Selah Sue, Persona Gratamuffin ! :


Ce printemps 2022 marque une fois de plus le retour et la réussite des artistes belges, sans parler de la reconnaissance international qu’ils sèment sur leur passage et après Stromae, Juicy, voici que le printemps démarre en trombes avec une nouvelle cuvée signée Selah Sue, qui n’avait plus rien sortir depuis 2015, à l’exception de l’EP « Bedroom », paru au cours de l’été 2020, en clin d’oeil à sa vie de maman, un bonheur qui ne met pas à l’abri Selah Sue d’un moral qui n’est pas toujours au beau fixe et qui ne lui procure que des luttes intérieures afin de tenter de redevenir à la vie, ce qu’elle a toujours été à travers son oeuvre naissante, vu qu’elle en est à son troisième album, un tournant souvent crucial dans la vie d’une artiste, sans oublier deux EP’s, à savoir une artiste qui transmet la pêche et le soleil au coeur à travers la musique qu’elle véhicule. Cette dualité est clairement reconnaissable sur la pochette de son dernier opus, qui nous montre une artiste partagée entre le côté sombre et l’envie de revenir à la lumière, une voie toute tracée par Stromae qui lors de l’hiver dernier, n’a pas manqué de livrer ses pensées suicidaires en plein direct du journal d’Anne-Claire Coudray, une véritable bouée de secours à toutes celles et ceux qui vivent les mêmes situations et qui n’osent pas toujours revendiquer leur différence à travers ce mal de vivre. Cependant et c’est tant mieux, Sanne Putseys c’est son véritable nom, semble nous dire en 2022 qu’elle parvient à s’accepter comme elle est, l’un des meilleurs moyens finalement de faire triompher que la vie regorge de meilleur en son antre, et tente de retrouver le chemin de la vie sans l’aide de médicaments, ce parcours elle le décrit via le titre « Pills » que l’on peut considérer comme « L’Enfer », version Selah Sue, même si le morceau se veut paradoxalement pétillant et rythmique, l’art de Sanne Putseys de briller par son art de brouiller les pistes. Outre son moral qui semble tendre vers le beau fixe, Selah Sue grande amatrice de Rap devant l’éternel, n’hésite plus en 2022 d’en disperser à travers son oeuvre et pour Persona, elle s’adjoint les services de l’incontournable Damso boudé pour l’hymne des Diables Rouges, mais pas par une série d’artistes féminines telles Angèle, Louane ou encore Selah Sue. De cette union, naîtra Wanted You To Know, avec un clip dévoilant les deux artistes belges emprunts aux démons qui voudraient leur dérober leur liberté artistique, monstres aux allures de Men In Black qui caricaturent à peine les pontes de l’industrie musicale dont certains voudraient mettre leurs artistes en cage, les obligeant parfois à pondre des albums en cascade, comme si une oeuvre musicale pouvait se comparer à une omelette. Pour Hurray, un titre qui dénonce à la fois la volonté de certains de tout faire pour briller à travers les raisons sociaux, Selah Sue confirme son incruste dans le rap avec cette fois une collaboration avec Benjamin Epps. Ces incursions dans le monde du rap francophone, ne détache pas définitivement Selah Sue de tout autre courant musical vu qu’à la réalisation de l’album, on retrouve aussi son compagnon Joachim Saerens qui lui évolue plus dans le jazz. Si Selah Sue n’a jamais réussi à sortir un duo avec le regretté Prince, elle prend en 2022 sa revanche sur la vie en s’associant les services du dernier batteur du Kid de Minneapolis, Mono Neon alias Dwayne Thomas Jr , afin de concevoir Persona.
Bref, avec son goût du bonheur retrouvé et son sens de la variation musicale, Selah Sue ne manque pas le virage délicat du 3ème opus et s’installe confortablement dans le siège des artistes belges qui comptent.