Destroy Boys : du punk aux paroles dénonciatrices.
L’histoire débute en 2015 du côté de Sacramento. Alexia Roditis (voix perçante et guitare incisive) et Violet Mayugba (également guitariste) créent un groupe afin de jouer quelques morceaux ensemble, Alexia étant également batteur. Des groupes, en Californie, cela ne manque pas, surtout dans ce style de musique territorialement ancré à cet endroit, le punk.
Mais les deux amies ont de la suite dans les idées, de l’énergie à revendre et des convictions à défendre. Rejointes par deux autres musiciens (des hommes cette fois), elles entament un série de concerts dans des garages qui font à chaque fois salle comble.
Le groupe va sortir en quelques saisons trois albums (le quatrième, Funeral Soundtrack n°4, vient tout juste d’atterrir dans les bacs depuis le 09 août), modifier sensiblement sa composition (Alexia et Violet sont les seules membres « stables ») et se faire un nom qui va lui permettre d’effectuer des tournées à l’étranger (essentiellement en Grande-Bretagne) et de choisir leur label.
C’est Hopeless Records qui reçoit les faveurs du groupe en vogue pour les libertés artistiques qui lui sont accordées, mais aussi pour la composition diversifiée et inclusive de l’équipe du label (Alexia se déclare non binaire).
« Les hommes ont établi les règles, et ces règles foutent tout le monde en l’air. Avoir plus de femmes et de personnes non binaires dans les coulisses, où se trouve une grande partie du pouvoir, permettra, espérons-le, de réduire les abus dans l’industrie », soulignait Roditis lors d’un entretien avec des confrères. « Il est important d’avoir des femmes, des personnes queer, des personnes de couleur et des personnes handicapées dans tous les aspects de l’industrie de la musique, pour avoir ce soutien. »
Ce point est extrêmement important pour les deux membres fondateurs de Destroy Boys car elles ont déjà été confrontées à des soucis assimilés à du harcèlement sexuel, que ce soit dans leur vie privée ou même scénique.
Des comportements inappropriés qui n’empêchent pas le groupe de fournir des prestations toujours aussi explosives et remarquées sur scène, et de dénoncer haut et forts les dérives comportementalistes de certains.
La maltraitance, la dépendance à l’alcool, l’intimidation croissante sur internet, le mal-être personnel sont autant de sujets qui reviennent dans les textes de groupe.
Pour les avoir vues au Cabaret Vert, sur scène, c’est du rock brut, à la sauce américaine. Cela envoie du lourd. Nos deux comparses sont évidemment les personnes de référence du groupe, et elles ne se démontent pas. Quelques détails (que vous pourrez peut-être déceler sur les clichés) laissent transparaître qu’Alexia et Violet ne sont pas là pour jouer les poupées de salon, qu’elles s’en f… du genre, seul leur message et leur son doit laisser une empreinte.
Pour les cœurs et oreilles bien ancrés.
Retrouvez les clichés du festival sur la page FB – ReMarck Photos.