Ce n’est pas le titre du célèbre morceau de Serge Gainsbourg, sorti en 1978, mais presque… C’est surtout le résumé de notre passage au Beach Festival Nieuwpoort, un événement auquel nous ne pensons pas nécessairement, vu que le déplacement vers la côte est parfois annoncé comme chronophage (on ne compte plus les zones de travaux et autres ralentissements sur les grands axes durant les vacances scolaires). Et bien, c’est un tort car l’organisation, sous l’égide de radio Nostalgie, en ferait rougir plus d’un et l’affiche, souvent méconnue du public francophone, n’est pas dénuée d’intérêt.

Tout d’abord, parlons de la date. Le festival fait calendrier commun avec Ronquières. C’est une sacrée concurrence donc. Mais le NBF, comme il s’expose sur son logo, dispose de quelques atouts majeurs pour attirer les amateurs de musique. Et l’un de ses points forts et assurément son cadre. Le site est effectivement implanté le long du vieux port de la cité balnéaire. Vous avez donc vue sur les voiliers, mais aussi sur une partie de la jetée et sur quelques phoques qui aiment se prélasser dans le sable.

Deuxième atout, votre déplacement peut être amorti par un séjour en bord de mer. Le festival se déroule en effet sur deux jours, vendredi et samedi, vous laissant ainsi encore le dimanche pour l’une ou l’autre excursion, les activités ne manquant pas à quelques encablures à peine du spot festivalier.

Côté parking, notons que nous n’avons pas rencontré de problème, mais l’organisation nous avait, il est vrai, donné l’accès à un espace réservé. Et oui, on sait recevoir à Nieuport.

Rentrons donc sur le site, qui est installé sur un espace herbeux plat (ou presque) compris entre le bras de mer (entrée de la marina) et un petit coin arboré longeant les premiers appartements du quartier. Les plus attentifs auront donc vite compris qu’en cas d’omniprésence du soleil, il est possible de se dégoter un petit coin à l’ombre, et qu’au contraire si les pluies devaient être diluviennes, ce qui n’a nullement été le cas lors de notre passage, le risque de chute est très limité, voire presque nul, vu l’absence de déclivité du sol.

La plaine est grande, la scène pas trop haute …

Sur ce terrain est évidemment installée la scène où se produisent tous les artistes à l’affiche, l’organisation ayant opté pour un seul podium, mais aussi de nombreux bars, certains dédiés à une marque en particulier, plusieurs foodtrucks avec des plats très variés, deux zones de toilettes (une pour chaque sexe), l’espace lounge VIP, un coin « Dj », une plateforme PMR et des appareils de gym en plein air.

Pas besoin d’aller se serrer contre les barrières du frontstage pour apprécier les concerts…

C’est particulier direz-vous. Et bien pas tant que cela car en temps normaux, cet espace sert de parc et ces appareils y restent à demeure toute l’année. Dernier petit détail, et pas des moindres, nous retrouvons aussi un immense container servant de studio radio, le sponsor principal étant, rappelons-le, Nostalgie, l’une des rares stations encore présente des deux côtés de la frontière linguistique. Pourquoi précise-je cette particularité ? Simplement parce que des animateurs de l’aile francophone étaient, cette année, dépêchés sur place pour couvrir également l’événement.

Le décor étant planté, il est grand temps d’accueillir le premier groupe, totalement inconnu dans nos contrées puisque CLEYMANS & VAN GEEL est un duo s’exprimant exclusivement en néerlandais. Mais chez nos compatriotes maniant la langue de Vondel, Jelle Cleymans et Jonas Van Geel sont des références. Amis de longue date, ils ont débuté leur carrière en 2003  sous le patronyme de Mannen op de Baan. Ils étaient alors spécialisés dans les reprises (cover) de chansons pop et rock. Ce n’est qu’en 2012 qu’ils se présentent sur scène avec leur nom actuel, un premier changement qui en annonce un plus prononcé en 2020 avec la sortie de leur premier album, cette fois composé de chansons inédites de leur composition. Et le succès est directement au rendez-vous puisqu’ils grimpent à la 1er place du palmarès flamand des albums.

Après les reprises, le duo s’est lancé dans l’interprétation de ses compos personnelles.

La deuxième à se présenter devant le public est Emmy D’Arc, un petit bout de jeune femme de 26 ans qui se plante seule sur les planches, guitare à la main. Comme son nom l’indique, Emmy, ou plutôt Ineke (de son vrai prénom) voue une passion à Jeanne d’Arc. Sa musique est catégorisée Indie, alors que son style fait plus penser au country, mais une chose est sûre, sa prestation ne laisse pas indifférent. La plupart des morceaux débutent calmement puis subitement le rythme des doigts de l’artiste s’accélère, sa posture se fixe au sol et sa voix prend de l’ampleur. Ce n’est pas pour rien qu’elle écoutait, dès sa plus tendre enfance, Bruce Springsteen, la regrettée Sinead O’Connor ou encore Johnny Cash. Et pourtant, personnellement, c’est plus à Dolores O’Riordan, la chanteuse des Cranberries, qu’Ine la Limbourgeoise, nous fait penser.

Ineke, alias Emmy d’Arc

On reste chez les jeunes pousses avec Berre Vandenbussche alias Berre qui, à 21 ans, peut déjà se targuer d’avoir cumulé plus de 10 millions de vues avec ses covers de morceaux actuels (en fait, ce chiffre était déjà atteint rien qu’avec « Lost without you »). A l’instar de l’artiste précédente, Berre chante en anglais et a été repéré par Universal Music, label sous lequel il a notamment sorti « Say my name », un premier single qui a directement fait mouche auprès du public.

Berre, un artiste repéré par Universal Music.

On enchaine avec un duo des Pays-Bas cette fois, Suzan & Freek. Formé voici près de 10 ans par Suzan Stortelder et Freek Rikkerink, ce groupe, qui est aussi un couple à la vie, s’est fait connaître avec sa reprise de « Don’t Let Me Down » des Chainsmokers, les artistes originaux ayant « validé » le cover. Depuis lors, Suzan & Freek ont sorti deux albums, avec des titres personnels dans leur langue maternelle comme « Als het avond is ».

Duo sur scène, couple dans la vie.

Avec Arsenal, on change de style, de langue et de vitesse. Créé en 2003 par John Roan et Hendrik Willemyns, le band s’est élargi et diversifié dès 2005. Ouvert à toutes les cultures, l’ancien duo propose désormais des compositions en portugais, anglais, néerlandais, français… Sur scène, ça pétille de partout car on retrouve un vrai show mêlant des influences latinos, indiennes, chinoises, nordiques… Chaque morceau nous transporte dans un coin différent du monde. Dans les titres les plus représentatifs, on peut tout de même citer Estupendo et Black Mountain, mais enchaînez avec Temul et vous serez transportés sur un autre continent en une fraction de seconde. Encore envie de voyager un peu ? On vous conseille Saudade du regretté Mario Vitalino Dos Santos. En un mot, Arsenal est inqualifiable.

John Roan, membre fondateur d’Arsenal est un pile remplie d’énergie.
Du dynamisme dans toutes les langues…

Après ce périple autour du globe, on se pose à mi-chemin entre la Suède et les USA car si Zara Larsson est bien originaire du pays cher à Zlatan Ibrahimovic, sa mise en scène se rapproche d’un spectacle à l’américaine. Entrée en scène soignée, chorégraphies endiablées, artiste jouant de ses charmes pour se mettre le public dans la poche…

Zara Larsson propose un show tonitruant.

Celle qui s’est fait connaître à 16 ans avec la ballade incontournable Uncover a désormais sorti 4 albums et semble s’inspirer d’une de ses icones pour occuper les planches, la charismatique Béyoncé. Et oui, Zara ne choisit pas n’importe qui comme modèles. Enfant, elle imitait Whitney Houston avant de remporter une émission télévisée suédoise propulsant des nouveaux talents en interprétant My Heart Will Go On de Céline Dion. Quand on sait qu’en parallèle elle fréquentait le Royal Swedish Ballet School, on ne s’étonne plus de la voie suivie dans le showbusiness.

Un spectacle  » à l’américaine »

Et pour ceux qui suivent un peu les événements sportifs, c’est également elle l’interprète de l’hymne officiel de l’Euro 2016 de football (composé par David Guetta), This One’s for you. Vous êtes plutôt dancefloor et discothèque ? No problème, Zara Larsson a aussi sorti des tubes joués dans les clubs comme Lush Life.

La danse est omniprésente dans le spectacle.
La Suédoise a mis le feu aux planches.
Zara Larsson.

Du show à l’américaine, on permute au nom américain avec un groupe archi connu qui a choisi le nom d’un état des USA. Et pas n’importe lequel, non, celui qui vous emmène directement au pays des cowboys… le Texas évidemment. Et pourtant, ce nom n’a pas été vraiment choisi en référence à l’état américain, mais plutôt au film de Wim Wenders : Paris – Texas. Car le groupe est, lui, écossais. Formé en 1985, le groupe incarné principalement par sa chanteuse, Sharleen Spiteri, a connu un succès retentissant dès son premier album avec le titre « I Don’t Want a Lover ». Un rif de guitare reconnaissable entre cent, une rythmique simple mais tellement entraînante, la voix posée mais engagée de Sharleen. La recette prend directement. Désormais, l’armoire du band compte dix albums studio, des hits en cascade et une notoriété mondiale que la chanteuse porte toujours à bout de bras. Quel plaisir de pouvoir entendre en live Say What You Want, Black Eyed Boy ou encore Summer Son.

Sharleen Spiteri

Vous l’aurez compris, nous n’avons pas été déçus du déplacement. Et vous, tenteriez-vous l’expérience la saison prochaine ?

Texas, c’est du rock/pop qui tient la route depuis 1985.

D’ici là, retrouvez les clichés de ce festival et de bien d’autres événements sur la page Facebook – ReMarck Photos.

ReMarck (147)

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