Les concerts gratuits en ville et la traduction en langue des signes, les vraies bonnes idées des Francos.

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Chaque année, pendant quelques jours, le centre-ville de Spa vibre aux sons des artistes invités par les Francofolies, l’un des festivals les plus remarquables du royaume, par sa longévité d’abord (le festival fête ses 30 ans d’existence), la qualité de sa programmation (avec Charles Gardier aux manettes, on n’en doutait pas), mais aussi ses astuces inclusives.

Il y en a pour tous les genres et tous les âges aux Francos.

La traduction de certains spectacles en langues des signes en est un exemple parfait. Pour la 21e édition consécutive, le festival a en effet proposé au public malentendant ou sourd de pouvoir lui aussi profiter des concerts dans les meilleures conditions possibles. Cette année, six prestations étaient accompagnées par des chansigneuses, et pas des moindres puisque l’on parle des shows de Colt, Christophe Maé, Zazie, Ykons, Hoshi et Louise Attaque.

Le concert de Colt était traduit en langue des signes.

Cette fois, elles étaient quatre de l’association « Muzik’ en Signes » à se relayer pour cette tâche qui est tout de même éprouvante physiquement, vu le débit de certains morceaux.

Quatre signeuses de Muzik’en Signes se sont relayées.
Gaetan Bartosz présente, accompagnée d’un chansigneuse.

L’autre très bonne idée est d’avoir, depuis 2023, réintroduit les concerts gratuits en ville (concept qui avait été temporairement supprimé à une époque) car c’est un plus pour les artistes, pour les commerçants, mais aussi pour le public et on vous explique pourquoi.

Mode « chill » en ville.

Les plus impactés par cette décision sont évidemment les commerçants du centre qui étaient pénalisés par l’implémentation complète des spectacles à l’intérieur du site. Le public ayant payé son accès restait sur place et quel était l’intérêt pour d’autres de venir en ville ? Avec les concerts gratuits du piétonnier et des bars en folies, une partie du public « festival » peut trouver une alternative à l’option stand-by au parc (pour manger en terrasse, flâner devant les boutiques ou simplement assister à un concert moins médiatique mais parfois tout aussi intéressant) et voilà une bonne raison pour des personnes qui seraient de passage ou qui n’auraient pas réussi à obtenir un pass (et oui, il y a eu du sold-out cette année) de venir également.

Les commerçants et le public s’y retrouvent donc, comme les artistes finalement car plus de scènes découlent sur plus d’opportunités de se produire. Or c’est bien ce que recherchent la plupart des artistes moins (re)connus, une occasion de se mettre en lumière, de pouvoir proposer leur vision de leur art et de gagner, qui sait, quelques fans ou followers au passage.

Zaïmoon intrigue, c’est aussi cela l’art musical.

D’autant que dans ces artistes qui se sont produits lors de ces concerts gratuits, il y avait du très bon niveau. Le planning des scènes étant assez serré, nous n’avons pas pu prendre part à toutes les prestations, mais nos quelques excursions en ville nous ont valu de belles surprises comme le groupe Paradis Blanc qui, comme son nom le laisse présager, reprend les titres de Michel Berger

Justwo, un duo à la ville comme à la scène qui reprend les hits du moment,

Essyla, qui n’est pas vraiment une inconnue puisqu’il s’agit de l’une des finalistes de The Voice Belgique 2021 qui depuis déploie ses ailes en proposant notamment les titres « Let you go » et « Alone tonight »,

Essyla, finaliste de The Voice Belgique en 2021.

et Zaïmoon qui mélange slam, rap et chant avec un acolyte affublé d’une contrebasse. Il y a du français, des langues slaves et du yiddish. C’est détonant, étonnant et très spécial.

Zaïmoon, du slam venu de Bruxelles… et d’ailleurs.

L’une de nos plus belles découvertes reste toutefois Bleuroise. Seule en scène, la jeune demoiselle (25 ans) propose des textes qu’elle a elle-même écrits et qui touchent à ses sentiments et son vécu, nous dévoilant au fil des titres son hypersensibilité.

Bleuroise a passé son enfance entre Liège et Charleroi.

Elle semble d’ailleurs assez émue lorsqu’elle dédicace « Cocktail Paradise » à cette personne, disparue, qui l’a encouragée à découvrir la scène pour combattre sa timidité. Ensuite, Bleuroise descend de l’estrade pour venir à la rencontre du public. Et oui, c’est cela aussi le piétonnier musical, un espace de rencontre où les barrières tombent.

Hypersensible et timide, Bleuroise est une artiste à fleur de peau.

Mais celui qui a véritablement enflammé l’endroit est un spécialiste du jeu endiablé de guitares puisqu’il s’agit de Thomas Frank Hopper.

Assis, debout, et même à genoux, Thomas est à 100% dans son show.

Et oui, c’est étonnant de retrouver un tel artiste dans le piétonnier, mais qu’à cela ne tienne, le Brugeois se donne toujours au maximum lors de ses prestations, que ce soit devant 8000 personnes ou une assistance plus restreinte.

Thomas Frank Hopper, souriant comme à son habitude.

Une vraie aubaine pour ceux qui étaient de passage à ce moment ou qui avaient coché l’endroit sur leur plan. En concurrence avec Puggy et Alain Chamfort (dans le parc), on redoutait une assistance clairsemée pour le sympathique et très expressif joueur de lapsteel, mais au contraire, le public était nombreux et enthousiaste. Il faut dire que Thomas et ses musiciens n’ont pas ménagé leurs efforts. Preuve que les concerts gratuits en ville et le festival « version parc » peuvent coexister pour le bien de tous.

Le band est au top.
Un concert de feu dans le piétonnier avec Thomas Frank Hopper.

Retrouvez les clichés du festival sur la page FB – ReMarck Photos.

ReMarck (144)

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