Tamino s’offre les services d’Angèle ! :


Après son album sorti l’année dernière, Angèle semble déjà avoir repris le chemin des studios, mais cette fois ce n’est pas pour un projet personnel, mais bien pour accompagner le chanteur belge Tamino sur l’un des titres de son dernier opus « Sahar », et qui s’intitule « Sunflower » une chanson qu’il faudra ne pas oublier car il s’agir d’un titre à la fois doux , planant et vaporeux qui colle parfaitement aux deux artistes, dont les voix se mêlent et s’entremêlent de la manière la plus délicate qu’il soit pour nous offrir cinq minutes de bonheur en plus dans une période qui n’a plus l’occasion de nous en offrir beaucoup, un privilège pour Angèle qui reste la seule invitée de ce second opus, tandis que Colin Greenwood de Radiohead vient faire profiter de son expérience à la basse et à la batterie. Si l’on traduit littéralement le titre de l’album, cela signifie juste avant l’aube, avec un instrument qui prédomine dans cet album à savoir l’oud, constitué de cordes et répandu dans les pays arabes, que Tamino a appris à maîtriser grâce à un réfugié syrien, et cela donne véritablement le fil conducteur de l’album qui est ancré dans la mélancolie. Quatre après le succès plus que d’estime d’un premier album intitulé « Amir » et qui n’est pas une oeuvre musicale en hommage au chanteur, Tamino est donc de retour et à 25 ans, il peut se vanter de faire partie du cercle restreint des artistes belges qui s’exportent à l’international et son style musical est déjà comparé à celui de Jeff Buckley et/ou au groupe Radiohead carrément d’où très certainement le clin d’oeil de Colin Greenwood sur l’album. Comme beaucoup d’oeuvres musicales en ce moment, le second album de Tamino n’a pas échappé à la règle et a été essentiellement composé durant le confinement, et forcé à se remettre à l’écriture, l’artiste va faire preuve d’une imagination débordante et composer un nombre de titres incalculables pour n’en retenir finalement que 10 on ne peut plus connectés entre-eux et parmi ces derniers figuraient « Fascination », et comme « Sahar » veut dire également « Fascination », c’est finalement ce déclic qui a donné le titre définitif de ce second opus. Entré au conservatoire à l’âge de 17 ans, Tamino est très vite prédestiné pour une carrière dans la musique classique, mais il y renoncera finalement. Sa particularité musicale consiste à être doté d’une oreille absolue et d’une tessiture de quatre octaves, ce qui lui donne l’habitude de chanter en quart de ton, une façon de s’exprimer musicalement qui trouve ses racines dans le fait que Tamino a été longtemps bercé par l’écoute de la musique arabe, tout en l’interprétant dès le début également et d’ailleurs il se passionne très tôt pour les oeuvres musicales d’Oum Kalthoum, Rabih Abou-Khalil et Hamza El Din entre autres. Passionné de beaux textes également, ses goûts se prononcent également pour la poèsie du poète libanais, Khalil Gibran. Bien ancré dans son époque, Tamino sait également faire honneur aux artistes francophones et porte de l’intérêt pour Piaf, Brel, Gainsbourg, tandis qu’à l’international il apprécie les oeuvres musicales de Nick Cave, Tom Waits, Bob Dylan, Randy Newman, The Beatles ou encore Leonard Cohen. Son second album convient parfaitement pour l’automne et le contexte actuel, car les chansons que l’on peut y entendre sont feutrées, et s’accompagnent d’un piano sobre et d’une guitare délicate, avec de temps à autres des doux parfums de musique électronique sans oublier les sanglots lots des violons. Si l’on cherche à définir le fil conducteur musical de ce nouvel opus, on risque fort bien d’y perdre son latin, tant le belge manie avec dextérité tant le rock, la pop, le folk que l’Indie de sort que Sahar est un véritable melting-pot de tout ce qui se fait de mieux sur la scène musicale, et en plus cocorico cela vient de Belgique. Dans ce nouvel opus, il va même plus loin en épousant même la soul music et le country-folk, deux choix qu’il ne sait expliquer que par une question de feeling et au final dès qu’il est touché par qqchse, sa marque de fabrique est de l’expérimenter immédiatement. Preuve de son ouverture musicale, le choix d’Angèle que l’on pourrait dans un premier temps ne pas comprendre automatiquement tant les artistes évoluent dans des styles totalement différents, mais en revanche les deux artistes sont liés par le fait qu’ils ont publié en 2018, un premier album et ce au cours du mois d’Octobre, le Brol d’Angèle se faisant ainsi une place chez Amir de Tamino. Parce-que l’époque est loin d’être évidente pour le moment et que le monde ne prête pas à rire, la musique de Tamino ne peut que faire du bien tout en nous dépaysant et avec Sahar, le pari est plus que réussi.