujours l’excellence. Voix posée, contact facile avec l’assistance, répertoire rempli de tubes à ne plus savoir qu’en faire, au fil des années, Christophe Willem a su démontrer que les émissions télévisées pouvaient réellement avoir du bon quand elles permettent à des personnes avec un tel potentiel d’être enfin mises en lumière. Et petite cerise sur le gâteau, qui est sans doute passée inaperçue car cela se déroulait en coulisses, le personnel de cuisine a obtenu sa photo de groupe avec l’artiste, preuve que l’homme a gardé une simplicité et une accessibilité qui manque à beaucoup de pseudo artistes de la nouvelle génération. Il n’y avait en effet pas de Tv ni d’influenceurs à l’horizon…

Une fin de soirée sous le signe de la tortue.

Et en parlant d’horizon, le soleil s’étant couché depuis belle lurette, nous repartons de cette journée sans pouvoir attendre les prestations des Black Orchid Tribe et Calumny car il nous faut préserver un peu d’énergie pour tenir tout le week-end.

Déjà prêtes à reprendre du service. Et vous?

Retrouvez les clichés du festival sur la page Facebook – ReMarck Photos. 

ReMarck (147)

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