Quand Aloïse se fait sauvage ! :


Dans ce milieu artistique, il sera bien difficile de trouver artiste plus complète qu’Aloïse Sauvage, car après avoir intégré le conservatoire de Mée-Sur-Seine afin d’y apprendre la flûte traversière, la batterie et le saxophone, tout en pratiquant le hip-hop sur le côté et en se livrant à l’écriture de premiers textes de type Slam, elle décide par la suite de se lancer dans la vie circassienne en passant le concours de l’Académie Fratellini, qu’elle va louper par manque de technique qui reste à approfondir, mais sans se décourager l’artiste passe sa vie en classe préparatoire pour les écoles du cirque à Lille, avant de passer une seconde fois ce fameux concours et de le réussir cette fois avec brio, ce qui lui permettre d’y passer trois ans et de faire la connaissance de la chorégraphe Raphaëlle Boitel qui deviendra plus tard son agent. En 2016, elle commence à s’intéresser au 7ème art et fait ses débuts dans le film « 120 battements par minutes », un véritable film coup de poing sur les années Sida, que l’on peut classer parmi les films les plus réussis sur le sujet après les Nuits Fauves. Entre Septembre 2017 et Mars 2018, c’est la chanson qui lui ouvre les bras et Aloïse Sauvage va commencer tout petit doucement à sortir ses premières compositions tout en assurant les premières parties d’Eddy de Pretto, pour se lancer peu de mois plus tard dans l’écriture de nouvelles chansons en vue de les enregistrer sous la houlette des producteurs Josh et Le Motif, tout en participant au Festival des Trans Musicales. Elle n’oublie pas pour autant le cinéma et se fait remarquer par le tandem Nakache et Toledano qui l’engage pour le film Hors-Normes. Une discipline qui ne semble plus la lâcher vu que l’année 2019 sera marquée par sa participation au fil « Les Fauves », mais trouve tout de même le temps de sortir un premier EP intitulé Jimy. L’été de la même année, elle retrouve les plateaux mais cette fois pour une série télévisée « Possessions », qu’elle tourne pour Canal +, et enfin en 2020 elle sort un véritable premier album studio « Dévorantes », aux influences Rap et dès la première écoute on retrouve des parfums de Diam’s et de Stromae, avec des textes assez sérieux vu qu’elle aborde l’amour, le lesbianisme, l’homophobie, la liberté, l’émancipation, l’absence du père, le cancer et la dépression, bref cela ne rigole pas dans l’univers d’Aloïse Sauvage, mais le tout est servi par un talent de plume que ‘on ne trouve pas à chaque coin de rue.
En 2022, l’artiste revient avec un second album qui confirme tout le bien que l’on pensait d’elle et nous invite à partager les pages d’un journal intime aux habillages hip-hop de combat voire en pop non-dénuée d’une certaine forme d’acrobatie, assistée par l’ingénieur du son Elio Agostini et beatmakers que sont Twenty9, Wladimir Pariente, ou encore Paco Del Rosso. Parmi les thèmes mis en évidence dans ce second effort musicale, on retrouve la dépression, le féminicide, le consentement, l’harcèlement, la rupture amoureuse, l’amour qui permet de vaincre de sombres pensées. En peu d’années de carrière, l’artiste montre déjà une sacrée palette de talents et nous remémore qu’il va falloir apprendre à compter avec elle dans le futur, avec des textes coups de poing, et sacrément bien écrits, qui font de ce second opus la véritable tuerie francophone de mois d’Octobre.