L’Escale, sorte d’oasis rafraichissante où le talent s’écrit en musique.

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Aux Solidarités, les artistes se répartissent en quatre lieux de représentations à la capacité variable. Les têtes d’affiches sont généralement programmées à la Place des Arts, voire à la Scène P&V si leur infrastructure technique n’est pas trop encombrante (et oui, certaines contraintes rentrent également en ligne de compte, il n’y a pas que la notoriété qui influence le choix de l’endroit).

Mais les plus curieux, ou tout du moins ceux qui s’aventurent hors du secteur compris entre ces deux scènes précitées, auront certainement déjà vu et entendu qu’il y a également des animations, musicales et visuelles, sous la grande tente servant de bar et d’endroit de rencontre entre l’allée des associations et les boutiques du merchandising. Un petit espace scénique est en effet coincé dans le fond, à l’opposé du lieu où l’on vous sert vos boissons. Ce site s’appelle la Casa. Nous aurons l’occasion d’y revenir dans un autre reportage.

Benoit Leclercq, ex Delta, maintenant Léon, nous montre la voie.

Car notre pérégrination ne s’arrête pas là, mais un peu plus loin encore, à l’extrémité du site en fait, derrière l’hôtel où les artistes peuvent rejoindre leur loge.

Là, vous trouverez un chapiteau, notre quatrième espace scénique dans l’ordre de découverte, celui dénommé Escale.

De l’ombre, et même un peu de fraîcheur à l’Escale, que demander de plus?

Si l’on s’en réfère au dictionnaire, voici la définition du mot « escale » : lieu d’arrêt ou de relâche et de ravitaillement (pour un navire, un avion).

L’idée d’un lieu un peu à l’écart, réservé à des propositions artistiques plus confidentielles n’est pas neuve. Elle existe depuis quelques années déjà, mais l’emplacement de cet espace, et son agencement, ont évolué.

Une petite scène, mais suffisante pour proposer des prestations en close-up (ici Léon).

On apprécie que l’espace disponible ait été légèrement augmenté, mais la yourte qui était proposée auparavant nous semblait plus accueillante encore, de par sa configuration ronde, permettant à de nombreux enfants d’apprécier les activités proposées, et la noblesse des matériaux qui la composaient (plancher en bois, vitraux de couleurs…), soit.

Son éloignement, de fait, du centre névralgique du festival, et un line-up censé être moins « tape à l’oreille » (Ndlr : expression inventée pour l’occasion, les initiés comprendront) devaient en limiter l’accès, par choix, à une grande partie de l’assistance, mais dans la réalité, il en alla bien différemment …

De la qualité à l’Escale, victime de son succès. Tout le monde n’y a en effet pas trouvé place.

Est-ce justement dû à ces arguments avancés ci-dessus, ou au fait qu’avec la présence continue, presque, du soleil, cet espace était l’un des seuls à proposer fraîcheur et obscurité parfois bien reposante, on ne le saura pas, mais force est de constater que l’Escale a fait salle comble pour quasi toutes les prestations proposées.

C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous ne pourrons vous proposer que des clichés de certains shows, pour les autres, le planning, et/ou l’accès à la salle, ne nous le permettaient pas.

On doit aussi dire que la programmation était d’une telle qualité que nous avons d’ailleurs été étonnés de voir certains artistes programmés dans un espace aussi cosy. Certains ont en effet encore foulé les planches de scènes bien plus grandes devant un nombreux public quelques jours ou semaines à peine avant leur show à Namur.

On commence notre présentation des artistes de l’Escale par celui qui a inauguré la scène cette année, Ola.

Ola sur scène avec ses musiciens.

Certains l’ont découvert en 2019, dans une émission appelée The Voice Belgique (8e saison). Il avait ravi les 4 coachs lors de son audition à l’aveugle avant de rejoindre l’équipe de Matthew Irons, le leader du groupe Puggy.

Une bassiste concentrée pour accompagner Ola.

Assez timide et angoissé, Ola avait toutefois franchi les épreuves jusqu’à une demi-finale où il ne fut certes pas retenu, mais a marqué les esprits par sa reprise d’Yves Montand (Les feuilles mortes).

Ola s’est lié d’amitié avec Charles, au point de lui emprunter son batteur.
Premier album, en anglais cette fois, pour Ola.

Au fil des années, Ola a sorti quelques singles, mais le voici désormais présentant son premier album, Reaper (la faucheuse en anglais), où les quatorze pistes proposées le sont dans la langue de Shakespeare, mais avec une participation qui pourrait vous rappeler quelques souvenirs puisque l’artiste invitée est Charles, qui était sa concurrente à l’époque dans l’équipe du chanteur anglo-saxon. Ils partagent d’ailleurs le même batteur sur scène…

Ola, le premier a découvrir l’Escale version 2025

Ce même vendredi, en début de soirée, c’est à Benni d’occuper l’espace de cette scène annexe. La jeune artiste originaire de Vielsalm vient juste de sortir son premier EP « Bleeding Colours » mais elle arpente les planches depuis très longtemps déjà.

Benni en version full band pour préparer son concert à l’AB.

Touche à tout dans les arts divers (dessin, peinture, photographie, écriture …), Barbara Petitjean se dirige toutefois inexorablement vers la musique dès son plus jeune âge. Assez introvertie, elle hésite toutefois à se produire devant du public.

Son premier EP en poche, un nouveau pas de franchi pour Benni.

Mais un voyage de 10 mois en Nouvelle-Zélande va lui ouvrir de nouveaux horizons, et on ne parle pas ici que de la splendeur des paysages de ce pays situé quasi à l’opposé de la Belgique sur le globe terrestre.

La guitare, un instrument de référence pour Benni.

Benni s’y ouvre au monde, s’ouvre aux autres, et donc par conséquent au public aussi.

Le bassiste est également dans la place… évidemment.

Si l’oiseau fait son nid petit à petit, Benni agit d’une manière similaire avec sa carrière, franchissant les marches une à une. Ainsi, après avoir assuré les premières parties de nombreux artistes plus aguerris, elle va se produire prochainement à l’Ancienne Belgique en tant que tête d’affiche du jour. Et oui, son rêve, elle le touche du bout du doigt. Ce 26 novembre, c’est bien Benni qui sera la star du soir à l’AB club.

RDV le 26 novembre à l’AB club avec Benni.

Samedi, il faudra encore plus anticiper pour atteindre les premiers rangs de l’Escale car vous êtes très nombreux sur le site Ecolys. Il faut dire qu’avec Solann, Yanns, Rori, Yodelice, Kyo et le phénomène du moment, Héléna, l’affiche est alléchante.

Un petit air de Gui-Home, mais celui-ci chante, il se nomme Léman.

Nous ne louperons évidemment pas les deux premiers cités, mais dès la fin du troisième morceau de Yanns (l’interprète de Clic Clic Pan Pan Pan), nous filons à l’anglaise retrouver un Suisse en la personne de Léman.

Star des réseaux sociaux, Léman vient à la rencontre de sa communauté sur les festivals.

S’il est né à Genève, c’est bien en France que Léman rencontre un premier succès avec le public, en participant, et oui encore un, à l’émission The Voice dès 2017. Ce n’est toutefois qu’en 2024 qu’il sort son premier EP « On est plein », qui rencontre un succès immédiat et presqu’inattendu sur les réseaux sociaux.  

Après Les Gens d’Ere (Tournai), il a visité les Solidarités (Namur).

Vous voulez en découvrir plus sur l’univers de ce diamant qui sort enfin au grand jour ? Nous vous renvoyons vers notre article où nous abordions plus en détail son passage au festival Les Gens d’Ere (ici).

Kowari et leur projet ambitieux de néo classique électronique.

En soirée, place à Kowari, le duo néo classique électronique composé de Damien Chierici au violon et Louan Kempenaers au clavier. Programmés en même temps que la Hannutoise Rori et juste avant la très très attendue Héléna, on redoutait une légère désertion du public de l’Escale au profit des deux scènes où se produisaient ces dames, vu leur notoriété et le nombreux croissant de fans qu’elles génèrent.

Louan Kempenaers – Kowari.

On peut vous dire que ce ne fut absolument pas le cas. Kowari a montré que ce style de musique, certes encore peu programmé sur les radios, a bien sa place dans un festival muticulturel.

Damien Chierici – Kowari.

Ce sont certainement les parents qui ont choisi l’option découverte de ce groupe liégeois qui a fait le pari de proposer en live un support qui généralement accompagne plus les œuvres du 7e art, mais les plus jeunes pousses semblent également apprécier le concept.

Loin des riffs de guitare assénés avec Aucklane, Louan apporte ici la touche électro du duo.

Bien que limité dans sa mobilité par un plâtre au pied, Damien Chierici nous a servi ses montées en puissance à son instrument de prédilection, le violon, quant à son complice de projet, il a une nouvelle fois montré qu’il est un homme de scène, quel que soit le genre de musique proposé (il est également guitariste dans le groupe rock/folk Aucklane).  

Sa blessure au pied n’a pas empêché Damien de nous étourdir de son jeu de violon.

Retrouvez un compte-rendu un peu plus explicite sur ce groupe dans notre article précédent (cliquez ici). Et pour du live, retrouvez les le 07 novembre à l’atelier Rock de Huy et le 13 décembre au Philarmonique de Liège pour la FLAK Label night.

Un concept qui va bien plus loin que les salles de cinéma…

Last but not least, Léon a également égayé le chapiteau de ses rythmes électro envoutants grâce à son loop et à ses nombreux instruments. L’ancien membre de Delta s’est en effet lancé dans un projet solo, très personnel, qui semble lui aller à merveille.

Benoit, alias Léon, s’occupe de toute la partie musicale seul.

Benoit Leclercq y trouve une liberté artistique sans précédent qui lui permet d’aborder des thèmes comme le choix de vouloir ou non être père, et les conséquences que ce choix peuvent avoir sur votre entourage.

Des textes forts dans une enveloppe musicale légère et festive pour Léon.

Cette chanson s’intitule « Sans héritage » et vous l’entendez constamment en radio car si le sujet est important, voire même pesant, l’habillage musical est léger et festif et le refrain entrainant. N’est-ce pas ce qui définit un tube ?

Léon sera au Cirque Royal (Club) le 12 décembre.

Encore plus électro, « Ca va pas durer » pourrait faire les beaux soirs de certains DJ mais pour le côté Pop, ce sera plutôt « Pars pas ».

Léon, c’est nouveau, c’est moderne, et ce sera déjà au Cirque Royal (Club) le 12 décembre 2025.

Retrouvez les clichés du festival sur la page FB – ReMarck Photos.

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