Dresscode, la nouvelle pépite new wave émergeante made in Belgium était samedi en démonstration à l’Os à Moelle !
Dresscode est incontestablement un de ces nouveaux bands belge dignes d’intérêt. Nous avions raté leur prestation au Cirque Royal il y a quelques mois, il était donc de bon ton de sauter sur l’occasion d’assister à leur prestation de samedi dernier dans la sympathique salle de L’Os à Moelle.
L’Os à Moelle, petite salle située à Schaerbeek non loin de la place Meiser propose une programmation très diversifiée qui s’étend des concerts de rock à la chanson française ou au cabaret, en passant par de l’impro, du théâtre et des spectacles d’humour. Depuis que le patron Samuel a repris les choses en main et a fait rénover cet endroit mythique qui a vu défiler une belle quantité de futures vedettes, on s’y sent encore mieux et c’est un vrai plaisir de s’y rendre de temps à autre.
Ce soir place au rock avec trois groupes belges au programme.
Les hostilités démarrent avec No Matter Nomads.
Le combo qui qualifie sa musique de high voltage sound, déploie une belle énergie sur scène notamment par la présence scénique de sa chanteuse qui possède une puissante voix rock et un charisme évident.
On peut à de rares moments percevoir quelques notes un peu bleues dans son interprétation, mais elles sont largement compensées par une implication totale dans sa musique, ceci expliquant sans doute cela.
Et en live c’est bien là l’essentiel.
Le groupe qui possède un bon single avec Django dont la version studio est très réussie et m’a tout de suite séduite, a encore cependant du chemin à faire, mais toutes les planètes sont alignées pour que la suite de leur carrière évolue favorablement.
Un band bien sympa !
Place ensuite à Hôtel du Globe.
Tout comme pour le groupe précédent je ne connaissais rien de plus au sujet d’Hôtel du Globe que leur principal single Eyes of the Shadow, visualisé sur internet quelques heures avant leur prestation de ce soir.
Peu d’indices donc sur ce que le groupe allait nous proposer en live, mais une première impression favorable.
Le set démarre calmement ,et les titres se suivent sans vraiment que le groupe ne décolle, nous donnant plus une impression de jouer en s’attachant à offrir une interprétation parfaite qu’une prestation live habitée.
Il faut dire que le fait que la chanteuse, qui possède néanmoins une très jolie voix, reste fort statique et ne va pas chercher le public n’aide pas vraiment à établir le contact avec la salle.
Les titres défilent donc assez sagement, et tout à coup sur Eyes of A Shadow, le band décolle et on a soudainement l’impression d’avoir une autre formation face à soi, bien plus impliquée et bien plus rock. Impression qui se confirmera jusqu’à la fin de leur set.
Le gentil Dr Jekyll s’est soudainement transformé en Mr Hyde !
Mention spéciale au claviériste totalement investi dans son rôle et ses parties vocales durant tout le set, et au super son très 80’s de la basse Rickenbacker.
Une prestation en demi teinte d’Hôtel du Globe donc, mais un band talentueux à revoir dans le futur si l’occasion se présente.
C’est maintenant Dresscode qui se présente sur les planches.
Et là on passe à l’échelon supérieur !
Dès les premières notes, le duo namurois composé de David Brichard au chant et de Fred Hyat aux guitares, qui en réalité se produit sur scène en trio avec l’aide de Florian Gilot, batteur réellement impressionnant qui pulse avec une précision diabolique, envoie la sauce et prend le public désormais plus nombreux à bras le corps.
Pas de round d’observation, Dresscode sait qu’un concert se gagne à l’énergie et les trois hommes se donnent à fond sur les planches, si bien que David, dont la grande taille n’est pas toujours un avantage lorsqu’il doit se produire sur une scène basse de plafond, se heurtera quelques fois au bords de scène emporté par son énergie et sa fougue naturelle. Amusant !
La voix grave du frontman se marie magnifiquement bien avec les sonorités new wave entre électronique et rock plus sombre distillées par les guitares aériennes et hypnotisantes de Fred Hyat, magicien dont les sons parfaitement maîtrisés et emplis de noirceur sonore incitent au lâcher prise.
Question compos, la setlist reprend l’intégralité du dernier Ep Vision of Failures sorti en 2022 plus quelques titres supplémentaires comme Chacal, Whispers, Killer ou Swallowed, ainsi qu’une très belle et personnelle reprise du Enjoy The Silence de Depeche Mode dont le groupe ne peut nier les influences évidentes.
Quand on voit David sur scène on pense inévitablement à Dave Gahan, le bondissant frontman charismatique du célèbre groupe britannique qui fait se déplacer les foules.
Et la comparaison ne s’arrête pas là, car même si Dresscode possède indéniablement sa touche bien personnelle, il faut bien se rendre à l’évidence que certaines de leurs compos ont la force et la qualité de celles du célèbre band de Martin L Gore. Rien que ça !
Dès la première écoute on est happé par certains de leurs morceaux comme Storm, Straight, Universe ou Howeha qui sont tout bonnement irrésistibles.
Excellents on stage, les Dresscode méritent assurément d’acquérir une plus grande notoriété, d’agrandir leur public et de se produire dans des festivals, où il ne fait aucun doute qu’avec les qualités scéniques qu’ils développent et la qualité mélodique de leurs compos ils risquent de faire un malheur.
Dans le genre on a rarement fait mieux en Belgique sachez le, alors parlez-en autour de vous et n’hésitez pas à venir assister à leurs concerts, ces types là méritent assurément toute votre attention.
On croise les doigts pour eux !
Jean-Pierre Vanderlinden / Photos Fabian Braeckman
Article partagé en collaboration avec Branchés Culture.com. Retrouvez l’article original via ce lien :