Le charme façon « dandy » d’Alain Chamfort.

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D’un naturel discret, Alain Le Govic, alias Chamfort, traverse les époques en y laissant des traces musicales remarquables. Né en 1949, il est de cette génération des dandys dont font partie Alain Souchon, Christophe ou encore Jacques Dutronc, qui est, en fait, le premier parrain artistique de l’interprète de « Bambou ». Repéré dans son groupe de l’époque, Alain Chamfort, qui ne porte pas encore ce nom de scène, intègre en effet le cercle fermé de Jacques Dutronc en participant notamment à l’enregistrement de son premier album publié en 1966. Alain y joue du piano pour les introductions de certains tubes intergénérationnels comme Les Play-boys, J’aime les filles, la fille du Père-Noël et même les Cactus.

Claviériste de talent, aussi…

En 1968, il décide de tenter sa chance seul mais ses premiers 45 tours ne font pas recette. Il reprend alors ses collaborations en retournant temporairement à l’ombre d’autres comme la chanteuse Séverine qu’il accompagne comme choriste lorsqu’elle remporte l’Eurovision pour Monaco en 1971.

Sa rencontre avec Claude François change un peu la donne. Avec le label Flèche, il devient Alain Chamfort et matérialise ses premiers succès commerciaux, ce qui va d’ailleurs, en raison d’une jalousie un peu marquée de l’artiste fétiche du label, provoquer la dégradation de leurs rapports.

Discret, courtois, poli… un vrai dandy.

Il signe alors chez CBS tout en continuant à œuvrer en tant que choriste, notamment pour Véronique Sanson. Pour ses propres chansons, Alain Chamfort s’entoure de musiciens de qualité (qui formeront plus tard le groupe Toto) et d’un parolier non moins qualitatif, Serge Gainsbourg, qui ne sera pourtant pas l’auteur de son plus gros succès, Manureva. Le percutant Serge en a bien proposé une version, mais Alain Chamfort n’était pas convaincu par le texte et décide d’en réécrire les paroles sur le thème de la disparition en mer du navigateur Alain Colas et de son voilier Manureva.

Alain Chamfort aux Francos – ReMarck Photos.

A partir de ce moment, la carrière de cet artiste qui a toujours marché entre ombres et lumières va prendre un élan significatif. Les titres Chasseur d’ivoire, Paradis, Bons baisers d’ici, Rendez-vous, Traces de toi, La Fièvre dans le sang, Souris puisque c’est grave, sont autant de succès, mais j’avoue que ma préférée reste Géant.

Il a collaboré avec Jacques Dutronc, Lio, Véronique Sanson, Serge Gainsbourg…

On y retrouve toute la classe et l’humilité de cet homme qui ne fait jamais de vagues. Les albums s’empilent (L’Impermanence, sorti en 2024, est le 16e) alors qu’il combat pourtant depuis 2015 un cancer des os. Ce n’est qu’en 2019 qu’il révèle l’information sur son état de santé. Désormais, il est guéri complètement, annonce-t-il, et a pu reprendre ses tournées.

L’Impermanence est son 16e album studio, peut-être le dernier…

Ce vendredi, c’est aux Francos de Spa que l’on a pu retrouver cet immense monsieur de la chanson française. Toujours aussi classe et distingué, il a livré un show à son image, intimiste mais convainquant.

Retrouvez les clichés du festival sur la page Facebook – ReMarck Photos.

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