Un Inc’Rock plus intimiste mais qui tient ses promesses.

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Pour ses 20 ans d’existence, le festival brabançon voulait marquer les esprits. Mais à quelques jours de l’entame de cette édition anniversaire, l’annonce d’une annulation partielle (deux jours sur trois tout de même) tombait comme un couperet sur le moral d’un public qui attendait impatiemment ce premier festival outdoor de la saison. Les organisateurs se sont rapidement expliqués sur ce choix, pris à contre cœur (trop peu de préventes en rapport aux cachets demandés par les artistes qui augmentent exponentiellement au fil des dernières années) tout en promettant de proposer une soirée festive dans les meilleurs conditions pour les festivaliers, et ce même en cas de pluie soutenue… ce qui fut le cas ces derniers jours, avouons-le.

Certain(e)s avaient tout prévu, mais les organisateurs ont assuré.

C’est donc avec un petit souffle de déception que certains se sont déplacés dans le village d’Incourt, mais ce sentiment s’est très vite transformé en esprit festif car, oui, on peut le dire, les organisateurs et leur armée de bénévoles ont tenu parole.

DJ David Goyens est dans la place.

Le site, généralement découvert, a en effet été repensé. La voilure de sa superficie a été réduite de manière à ce que l’ensemble du public puisse trouver place sous un grand chapiteau installé face à la scène principale. Bonne idée puisqu’une belle « drache » s’est invitée durant près de trois quarts d’heure, et ce pendant la prestation du premier groupe cover de la soirée, mais nous reviendrons sur ce point un peu plus tard. Les festivaliers, et les artistes de la scène 1, ont donc pu s’abriter.

Une soirée dédiée à tous les bénévoles.

Mais de nombreux amateurs de ce genre d’événements savent qu’un tel climat peut engendrer un souci majeur, le stationnement, et encore plus la sortie d’un parking souvent installé dans un champ (herbe et terre + pluie = boue… et donc problème éventuel !). Ici, encore, on a anticipé en modifiant le plan initial du champ proche de l’entrée pour s’orienter vers un parking en tarmac, certes un peu plus éloigné, mais ô combien plus sécurisant (doit-on vous rappeler les déconvenues rencontrées par certains dans un festival bien connu l’an dernier ?)

Restait à assurer l’ambiance malgré un temps maussade, et cette demi-déception de l’annulation de deux des trois jours de festival. Le premier à se lancer dans cette mission est l’expérimenté DJ David Goyens. Au début de son set, cinq personnes sont présentes devant le podium, mais au fil des minutes, l’assistance gonfle d’autant que l’animateur ne se démonte pas, assurant au mieux cette mise en bouche, sans oublier qu’il pourra tirer une seconde cartouche, bien plus percutante encore, sur la deuxième scène, un peu plus tard dans la soirée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le public a apprécié les sets endiablés du DJ.

Dedans ou dehors, David Goyens garde toujours le sourire et son âme de poète.

Sur le coup de 19h, c’est au tour de « Place des Grands Hommes » de prendre place sur l’estrade. Comme on vient de vous l’annoncer, c’est à ce moment que les éléments se déchaînent, la pluie et le vent donnant du coffre, mais tout le monde étant à l’abri, le public ne peut que reprendre en chœur les succès de Patrick Bruel. Certes, l’artiste original n’a pas fait d’apparition à Incourt, mais ce tribute de l’artiste français connait la musique, enchaînant les tubes emblématiques que sont « Casser la voix », « Qui a le droit ? », « Décalé », « la fille de l’aéroport » … chaque morceau est évidemment connu de tous et repris (au moins le refrain) par un public qui se prend au jeu. Les minutes défilent sans en avoir l’air jusqu’au moment où le band est contraint de ponctuer son set avec ce titre si représentatif puisqu’il porte le nom du groupe.

« On s’était dis rendez-vous dans dix ans… »
Avec ou sans lunettes?

Et d’un cover, on passe à un deuxième, mettant à l’honneur un autre artiste français apprécié dans nos contrées, Jean-Jacques Goldman. Le temps d’accorder les instruments des sept musiciens et voilà le show qui reprend avec une flopée d’airs aussi connus les uns que les autres.

Goldmanmania.

La voix du chanteur de Goldmanmania est assurée et bien calquée sur la tessiture de JJG et les partitions sont exécutées avec dextérité par des musiciens qui semblent prendre autant de plaisir que leurs fans. Tous les ingrédients sont présents pour que la soirée soit réussie. Même la température monte de quelques degrés. Il faut dire que le chapiteau est désormais bien rempli et que rares sont ceux qui arrivent encore à ne pas onduler du bassin ou frétiller des gambettes. Une ronde (ou chenille ?) s’organise d’ailleurs au centre de l’assistance aux sons du violon et d’une flûte qui aurait pu envouter une colonie de rats (qui a la référence ? un indice, la ville de Hamelin …)

Histoire de maintenir l’ambiance au top, c’est le prince des guinguettes, Oli Soquette, qui assure la transition vers les artistes suivants. Le Liégeois dispose de la recette magique pour mettre le feu, et il ne s’est pas privé de l’utiliser au fil de ses … trois sets, répartis entre les différents shows.

Frank Delay (ex 2BE3) exhibe ses abdos.

Vous me croirez ou pas, mais c’est à ce moment-ci de la soirée qu’il faut jouer des coudes pour s’approcher de la scène. Subitement, quelques dizaines de personnes, essentiellement de sexe féminin, se précipitent vers l’avant du chapiteau. Que se passe-t-il ? Visite royale ou lancer de cadeaux ? Rien de tout cela mais l’arrivée sur le podium de Frank Delay et Chris Keller, deux ex membres de boys band bien connus des années 90-2000 réunis sous la bannière de Génération Boys Band.

Il semblerait que les 2BE3 et GSquad fassent encore recette, eux aussi… On vous avoue que l’on ne savait pas trop à quoi s’attendre car nous étions plutôt Dépêche Mode ou Janet Jackson à l’époque de ces deux groupes. Finalement, oui, nous avions déjà entendu « Partir un jour » (2Be3) mais « Aucune fille au monde » ou encore « Raide dingue de toi » (G Squad) euh… comment dire…

Chris Keller (ex G Squad)

Deux trois titres issus de ces groupes et un medley de près de 12 minutes reprenant des hits d’autres formations de cette époque ont finalement enflammé encore un peu plus un public décidément parti pour passer une soirée d’enfer, Frank n’oubliant pas, au passage, de soulever son tee-shirt pour montrer qu’à 50 ans, ses abdos sont encore au rendez-vous. C’est sans doute pour ce passage que certaines se sont ruées au premier rang !

Autre style, mais même folie scénique avec Boris (Philippe Dhondt de son vrai nom) et son incontournable « Soirée disco ». Cet ex animateur de radio qui a également sorti « Miss Camping » ou encore « la Lettre » (pas celle de Renan Luce) n’est autre que la voix d’un groupe dont le single « Le dormeur » a usé les feutres sur les platines des années 90, Pleasure Game. Pour ceux qui se souviennent de l’émission « 10 qu’on aime » qui passait sur RTL, Philippe était enrubanné en momie pour ce titre planant (et finissait dans la piscine).

Reverra-t-on la bannière du festival flotter l’an prochain?

Pour l’occasion, c’est entouré d’un collectif de « Espace Danse Jodoigne » que l’artiste s’est présenté sur scène, histoire pour toutes ces danseuses de répéter une partie du spectacle qu’elles présenteront ce 25 mai à la Sucrerie de Wavre (renseignements sur le site espacedanse-jodoigne.be). Boris, Oli Soquette (pour sa troisième apparition) puis Daddy K, de quoi tenir jusqu’au bout de la nuit. Enfin, presque car il faut aussi respecter le voisinage, on se contentera donc de l’heure de fin annoncée, deux heures sonnantes, mais gageons que beaucoup ont bien profité de ces quelques heures pour se changer un peu les idées en cette période où le soleil n’est pas toujours au rendez-vous.  

Espace danse Jodoigne – sur scène avec Boris à l’IncRock et le 25 à la Sucrerie de Wavre.

Retrouvez les clichés de ce festival sur la page Facebook – ReMarck Photos.

ReMarck (147)

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