Temps à nouveau pour Rammstein ! :


La dernière fois que nous avions laissé Till Lindemann, chanteur leader du groupe Rammstein, c’était à l’occasion d’une incursion au sein de l’univers de Zaz en fin d’année dernière, pour un superbe duo intitulé « le jardin des larmes’, et c’est vrai qu’il est bien difficile d’imaginer une complicité et une collaboration artistiques entre les deux artistes tant les univers à travers desquels ils évoluent sont diamétralement opposés, seule au final leurs voix particulières a pu faire la différence et leur permettre cette collaboration. En cette fin d’avril, c’est néanmoins avec son groupe de prédilection « Rammstein », que Till Lindemann est de retour, servi de main de maître par Bryan Adams qui n’est pas que chanteur mais également photographe à ses heures et après avoir sorti un album récemment que nous avions évoqué à travers les colonnes de Confestmag, le voici avec sa seconde casquette afin de réaliser la pochette du nouvel opus, où l’on peut voir le groupe photographié sur les marches du Trudelturn, une tour construite entre 1934 et 1936 à l’occasion de la recherche aéronautique. Côté clip, le dernier single en date qui donne aussi son nom à l’album, Zeit qui signifie le temps, a été réalisé par l’acteur et rappeur allemand Robert Gwisdek qui ne déteint pas au niveau du travail accompli par rapport aux autres productions léchées dont le groupe a pu nous faire profiter depuis le début de sa carrière avec parfois des censures à la clé comme pour Deutschland et ses dérives idéologiques de l’Allemagne de ses origines à l’époque actuelle. Assisté par le producteur berlinois Olsen Involtini, c’est à la Fabrique qui se trouve en France à Saint-Rémy-De-Provence, que le groupe s’est retrouvé pour réaliser ce nouvel effort musical, pour lequel bien entendu on retrouve Till Lindemann au chant grâce à sa voix de barython irremplaçable et incomparable, qui donne si bien vie aux 11 nouveaux titres qui jalonnent cet album, qui pour la première fois a été présenté la veille de sortie, au sein de cinémas Pathé avec un son Dolby Atmos qui offre ambiance 3D très immersive grâce à des enceintes installées sur l’ensemble des parois des salles de cinéma, incluant le plafond. La Belgique n’est pas restée les bras croisés vu que la ville de Mons a également diffusé le nouvel album en avant-première, les différents titres qui constituent les dernières aventures musicales du groupe. Doit-on y voir dans cette démarche, la volonté de conférer aux salles de cinéma, un second souffle après les déboires connus avec la crise sanitaire, bien difficile d’y répondre pour le moment mais piste à conserver pour le futur, car cela représente une expérience inoubliable. Avant de devenir de nouvelles chansons, certains titres sont directement inspirés des poèmes écrits par Till Lindemann, pour un album qui repose sur une frontière où se succèdent tour à tour, morceaux plus lents dignes du recueillement avec parfois un parfum de gravité et titres véritablement énergivores comme seul le groupe a pris habitude d’en offrir à son public, avec même une petite incursion dans l’univers de Depeche Mode grâce au titre Lügen qui aurait pu très bien être écrit par Martin Gore et Dave Gaham. Parmi les thèmes exploités dans cette version 2022, on retrouve le marketing de la chirurgie esthétique, la critique du consumérisme, la réflexion sur la mortalité, sans oublier les beauferies qui font aussi partie de l’ADN du groupe. Avec cet album taillé pour la scène grâce à la diversité des compositions, Rammstein revient très en forme et semble ne pas être victime de l’emprise du temps.