L’album des Stones, que l’on n’attendait plus ! :

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Crédit : Toni Anne Barson Archive

Même si on vous respecte et que l’on idolâtre à un point tel que vous n’osiez l’imaginer, légitimement nous sommes en droit de nous demander, mais bon sang les gars quand alliez-vous enfin sortir de votre réserve depuis votre arrêt sur son remontant déjà à 2005 avec votre Bigger Band, même si entretemps vous aviez sorti un album de reprises de vos morceaux de blues adorés. Bien évidemment lorsque l’on a connu une carrière comme la vôtre depuis les années 1962, on n’a plus trop de soucis à se faire concernant le futur, et il est clair que vous auriez pu jouir d’une retraite méritée et dorée, vivant des maintes rééditions et best-of que l’on met à disposition de votre public en manque depuis des années, qui pour seul lot de consolation , jouissait encore de votre présence sur scène de temps à autres.

Mais miracle en musique tout peut arriver et alors que vous êtiez en représentation à l’occasion de la fameuse tournée des 60 qui fit escale au sein de notre plat pays en 2022, voilà qu’à l’aube des 80 printemps de Mick Jagger que l’idée de vous remettre au taf, traverse enfin de votre esprit pour nous donner enfin en cette fin octobre, un diamant répondant au nom d’Hackney, ce qui ne veut pas dire pour autant que ce dernier a des problèmes de peau devant être soignés au Clearasil, non en fait Hackney désigne une banlieue de Londres qui englobe le quartier de Clapton et qui pour la génération des Stones évoque un univers prolo, cockney pour fruits. Si on veut se lancer dans de plus amples explications, l’expression Hackney Diamond qui donne le titre à ce nouvel album, désigne en argot des débris de verre laissés par une vitre de voiture fracturée par un voleur, par un individu qui en veut plus ce que la vie lui donne, à moins que ce soit uniquement pour tenter de piquer un auto-radio dans l’espoir que votre dernier CD s’y trouve.

Pour votre retour vous êtes parvenus à bien vous entourer, vu que vous vous êtes offerts les services de Stevie Wonder, d’Elton John, de Lady Gaga ou encore de Paul

McCartney , avec également la bonne surprise de retrouver votre pote Charlie Watts parti rejoindre les anges, grâce à deux titres auxquels il a encore pu prendre part, et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, on vient d’apprendre que cet album sera prochainement suivi de son successeur, dont la plupart des titres ont déjà été composés, pas de doute les gars vous avez vraiment retrouvés une forme olympique.

Mais avant d’avoir de vos prochaines nouvelles plus rapides, nous le souhaitons vivement, penchons nous sur votre nouveau diamant afin d’en faire scintiller le moindre éclat qualitatif. Ce qui frappe dès le premier titre, c’est l’esprit de dynamique dont vous faites preuve, même s’il faut dire que vous avez travaillé dans l’urgence, partagés entre la fin de votre dernière tournée et l’envie de vous faire enfin réentendre, même en l’absence de votre producteur fétiche Don Was indisponible et qui a donc laissé le fauteuil vide à Andrew Watt connu entre autre pour ses collaborations avec Miley Cirus, Iggy Pop ou encore Ozzy Osbourne .

Bien évidemment devenus des légendes intemporelles, votre priorité du moment consiste à ne pas être considéré comme des vieux brisquards dépassés, qui ne seraient plus dans le coup et pour se faire à l’occasion du clip du nouveau single Angry, vous avez convoqué une jeune actrice en vogue, Sydney Sweeney pour accompagner un single où l’on sent l’implication vocale de Mick Jagger et le travail de dentelière de ses comparses Ronnie et Keith. Pour ce qui est des deux morceaux suivants, c’est Steve Jourdan qui s’essaye au remplacement de feu Charlie Watts, tandis qu’Elton John assure au piano sur Get Close, tandis que Depending on You laisse entrevoir sa section de cordes. S’en suivra Bite My Head Off, avec un Paul MacCartney qui fait le job ni plus ni moins, en toute discrétion à l’image d’Elton John. Avec le titre suivant, Whole Wide World, on comprend que le dernier opus s’est construit en partie sur des démos écrites à différentes périodes de l’histoire du groupe, triées par votre producteur du moment, ce qui explique que votre dernier bébé musical a le mérite d’être varié, avec la suite qui s’annonce à savoir Drame Skies, un morceau country qui aurait pu trouver sa place sur votre album chef-d’oeuvre de toujours, Exile On Main Street.

Viennent ensuite les deux titres grâce auxquels on retrouve avec émotion, Charlie Watts sur Mess It Up dans un premier temps, qui est un hommage on ne peut plus appuyé à Nile Rodgers de Chic et on détient après cette écoute, un sacré tube disco plus que potentiel, tandis que Live By The Sword, dernier titre auquel a collaboré Charlie Watts, restera à jamais pour lui, un fabuleux cadeau de la vie, vu que son dernier round avant de rejoindre les étoiles se fera en présence d’Elton John et de Bill Wyman, pour un vieux bon gros rock illuminé par de joyeuses notes euphorisantes de piano. Emotions et larmes à l’oeil passées, voilà que débarque Driving Me Too Hard, une ballade à la sauce country qui fait du bien après ces moments d’émotions à avoir pu réentendre Charlie Watts, tandis que Keith s’empare du micro pour la complainte suivante, Tell Me Straight.

Suivra alors la dernière ligne droite de cet album que nous n’attendions plus, avec Sweet Sounds of Heaven, un probable hommage à Charlie Watts, sublimé par une Lady Gaga qui se transforme en talentueuse choriste façon soul, démontrant par la même occasion, l’étendue de ses talents sorciers. Puis sonne déjà l’heure de quitter les Stones avec une reprise de Muddy Waters, un morceau qui a inspiré le nom du groupe mais qui n’avait jamais été repris par ce dernier, de quoi boucler un album riche de 18 titres de bien belle façon.

CHRISTOPHE COCU (20)

Auteur ConFestMag
Président du fan club officiel de Mylène Farmer Belgique

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