Journée particulièrement orientée vers l’urbain le vendredi (16 août) au Cabaret Vert, même si l’on conserve l’espace Razorback pour les « métalleux ». Au Greenfloor, on ne va pas changer les bonnes habitudes évidemment, mais les rappeurs s’invitent aujourd’hui aussi sur les deux scènes principales que sont Illuminations et Zanzibar.

Youssef Swatt’s a ouvert le bal du vendredi.

J’espère que vous y étiez si vous êtes un inconditionnel de ce genre, car c’est aussi la branche musicale où les photographes sont confrontés aux restrictions les plus contraignantes. Six concerts, et pas des moindres, ne nous étaient en effet pas ouverts au niveau du sacro-saint « frontstage » appelé aussi crash-barrière. Six prestations que vous n’aurez donc pas en clichés ni même en reportage car si un personnage qui vit de son image ne l’assume pas ou réserve ses faveurs à certains médias spécialisés, grand bien lui fasse.

Le Tournaisien s’exporte désormais régulièrement Outre-Quiévrain.

Cela nous permet, qui plus est, de nous concentrer sur d’autres prestations, parfois même beaucoup plus intéressantes. Il faut dire que les concerts sur lesquels nous nous sommes focalisés nous ont réservé parfois quelques surprises. Bonnes… ou étonnantes. Nous allons vous décortiquer, en images, ces quelques prestations du jour 2 dans un autre article mais ce qui nous a marqué, c’est la présence scénique de deux artistes belges qui n’ont pas froids aux yeux lorsqu’il est question de venir faire un petit clin d’œil en France. Ces artistes sont Youssef Swatt’s et Shay, deux références urbaines chez nous que nos voisins ont découvert grâce à leurs rôles respectifs (l’une comme membre du jury, l’autre comme élève) dans l’émission de Netflix, « La Nouvelle école ».

Piques verbales au menu…

Le premier à ouvrir les hostilités est le jeune Tournaisien. Invité de dernière minute, à l’instar de Kaaris, il était annoncé sur la scène Zanzibar avant de glisser dans la forêt, sur une Greenfloor un peu plus cosy, mais où le public a rapidement rempli l’espace. « Vous savez que ma situation actuelle me permet de participer à beaucoup de festivals en cette période, mais souvent en ouverture, dans l’après-midi, comme aujourd’hui. J’ai rarement vu autant de personnes pour un concert aussi tôt, merci » lance d’entrée de jeu Youssef, marqué par cet accueil mais qui ne se démonte pas pour la cause.

« Générique de fin » ou véritable entrée en matière?

Une veste à l’effigie d’une marque belge (Paradox Brussels) sur les épaules, le récent vainqueur de l’émission arrive en conquérant. « J’ai ramené la coupe à la maison » lance-t-il petit sourire en coin, comme un tacle aux footeux qui aiment rappeler que la France a éliminé par deux fois les Diables Rouges dans des compétitions majeures.

Après Ere, le voici à Charleville-Mézières… Youssef est désormais partout.

On connait le phrasé et la plume de Youssef, qui se définit comme un rappeur « Old school », sorte de fils spirituel d’IAM dont il a d’ailleurs déjà assuré la première partie. Son morceau « Le rap est mort » était un vrai bijou d’écriture, l’Hexagone l’a désormais découvert encore plus percutant dans « Générique de fin ». Son contre-courant a fait mouche à la Tv, sa persévérance l’a érigé en star émergente mais comme il le dit lui-même, à quoi bon briller si le public t’a oublié l’été prochain ? Histoire de marquer les esprits, Youssef en rajoute donc une petite couche avec « Je sais pas faire de refrain » et ce dernier couplet « Ma famille et mes potes disent que je rappe trop à l’ancienne pour faire Nouvelle Ecole, mais j’irai leur montrer sur Netflix que le meilleur rappeur de France vient probablement de Belgique ».

Le meilleur rappeur de France vient-il de Belgique? C’est Youssef Swatt’s qui l’insinue.

Quelques sifflets sortent de l’assistance, mais s’en suivent des salves d’applaudissements, Youssef Swatt’s a frappé fort, avec les mots, encore…

Le rap est mort (?) – pas vraiment …

Autre représentante du plat pays à être invitée à Charleville-Mézières ce vendredi, Shay. Et cette fois, c’est bel et bien sur la scène Zanzibar, l’énorme espace scénique qui trône désormais dans la prairie du festival. Le public est aussi là en masse. Il faut dire que les shows de l’artiste sont visuellement marquants. Et ce sera encore le cas ce vendredi.

Une structure imposante impliquant des échafaudages, une moto, des écrans géants… tout est réuni pour attirer l’attention.

Et pourtant, c’est bien sur la chanteuse que tous les regards vont se focaliser. Toute de noir (dé)vêtue, Shay soigne son entrée sur scène.

Une entrée en scène remarquée pour Shay.

Quatre danseuses muées en portes drapeaux lui faisant une haie d’honneur. Et bam, c’est parti, la princesse est dans la place. « Pendant la prochaine heure (50 minutes en réalité), vous m’appartenez » lance Shay, bien décidée à se mettre ce public dans la poche (accessoire dont elle ne dispose toutefois pas sur cette tenue).

En fait, le public lui est déjà tout dévoué, mais qu’à cela ne tienne, Shay veut y mettre les formes. Son show est tonitruant, bien ficelé et … aguichant.

Shay s’approprie la scène Zanzibar.

La chanteuse sait jouer de ses charmes et veut s’ériger en femme fatale mais pas n’importe laquelle, non, celle qui dirige les débats, qui décide, qui oriente les décisions. Avec ses danseuses, elle fait corps, au propre comme au figuré. La chorégraphie est provocante à souhait, ce qui ne semble pas déranger les plus jeunes.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore, je vous invite à regarder les clips de « Sans Cœur » (avec Niska) et « Santa Fe », deux ambiances, deux styles mais qui peuvent aider à cerner l’univers actuel de l’artiste.

La Bruxelloise Shay est une vraie star qui dompte la scène à chaque performance.

Plutôt Youssef ou Shay ? Rien ne vous oblige à choisir, ils ont tous deux marqué les esprits et prouvé que le rap se porte bien de ce côté de la frontière aussi.

Retrouvez les clichés du festival (ceux autorisés exclusivement) sur la page FB – ReMarck Photos.
 

ReMarck (138)

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