LAY THIS DRUM
Copyright photo Alain Vanstraelen
Percussions 100 % féminines
LE SPECTACLE
- LAY THIS DRUM! le Pitch
A travers un show explosif, énergique et exclusivement féminin, «LAY THIS DRUM!»
interroge la question du «genre» dans notre société moderne et déboulonne les
clichés avec puissance et un brin d’impertinence.
«LAY THIS DRUM!» offre un regard rythmé et poétique sur l’identité dans le monde
d’aujourd’hui avec pour réflexion de départ:
«Dis, c’est vrai que les femmes aussi savent jouer de la percussion? » - LAY THIS DRUM! La genèse en détails
Cela faisait pas mal d’années qu’en tant que percussionniste pour différents projets
pop, je m’étonnais de voir qu’il y ait si peu de femmes aux postes «rythmiques». Bien
que les choses tendent à changer, on peut compter sur les doigts d’une main ( de 2
mains si j’essaye d’être optimiste) le nombre de femmes aux percussions sur le circuit
professionnelle belge (et français).
Or, les choses sont différentes dès que nous sortons de notre pays.
Que ce soit en Hollande, en Angleterre ou sur d’autres continents, il existe bon nombre
de femmes aux commandes de ces postes essentiels.
Il en est de même pour le statut de «performer».
On trouve beaucoup trop peu d’artistes multi disciplinaires, bien que les jeunes artistes
prennent aujourd’hui conscience de l’importance de la polyvalence sur un plateau.
De ces constats, est née l’envie de rassembler mes aptitudes sur un plateau et de
créer un «show» complet, comme je les aime, avec d’autres artistes.
L’élément déterminant qui fit office de déclencheur de LAY THIS DRUM! est une
histoire qui m’est arrivée en 2016.
J’étais invitée à l’ICP studio (Bruxelles) pour une sortie mondiale de produits Roland.
30 batteurs belges étaient invités par d’autres batteurs «endorsés» par la marque, et
j’en faisais partie. Je m’y suis rendue et ai assisté aux présentations de produits.
Tout au long de cette journée, sur les 29 autres batteurs (tous des hommes) présents,
beaucoup d’entre eux m’ont demandé «où étaient les toilettes», «si on avait prévu des
sandwichs pour la pause», «s’ils pouvaient prendre leurs cafés dans le studio», et j’en
passe.
Lorsque je leur répondais que je ne travaillais pas là, ils me regardaient interloqués et,
de façon quasi unanime, me demandaient «ce que je faisais là, alors?!»…. et, clou de
l’histoire, lorsque je leur répondais que j’étais là comme eux, en tant que batteuse,
j’avais droit à 2 types de réactions (qui sont très drôles à mimer…mais je suppose que
vous pourrez vous les imaginer à la lecture)
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- Un visage dubitatif, des yeux interrogatifs, ouverts le plus grand possible,
accompagnés d’un «….ah ouais?…ha ok….sorry…», traduisant un « j’aimerais quand
même bien t’entendre jouer avant de t’appeler batteuse!» - Un visage ravi, limite lubrique, toujours ces mêmes yeux ouverts le plus grands
possible, et un «haaaaaaan trop géniaaaaaaaaaaleuuuu» traduisant un «ç’est trop
sexy une meuf à la batterie!», décrédibilisant le fait que nous étions nous aussi
dotées d’1 cerveau, de 2 mains, 2 jambes et 2 pieds et, pour beaucoup d’entre nous,
d’un bon sens de la rythmique. Bref, comme vous les mecs, quoi!
Très rapidement la décision de monter un projet percussif, libérateur et, pour une fois,
exclusivement féminin était prise!
Bien sûr, cette liste de qualificatifs aussi prometteurs soient ils ne suffit pas à monter un
show. D’autres, tels que Stomp, Mayumana ou encore Blue man Group, pour ne citer
qu’eux (et qui nous servent de références communes) l’ont fait avant nous.
Il me fallait donc une ligne directrice, un ancrage, qui soit un temps soit peu
«différent».
Comme chacun des projets que j’ai initié avec ma compagnie ou ailleurs, mes projets
ont toujours eu pour point de départ certaines questions que je me posais, au moment
où j’étais dans ma vie.
Il en est donc de même pour LAY THIS DRUM!
La présence exclusive de femmes sur le plateau impliquait forcément une question sur
l’identité. Même suggérés, même subtils, ces réflexions sur la place de la femme dans
le monde socio-professionnel devait être retranscrit en musique.
Qu’est-ce qu’être une femme aujourd’hui, au 21e siècle? Y’a-t-il un point commun
entre toutes les femmes? existe-t-il autant de féminité qu’il y a de femmes? Quelles
sont nos similitudes et nos différences? Sommes-nous si différentes des hommes?
N’y-a-t’il pas autant de masculin que de féminin en chacun de nous?
Ces questions résonnent dans nos vies sociales bien entendu mais également dans
nos vies professionnelles. Et c’est sur ce point que nous retrouvons la question de
départ, un peu ironique mais qui illustre si bien les clichés et les stéréotypes qui plus
que jamais ont la «dent dure»:
«C’est vrai que les femmes savent faire de la percussion?»
Le titre du spectacle, jeu de mots et de sons, est également un clin d’oeil, un rien acide
à une injonction que nous aurions toutes pu entendre un jour, bien qu’elle soit bien
entendu excessive.
«Lay this drum!», traduit en français par «dépose cette batterie!», est une injonction
que nous aurions toutes pu recevoir simplement parce que nous sommes des
femmes; régulièrement mises en doute dans nos aptitudes à faire les choses aussi
bien que les hommes, ou stigmatisées dans notre « potentielle maladresse», notre
«potentielle distraction», ou encore notre «sexualité probablement différente» de par
le simple fait que nous nous positionnons à l’égal de l’homme dans des activités où les
femmes sont en sous-représentations.
Je me suis posée énormément de question quant à la nécessité ou non de porter sur
scène un tel projet, quant à savoir s’il fallait avoir un casting exclusivement féminin ou
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paritaire, s’il fallait jouer des clichés ou tenter de les éviter pour ne pas donner
l’impression que je les considérait comme juste. fallait il porter une parole engagée ou
être simplement dans la «présentation» de certains faits? Bref, j’ai remis souvent en
question les choix que je ressentais spontanément comme justes, jusqu’à me
demander pourquoi je ne souhaitais pas intégrer d’hommes dans cette aventure
musicale.
Comme le dit Julia Eckardt (musicienne) « Les femmes hésitent à se lancer et son
plus préoccupées par le fait de se tromper. L’art, c’est justement une histoire
d’erreurs»
Quelqu’un d’assez éclairé pour me «libérer» de ces questionnements m’a simplement
dit un jour: « mais pourquoi devrais tu justifier le fait de n’être que des femmes en
scène? 95% des groupes de musique ou d’équipes théâtrales sont composées
uniquement de mecs et ne s’en justifie pas!».
Tout était dit.
Nous porterons une parole féminine.
Parce que c’est nécessaire.
Parce que c’est un choix.
Parce que c’est aussi normal que l’inverse.
Avec, en filigranes, quelques réflexions, à partager avec le public, sans discrimination
de genre.
Il était temps pour moi d’oeuvrer à une plus grande visibilité des femmes dans le
monde de la musique, et à travers différents tableaux, élargir les thématiques en
touchant à tout un questionnement sur la place de la femme dans notre société.
Il va de soi que si tout un travail à été réalisé sur la question de la Femme et de
l’Identité comme trame de fond, le spectacle ne perd rien de son caractère «festif»,
ludique et divertissant.
Notre objectif n’étant pas de déposer sur un plateau une analyse sociologique mais
bien de susciter une réflexion par le biais du sourire, d’un soupçon d’impertinence et
de la percussion dans tous ses états.
Nous souhaitons que le panel de spectateur soit le plus large possible et que chacun
puisse ressortir avec un «petit quelque chose» de plus qu’un simple moment musical,
sans pour autant en oublier notre ligne de conduite:
UN SHOW PERCUSSIF ET EXCLUSIVEMENT FEMININ!
Gaëlle Swann.
- LAY THIS DRUM! le Casting
Musiciennes: Olympia Boyle, Birgit Eecloo, Sara Moonen, Aurélie Simenel, Gaëlle
Swann.
Technique: Lumières: Cilia Trocmée/ Yves Hauwaert, Son: Marco Gudanski/Delphine
Dupont, Road et plateau: Hugues Van Elsander.
Dimanche 16 Avril 2024 à 16 h 00 au Whalll
Pour tickets info : https://whalll.be/spectacle/lay-this-drum/