Edouard Van Praet marque les esprits de la journée inaugurale.

La toute première à ouvrir les hostilités du Baudet’stival 2025 est la Bruxelloise Clélia, vendredi sur le coup de 17h00. Lauréate de la Draft 2024, l’artiste qui mêle pop, R’n’B et électro sur fond de paroles françaises vient avec un beau bagage puisqu’elle était aux Ardentes voici un an tout juste.




Ses textes sont fouillés et réalistes. L’artiste en est l’auteure. Elle aborde d’ailleurs des sujets qui lui tiennent à cœur comme ce « TDA » (trouble de l’attention) qui perturbe parfois son quotidien. Sensibilité, second degré et originalité sont les termes les plus utilisés pour définir le carnet d’écriture de la chanteuse.


Caliméro est un autre titre qui aurait pu être révélateur, mais l’artiste n’est pas si discrète sur les planches. Elle se permet même une petite frivolité gustative avec une gaufre noyée de crème fraiche. Un bel entremet pour ce début de festival.



Le temps de filer sur la scène principale que prend place le groupe Lightnin’bug, un collectif créé en 1997.


Et oui, il y a déjà 28 ans que ces musiciens distillent au public leur amour pour le blues typique de la région de Chicago, une passion ramenée d’Outre Atlantique par Greg Janicki. Avec Didier « Bidon » Tonneau et Phil Pahaut, Greg a sorti 3 albums, le quatrième devant voir le jour très prochainement.



Quelques touches US, du bon blues posé et le soleil omniprésent, on se croirait en vacances.


A quelques encablures, LN Heart, auteure-compositrice-interprète belge mêlant pop-rock, folk, soul et influences classiques, s’installe derrière son clavier. Lorine baigne dans la musique depuis très longtemps puisque son papa, bassiste de son groupe, est lui-même musicien.

Rapidement Lorine s’oriente vers le piano, obtenant son diplôme à l’académie Marcel Désiron d’Amay. Et oui, LN Heart est originaire de la région liégeoise. Très calme et posée sur scène, elle propose un mélange de pop, rock et même de classique dans ses compositions, mais attention, ne vous fiez pas aux apparences, sa voix est puissante et pourrait rivaliser avec des consoeurs bien plus aguerries, comme vous pourrez l’entendre dans ses derniers titres, « About Last Night » et « Colours ».



Arrive alors sur scène un artiste complètement hors format, sorte d’ovni musical à classer entre Arno et Philippe Katerine pour son décalage et ses libertés artistiques. Cet artiste se nomme Edouard Van Praet.

Pantalon noir, blouse noire et lunettes…noires, on pourrait presque lui attribuer une fonction d’employé de pompes funèbres par la sobriété de son look, mais son attitude tranche fondamentalement avec ce classicisme. Il se déhanche tel un lombric sous méthadone, se roule au sol, vient taquiner ses compères de scène en ôtant ses lunettes et en multipliant les grimaces.




Inclassable par son physique, il l’est tout autant par ses influences musicales. Bercé très jeune au rock et à la musique classique, il se passionne ensuite pour le rap, le métal et les rythmes électroniques. Comme vous le voyez, on balaye large.



Côté références, on lui reconnait du Léonard Cohen, du Bowie, un soupçon des Doors et même du Feu !Chatterton. C’est très particulier, et à réserver à des oreilles averties car certains textes sont crus, mais visuellement, il donne le change. Certains adorent, d’autres détestent. Rares sont ceux qui restent indifférents.


On délaisse alors le rock psychédélique issu de l’album « Mascarades » pour rejoindre la scène découverte où Jirino (alias Jordan Dauvin) aiguise son flow.

La belle aventure débute courant 2021. Jordan écrit alors quelques textes dans sa chambre. Ses parents jouent le rôle de spectateurs test et le produit proposé semble leur plaire. Jordan franchit alors le pas en postant quelques compos sur les réseaux sociaux.

Si les premiers artistes qui l’ont influencé étaient les frérots Bigflo et Oli, la plume de Jordan s’est écartée du style des Toulousains pour devenir plus acide et virulente.

Bien que peu habitué aux planches (il a juste rencontré un peu de public à son école et à l’Entrepôt à Arlon), Jirino ne tremble ni du corps, ni de la voix pour ce premier festival. Son expérience face au public, il l’a eue.

Et visiblement il l’a appréciée. Prochain step ? « vivre de la musique ». Il a le phrasé, le débit, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne chôme pas au niveau de la production. Le voici déjà avec 3 albums (Nova, Misère et HS7) et une vingtaine de titres dans la besace.

Beaucoup plus d’expérience, mais finalement un seul album de plus dans la discographie de Lemon straw.

Ce titre en anglais évoque une paille et un citron.

« Cette paille que Giani Sabia (Chanteur) servait quand il vivait à New York et travaillait dans un bar. Quand il ne chantait pas quelques reprises dans le métro ou en rue. Là-bas, il enchaine les petits boulots pour payer son loyer : barman, livreur de fleurs & baby-sitter pour un couple de new-yorkais… Lemon fait référence à John Lennon ; “mon boulot de baby-sitter se trouvait d’ailleurs à quelques pas du lieu où il fut assassiné.” » relate le média Team 4 Action.

Un nom évocateur pour un groupe dont l’idée a donc germé à partir des States et plus particulièrement de la Grosse Pomme.

Au fil des ans et des albums, la composition du groupe va évoluer, Boris Iori et Giani Sabia étant les seuls membres fondateurs toujours présents mais l’esprit du band reste inaltérable depuis maintenant 15 ans (si l’on considère la sortie du 1er album comme « naissance » officielle de leur rencontre avec le public).


Leur nouvel opus sous le bras, le groupe tournera assez bien en cette deuxième partie d’année. On les retrouvera d’ailleurs dès ce 25 juillet aux Les Gens d’Ere. Ils monteront ensuite à la capitale (la Belge cette fois) pour un concert Place du Grand Sablon le 15 août avant d’égayer les allées du célèbre Domaine viticole du Chant d’Eole le 28 août.

Le public est désormais plus nombreux sur le site. Certains vont naturellement tenter de trouver la meilleure place possible pour le groupe le plus attendu de la soirée, Puggy, mais d’autres, curieux, s’attardent sur la petite place où se produit Satchel Hart.

Là, j’avoue, je ne connaissais absolument pas ce chanteur qui a sorti son premier album « Things will never be the same » en 2023. Plus calme qu’Edouard Van Praet, il partage pourtant avec cet autre Bruxellois un attrait non dissimulé pour le rock psychédélique des années 70.

On a d’ailleurs surpris un duo improvisé entre les deux extraterrestres du jour pendant la balance de Satchel Hart. Vous ne connaissez pas ? On vous conseille le clip de « Liquid Sunshine » comme première découverte, il définit bien l’univers de l’artiste.


Comme expliqué ci-dessus, c’est ensuite la prestation très attendue de Puggy qui berce la Place des Trois Fers. Matthew, Romain et Ziggy ont ravi leurs fans et en ont certainement convaincu de nouveaux. Retrouvez l’article relatant leur show ici.

Généralement, après la « tête d’affiche » du jour, une part relativement grande des festivaliers quitte le site, mais ce vendredi, ce ne fut pas vraiment le cas. Vous aviez faim de spectacle et c’est tout à votre honneur, d’autant que les deux dernières prestations furent à la hauteur de vos attentes.

On commence par le set de Mogsi, un dj local qui a visiblement du succès. Quelques minutes avant son show, nous remarquons un attroupement bruyant devant la petite scène. Rapidement, des centaines de personnes venant de la Place des Trois Fers rejoignent ce conglomérat dès les premières notes jouées par la console. Le nombre est là, assurément, nous empêchant même de rejoindre l’avant de la scène, mais l’ambiance aussi. Cela chante, jumpe, danse.

A peine le set de Mogsi clôturé, c’est le groupe de reprises le plus festif de Wallonie qui prend place sur scène, Mister Cover. Il est minuit, nous passons le cap vers samedi, mais cela ne nous empêche pas de prendre quelques clichés avant de nous en aller transférer le contenu de nos cartes mémoires sur notre portable. La soirée est loin d’être terminée pour nous.

Et pour ces photos de Mister Cover me demanderez-vous ? Et bien elles sont déjà sur notre site (ici), un article étant dédié à Naevi mais aussi à Nicolas Dieu, le chanteur emblématique du groupe.

Retrouvez les clichés du festival sur la page FB – ReMarck Photos.