Les festivals se suivent et … ne se ressemblent pas nécessairement, mais les conditions climatiques auront joué quelques mauvais tours aux organisateurs durant cette saison estivale, et cela c’est une constante assurément.

Ce vendredi, les Solidarités étrennaient leur nouveau site, puisque la Citadelle n’est actuellement plus disponible suite à des travaux de rénovation des parties les plus ancestrales du site emblématique de la capitale wallonne.  Exit les hauteurs de Namur donc pour Suarlée et son parc industriel Ecolys.

On verra à l’usage ce qu’il ressort de ce déménagement forcé, mais les organisateurs ont tenté de conserver l’esprit général des éditions précédentes, et par conséquent du site d’origine, en instaurant diverses zones liées généralement à une scène ou un espace de paroles.

Ce n’est toutefois pas sous ses meilleurs apparats que ce nouveau domaine a accueilli les premiers festivaliers puisque la pluie est omniprésente depuis quelques jours, rendant certaines portions de terrain spongieuses, voire boueuses. Qu’à cela ne tienne, quelques traces de terre n’arrêtent généralement pas un festivalier averti, d’autant que ce dernier ne rouille pas non plus sous les gouttes tombant du ciel.

Parmi les activités « annexes », on retrouve un espace urbain avec notamment des battles de danse.

Et, petit détail qui a son importance, un chemin « sec » a été dessiné au travers du complexe, permettant à certains de garder les pieds hors de la gadoue, sans oublier que les scènes, du moins les deux plus utilisées pour les concerts, font face à des espaces goudronnés où le public prend place.

On évite donc les soucis connus par certains précédemment.

Rentrons dès lors directement dans le vif du sujet avec un chanteur tout heureux d’ouvrir officiellement les hostilités, Onha (qui devait enchaîner une seconde prestation quelques heures plus tard à Braine-L’Alleud). C’est sur le site de la Grande prairie qu’il distille sa poésie verbale rappée sur des accents de hiphop. Enfant de diverses cultures, il aime prendre le meilleur de tout ce qui l’entoure pour en faire un savant mélange de textes musicaux en français. C’est réaliste, parlant, et non agressif.

Onha, premier chanteur à inaugurer le nouveau site.

De la prairie à la plage, à Suarlée, il n’y a que quelques pas, puisque c’est ainsi que se nomme la scène qu’inaugure Rive. On ne vous cachera pas que ces appellations ne collent pas vraiment à la réalité, car il n’y a pas de plage et que l’espace de la grande prairie est en fait une sorte de yourte de dimension assez retreinte, mais qui se soucie vraiment de ces détails ?

Rive, sur la scène « Plage »

L’important c’est l’œuvre artistique proposée et quand même un peu l’ambiance dégagée.

Rive sur la plage, ce doit être un jeu de mots. Comme faire se produire Benjamin Vndredi un …vendredi. Ps, c’est l’artiste lui-même qui le fait remarquer lors de son set, partiellement à cheval sur celui de Gabrielle Verleyen, qui a de son côté posé une ambiance très intimiste sur cette désormais renommée Grande prairie.

Artiste Bruxellois aux multiples facettes (auteur, compositeur, interprète, musicien, dj, beat maker…), Benjamin Vndredi a plusieurs vies artistiques. Assez discret dans son personnage de Dee Eye, malgré ses collaborations avec Caballero et Jeanjass notamment, il a décidé de sortir de l’ombre avec ce projet différent.

Benjamin Vndredi, seul (ou presque) sur scène.

Première étape, la sortie de son album « Avant l’Amour ». C’est fait. Deuxième étape, un clip marquant. Avec « Belle maladie », c’est en boîte. Ce clip est un vrai petit film. Restait la scène. Même s’il a déjà connu l’expérience avec un show case privé de Caballero et Jeanjass, c’est sa première vraie expérience solo dans un festival. Et rien ne dit que ce sera la dernière.

Il est toutefois grand temps d’enfin découvrir la scène principale, dénommée Place des Arts, avec une demoiselle qui ne cesse de franchir les étapes quatre par quatre puisqu’elle explose en parallèle en France et en Belgique. Et oui, c’est bien Mentissa, la finaliste de la saison 10 de The Voice France, révélation féminine de l’année (chez nos voisins), et véritable artiste à tubes. Tous les titres qu’elle a sortis depuis sa rencontre avec Vianney cartonnent en effet.

En quelques mois, Mentissa a percé tant en France qu’en Belgique.
Toujours souriante et disponible, Mentissa apporte un véritable vent de fraîcheur sur scène.

La suivante à arpenter les planches est Aloïse Sauvage, un concentré d’énergie qui trouve sur scène le terrain idéal pour se dépenser et proposer au public une prestation haute en couleurs. La chanteuse/danseuse/gymnaste va au propre comme au figuré s’envoler durant ce show qui a marqué les esprits.

Un show « planant » pour l’artiste comme pour le public.

De l’énergie brute d’Aloïse Sauvage à la poésie tempérée de Bérode, il n’y a que quelques pas, un peu embourbés, certes, mais qui mènent à une Grande Prairie où le musicien liégeois et son compère habituel trouvent l’endroit idéal pour que leurs paroles enchanteresses se posent telles des libellules sur les notes des guitares, trompette et autres instruments apportés pour l’occasion.

La suivante connait également les planches, en tant que chanteuse évidemment, c’est un peu pour cela qu’elle a été invitée, mais en tant que comédienne et humoriste aussi. Et oui, quand on s’appelle Lellouche, on ne peut que se diriger vers les projecteurs (ou les caméras). Son ex prend cher, mais ça on le savait déjà (lol), madame a la rancune tenace. Mais Camille sait jouer sur l’émotion aussi bien qu’elle ne lance ses piques, comme sur cette ode à l’amour qui lui a été proposée par Grand Corps Malade ou ce titre assez révélateur « Ne me jugez pas ».

Camille Lellouche dispose de nombreuses cordes à son arc artistique.
Tantôt acide concernant son rapport à certains hommes, tantôt fragile, Camille Lellouche touche à toutes les palettes des émotions.

C’est alors que devait se produire, initialement, un rappeur havrais connu pour ses textes, mais aussi ses remarques parfois sujettes à controverses. Malgré ses excuses parues dans la presse, le festival aux valeurs familiales n’a pas voulu prendre le risque d’être associé à certains propos et a préféré le remplacer au line-up par un duo bien connu de l’organisation puisque Juicy n’en n’est pas à son coup d’essai aux solidarités. Juicy c’est un duo bruxellois pétillant qui sait, en quelques notes à peine, nous emmener dans son univers si particulier aux sons électroniques aiguisés.

Sasha et Julie aux commandes.

Après une telle parenthèse musicale, nous retournons à la scène principale où se présente Madame Zazie, et son interminable liste de titres à succès. Il faut dire que sa plume est prolifique et de qualité, et que l’interprète fait toujours recette. Zazie traverse les années, les époques, les générations. Elle vieillit, certes, comme tout le monde, mais tels certains vins, elle semble presque se bonifier au fil des cuvées.

Tout le monde connaît au moins 5 chansons de Zazie.

Ah, c’était une belle journée. Il y eut certes quelques couacs, ou des petits détails à améliorer à l’avenir, mais dans l’ensemble, le baptême du feu (ou plutôt de l’eau en l’occurrence) d’Ecolys est réussi.

Isabelle de Truchis de Varennes, dite Zazie.

Retrouvez les clichés de ce festival et des autres couverts au cours de la saison sur la page FB ReMarck Photos.

ReMarck (147)

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