Salvatore Adamo défend la langue de Molière ! :


Credit photo : Soir Mag/Belgamage
Depuis les départs d’Annie Cordy, du Grand Jojo et de son poteau Arno, Salvatore Adamo reste l’une des dernières légendes de la chanson belge toujours en lisse, et après avoir contracté des problèmes vocaux des suites d’un voyage qu’il a effectué au Chili en compagnie de sa soeur, et au cours duquel ils ont été pris à témoins au sein d’une manifestation avec les lacrymogènes qui vont avec, Salvatore Adamo se veut rassurant sur sa santé et songe déjà à sa prochaine scène, lui qui revient avec un album flambant neuf sous les bras avec un concept , celui de réadapter des grands standards de la chanson internationale mais en français, en n’en retenant que 14 après avoir réalisé une première sélection. Il semble évident que celles et ceux qui n’ont pas vu l’idée germer en eux, et qui en seraient pour le moins jaloux, vont trouver ce projet des plus facile à mettre sans pieds et dénué de toute grande originalité, mais dans le cas de Salvatore Adamo c’est un rêve qui le titillait depuis assez longtemps et vu que la pandémie est venue semer les empêcheuses de tourner en rond, il a bien fallu s’occuper en créant faute de pouvoir faire de la scène. Cependant grâce au travail d’orfèvre qui est le sien, et l’humilité qui le définit bien Salvatore Adamo ne va pas nous servir une énième soupe digne d’artistes qui se proclament comme tel, et on sait que ce sera réalisé avec classe et amour, le but étant de rester le plus fidèle possible aux chansons d’origine, tout en y apportant son écriture et sa poèsie. Pour l’aider à construire ce concept, Salvatore Adamo a fait appel à un artiste bien connu en la personne de Stephan Eicher, revenu lui aussi sur le devant de scène à l’automne dernier avec un nouvel album tubesque à souhait, et dont le premier single « Le plus lèger au monde », a véritablement cartonné dès que l’artiste est venu le présenter en avant-première sur la Grand-Place de Bruxelles, à l’occasion de la fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le tout avec l’aide également de son complice REYN. Autre cerise sur le gâteau, Salvatore Adamo n’a pas tenu à se lancer seul dans l’aventure au niveau de cette revisite de grands classiques et pour trois d’entre-eux, il a choisi d’en faire sa propre relecture en compagnie de Jane Birkin, Daniel Auteuil et Gaëtan Roussel, connu aussi pour son implication au sein du groupe Louise Attaque qui s’est reformé en novembre dernier à l’occasion de la parution d’un album flambant neuf. Quand on lui demande pourquoi il a choisi de revenir avec pareil concept, en lieu et place de proposer de nouveaux textes, Salvatore Adamo rétorque qu’à un moment donné il a probablement sorti trop de chansons, qu’il n’a même pas pu défendre sur scène et ce à raison d’un entourage professionnel qui ne lui convenait pas, au point qu’on lui proposait d’organiser des shows privés dans un unique but de lucre, mais ce n’est pas la carte de visite de l’artiste, qui ne renonce cependant pas à l’écriture de nouveaux textes, cela viendra quand cela devra se produire, même s’il demeure hanté par un paquet de mélodies qui le sortent du sommeil, et qu’il s’empresse vite d’enregistrer sur un smartphone. Ayant fait l’acquisition de la nationalité belge voici peu, Salvatore Adamo réaffirme une fois de plus s’il fallait encore le prouver, sa dimension internationale en nous servant sur un plateau de véritables bijoux de reprises qui visent large, en revisitant des grands nom comme Ten CC, Pearl Jam, Elton John ou encore Bob Dylan, tout en nous gratifiant d’un album qui est une véritable madeleine de Proust et qui fera notre bonheur en ce dernier week-end de janvier déjà, le tout accompagné pourquoi-pas d’une cup of tea, mais toujours avec la French Touch !.