Imperial Triumphant, les princes noirs du black metal avant-gardiste !

S’il est un groupe qui se caractérise par une musique atypique et radicale c’est bien le trio newyorkais Imperial Triumphant. Le groupe était en concert il y a quelques jours à Bruxelles dans le cadre des Nuits Botanique, l’occasion rêvée pour Branchés Culture de lui donner le coup de projecteur qu’il mérite et de revenir sur le parcours d’un des bands les plus intéressants de la scène jazz-black metal.

Le groupe se forme en 2005 à New York sous la houlette de Zachary Ilya Ezrin, s’affranchit bien vite des étiquettes de genres musicaux, et développe un black metal expérimental teinté de  touches jazz du plus bel effet.

Plébiscité pour ses compositions uniques et ambitieuses où s’affrontent luxe et misère, extravagance et oppression, Imperial Triumphant s’inspire de la ville de New York et de ses différentes facettes. En 2018, leur album « Vile Luxury » est acclamé par la critique pour ses qualités expérimentales et ses prises de position, et les bombarde sur les scènes européennes. Deux ans plus tard, le groupe parvient à confirmer ce succès et affirme son identité propre à travers l’album « Alphaville ».

En 2022 le combo sort un nouvel album « Spirit of Ecstasy » dans lequel l’influence du jazz y est davantage présente. Une oeuvre maîtresse !

Cet album époustouflant dégage une atmosphère chaotique et dissonante qui oblige l’auditeur à sortir de sa zone de confort.

Et c’est tout l’intérêt d’un tel groupe, qui construit sa musique comme une pyramide sonoredont les codes basiques sont empruntés au jazz, mais appliqués au black metal.

Sur scène les trois musiciens sont affublés de masques stylisés et de tenues noires. 

Mais ce qui est étonnant c’est le jeu de guitare d’Ilya Ezrin.

Avare de riffs répétitifs, le guitariste déploie un style de jeu plus recherché, porté sur les couches, les dissonances et la mise en ambiance. Il tisse une toile sonore qui sème la confusion. Certains éléments plus mélodiques sont néanmoins disposés çà et là afin de rendre le résultat final plus abordable au néophyte.

Quant à la basse tenue par Steve Blanco , elle est aussi d’une liberté incroyable et se permet de folles envolées toastées de pédale wah wah, tandis que la rythmique implacable du batteur Kenny Grohowsky se veut impressionnante.

Témoins de l’oppression et de la dérive dystopique et frénétique d’une ville comme New York, The Big Apple, la ville qui ne dort jamais, les musiciens d’Imperial Triumphant font dans le flamboyant chaotique, et dénoncent la perversion et la violence d’une société digne de Metropolis qui tourne en rond et broie ses humains.

Leur projet musical rassemble au fil des albums de nombreux invités aux profils variés, parmi lesquels on peut retrouver le guitariste Alex Skolniock (Testament), Tomas Haake (Meshuggah), Trey Spruance (Mr Bungle) ou le jazzman Kenny GAu Botanique, dimanche dernier, après un concert magistral devant un public nombreux et conquis, le trio a invité le saxophoniste Jean Jacques Duerinckx (Neptunian Maximalism) à se joindre à eux pour un dernier titre épique.

Avec des titres  aussi puissants et innovateurs que Tower of Glory, City of Shame, Metrovertigo, Transmission to Mercury, Devs est Machina, l’incroyable Chernobyl Blues, Death on a Highway, Rotted Futures ou Cosmopolis,  Imperial Triumphant se pose comme un des plus importants groupes américains avant-gardiste en activité, et fort de son style novateur, comme un des plus grand artisans du futur du black metal. Rien de moins.

Jean-Pierre Vanderlinden / Photos Fabian Braeckman

Article partagé en collaboration avec Branchés Culture.com. Retrouvez l’article original via ce lien :

https://branchesculture.com/2023/05/10/imperial-triumphant-les-princes-noirs-du-black-metal-avant-gardiste/

https://www.youtube.com/watch?v=afv9qAXF5NEht

https://www.youtube.com/watch?v=ywcshfrpO3A

Fabian Braeckman (352)

Auteur & Photographe

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