De l’expérience comme s’il en pleuvait…
La pluie, omniprésente sur notre pays depuis quelques jours, a laissé planer un sérieux doute sur sa présence au festival ce vendredi, mais finalement il semblerait bien que Ere jouit d’un microclimat.
Il était pourtant tombé des cordes la veille, rendant le parking un peu…boueux, mais les organisateurs avaient prévu le coup en préservant un second espace de stationnement et en permettant aux festivaliers invités (et oui, le jeudi, c’était gratuit) d’entamer la fête sous le chapiteau.
Les signaux étaient donc tous au vert pour que Zidkan puisse ouvrir officiellement Les Gens d’Ere. Ce Mouscronnois natif de Lyon est un passionné de rap, style musical qu’il pratique depuis plus d’une quinzaine d’années même s’il débute à peine sa carrière sur scène. Une entame de festival qu’il a partagée avec … son fils, Kilane. A 8 ans, le benjamin de l’événement (du moins côté chanteurs) ne s’est pas démonté, balançant quelques phrasés aux côtés de son papa.
Après la nouveauté et la jeunesse, place aux expérimentés de la scène car, tous ceux qui se sont ensuite présentés au public avaient en effet au minimum 20 ans de planches derrière eux.
Si vous pensez évidemment à Machiavel, qui fêtera ses 50 ans d’existence en 2024 et à Sttellla, qui lui grillera la politesse du demi-siècle quelques mois plus tôt, n’oubliez pas que Daddy K a débuté avec Benny B (Vous êtes fous est sorti en 1990), que Mister Cover vient de souffler sur vingt bougies à Forest National et que Skarbone 14 s’est formé il a plus de deux décennies aussi !
Ce sont d’ailleurs les Tournaisiens, pratiquants assidus du Ska, comme leur nom le laisser présager, qui mettent les premiers le feu aux poudres sur la plaine. Des cuivres percutants, un chanteur…percuté, des chorégraphies déjantées, il y a comme un petit air de Madness dans l’air, à Ere. Pour vous rendre compte du grand écart musical dont ces braves garçons peuvent faire preuve, je vous renvoie aux clips de « La Loi du ballon » et « Des souvenirs à la pelle ». L’un de ces morceaux est très typé Ska, l’autre nettement moins, mais les paroles sont intéressantes des deux côtés, avec la particularité que ce dernier opus raconte de manière imagée l’histoire complète du band. Assurément une belle découverte pour nous (oui, j’imagine que certains d’entre vous connaissaient déjà, mais perso, c’était mon premier concert du groupe).
Juste le temps de se remettre de ses émotions que se présente au chapitô (tout est question de jeux de mots à Ere, vous l’aurez remarqué) l’incontournable Machiavel, un des premiers groupes belges à s’être fait connaître mondialement, et qui peut se targuer d’être toujours en activité, même si le groupe a fait une pause studio de 1987 à 1999 et que le line-up de la formation a évolué au fil du temps. L’actuel chanteur Kévin Cools, n’a d’ailleurs rejoint Machiavel qu’en 2022, mais à contrario, Roland De Greef et Marc Ysaye étaient déjà là en 1974. C’est placé, c’est du rock « old school », mais ça marche tellement bien. Il n’y a qu’à voir l’engouement du public sur le prenant « Rope Dancer », qui a vu naître des nombreuses idylles, et sur le planant « Fly » qui ne dénotait nullement à côté des Pet Shop Boys (qui se formera en 1981), de Dépêche Mode ou des Buggles, à l’époque et maintenant encore.
En quelques pas à peine, nous nous retrouvons au plein Ere, où l’autre quinqua du soir (et je ne parle que des années d’artistes), Jean-Luc Fonck, et ses comparses de Sttellla, revisitent un répertoire kitch qui fait aussi toujours recette. Des Tartines à Torremolinos, le groupe a livré sa version actuelle de morceaux qui traversent les époques, ce dernier morceau, bien que sorti en 1992, étant d’ailleurs connu de bout’choux qui ont 25 ans de moins que la partition.
L’ambiance est au top, et pourtant le thermomètre va encore grimper d’un cran avec l’arrivée de Mister Cover en mode double décade. Et oui, le groupe va, à quelques morceaux près, reproduire sa prestation de Forest National, avec 3 heures de show, vocal, mais aussi scénique puisque la pyrotechnie est au rendez-vous, tout comme les danseuses dont le crew issu de l’école 2Mad de Charleroi. « Et tu chantes, danses jusqu’au bout de la nuit. Tes flashs en musique funky. Y a la basse qui frappe et la guitare qui choque. Il y a le batteur qui s’éclate et toi qui tient le choc… » Euh, j’ai déjà entendu cela quelque part. Et oui, ce sont les paroles d’une chanson bien connue, « Nuit de folie » car c’est un peu ce qui s’est passé à Ere ce vendredi, la bande à Dieu cédant encore le micro à un autre monstre de l’animation, Daddy K.
NDLR: retrouvez les photos du festival sur la page Facebook – ReMarck Photos.
Nous apprendrons toutefois ce samedi une terrible nouvelle puisqu’un adolescent de 15 ans, Malone, étudiant au Collège de Kain, est décédé durant la nuit, victime d’un malaise cardiaque. Les services de secours, intervenus rapidement sur place n’ont rien pu faire pour réanimer le jeune garçon. Nous adressons nos plus sincères condoléances aux parents et amis de Malone.