Selon votre culture et la langue utilisée, les termes « Nouvelle Vague » joints simultanément vous feront penser à un courant cinématographique français, cher à François Truffaut et Jean-Luc Godard, essentiellement actif entre fin des années 50 et fin des sixties, au genre musical omniprésent dans les eighties qui faisait la part belle au synthétiseur, vous aurez bien évidemment reconnu la New Wave, initiée en Grande-Bretagne mais qui va rapidement franchir les océans grâce à des groupes qui sont désormais devenus cultes comme Pet Shop Boys, Depeche Mode, Yazoo, Soft Cell, The Cure…, New Wave signifiant justement Nouvelle Vague en anglais, ou encore à un terme utilisé le long de certaines côtes où l’on pratique assidûment le surf.

Des confins du Brésil aux faubourgs de Manchester, la Bossa Nova s’empare de la New Wave.

Pour ce dernier point, la réflexion sera plus facile dans l’autre sens à savoir partir des termes francophones. Nouvelle vague correspond en surf à nouvelle bosse, pour la forme de cette courbe qui vous porte lors de la pratique de votre sport. De nouvelle bosse à Bossa Nova, il n’y a qu’un pas (dans l’eau évidemment) puisque la traduction de ce genre musical brésilien est communément Nouvelle Vague.

L’Australienne Phoebe Killdeer participe à la tournée.

Tout ceci pour en venir au nom d’un groupe français, originaire de Paris, composé initialement de Marc Collin et Olivier Libaux se proposant de reprendre des titres classiques de la new wave (essentiellement des mouvances synthpop, cold wave, goth rock et post-punk) en style…bossa nova.

Il reste quand même quelques pointes de rock.

Le premier album du groupe, Nouvelle Vague, sort en 2004. Olivier Libaux expliquera plus tard comment le projet a vu le jour : « Marc Collin et moi étions tous deux musiciens et producteurs dans l’industrie musicale française quand, en 2003, Marc m’a appelé avec cette idée très étrange de reprendre Love Will Tear Us Apart dans une version bossa nova. J’ai trouvé cette idée absolument folle mais très excitante. Nous avons donc décidé d’entrer en studio et de l’essayer dès que possible. Ensuite, nous avons enregistré Just Can’t Get Enough et Guns Of Brixton. Nous avons réalisé l’album en huit mois seulement. Et après ça, on s’est appelé Nouvelle Vague… et voilà l’histoire ».

Phoebe et Mélanie, ambiance lounge…

D’une simple idée va donc naître un véritable projet musical qui vient de fêter ses vingt ans d’existence.

Entre 2004 et 2011, les albums vont se suivre. Chacun avec sa propre signature vocale, son style un peu particulier, mais la qualité et le succès restent toujours au rendez-vous au point de convaincre certains artistes qui incarnent magnifiquement le côté glamour du projet de rejoindre temporairement l’expérience. Ainsi, Nouvelle Vague a déjà pu compter sur les participations, en studio et/ou sur scène de Élodie Frégé, Camille, Sir Alice, Marina Celeste, Gerald Toto, Arnaud Meyer, Alexis Lemoine, Luigi, Nadéah, Helena Noguerra ou encore Mareva Galanter et Vanessa Paradis. Encensé par les critiques pour ses deux premiers opus, le groupe est moins soutenu par les médias à l’occasion du troisième, intitulé simplement « «3 » et l’album de reprises en français, Couleurs sur Paris. Cet album comprend pourtant des apparitions de musiciens connus, comme Vanessa Paradis, Olivia Ruiz et Cœur de pirate, mais on leur reproche de rester trop centrés sur un même concept.

Mélanie Pain était déjà présente sur le premier album.

Dans ce cas, plusieurs réactions sont possibles : s’adapter aux demandes de la presse spécialisée, et donc modifier le concept initial, continuer coûte que coûte à promouvoir son idée de base, quitte à devoir se passer du soutien de certains médias, ou faire un pas de côté.

Les percussions ne sont pas en reste.

On peut raisonnablement dire que c’est la troisième option qui a été privilégiée par les co-fondateurs du groupe. Mais cela ne signifiait nullement la mort du projet. Les idées étaient toujours là, et le public toujours demandeur, n’en déplaise à certains.

Should I Stay or Should I go? That’s the question… ou simplement le titre de The Clash.

Un nouvel opus sort ainsi en 2016 (I could be happy) avec la participation notamment d’une chanteuse qui va percer dans les mois suivants, une certaine Clara Luciani.

Peu avant le confinement, le groupe envisage de proposer un 5e album studio (bien que si l’on fait le compte, il est même le 6e) mais perd l’un de ses fondateurs, Olivier Libaux.

Délicieusement rétro…

Finalement, Should I stay or Should I go ? (du nom du titre phare de The Clash – 1983) voit le jour en 2024. C’est cet album que le groupe défend actuellement en tournée.

Et pour vous prouver que l’idée porte toujours ses fruits, cette tournée, la première sans Olivier, est d’ores et déjà programmée sur deux ans, avec des dates au Portugal, Mexique, Irlande, USA, Suisse, Finlande, Estonie, Lituanie, Lettonie, Pologne, Hongrie, Croatie, Autriche, G-B, …

Une touche de jazz…

Si les maîtres mots pour réunir ces deux univers que forment la New-Wave 80 et la Bossa Nova sont nostalgie et mélancolie, ils n’auront jamais eu autant d’impact que sur cette tournée qui sonne comme un hommage posthume à l’un des instigateurs de ce projet.

Marc Collin est bien là, au second plan certes, mais c’est bien lui l’initiateur du projet.

C’est au Reflektor, en plein centre de Liège, que Marc Collin et ses comparses du moment ont décidé de nous offrir leur concert événement. Quatre musiciens (dont le membre fondateur lui-même évidemment) et deux chanteuses, l’indétrônable Mélanie Pain (France) présente depuis le premier album, et Phoebe Killdeer (Australie), vont ainsi enjouer le public avec leur version « bossa novée » de quelques titres marquants de la pop wave des années 80.

Laissez vous bercer par cette musique chaloupée.

Débuter par « Love Will Tear Us Apart » qui fut le premier essai du duo, à l’époque, est tout un symbole en soi, mais c’est bien autour de cette nouvelle plaque que tourne le spectacle. On retrouve ainsi dans le set « People Are People » (Depeche Mode- 1984) – « Only You » (Yazoo -1982) – « Girls On Film » (Duran Duran – 1981) – « Shout » (Tears For Fears – 1984) – « This Charming Man » (The Smiths –  1983) et bien évidemment « Should I Stay or Should I Go » (The Chash – 1983) au sein d’une set-list très alléchante.

Un peu de Depeche Mode? Et bien vous en aurez une double dose, et on s’en réjouit.

Il ne manque plus qu’un soupçon de rhum (ou tout autre cocktail ou mocktail, l’alcool n’étant pas obligatoire), une ambiance luminaire tamisée, un petit coin cosy pour profiter calmement ou vous dandiner tout en douceur et vous seriez prêt à revivre une scène d’OSS 117.

A une prochaine!

Retrouvez les clichés du concert sur la page Facebook – ReMarck Photos.

ReMarck (149)

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