Portons un toast à Neil Young ! :


On peut être un grand nom de la musique et omettre de sortir les albums que l’on met sur orbite avec coeur, c’est un peu l’histoire qui arrive à Neil Young qui a enfin la bonne idée de publier 20 ans après sa confection, l’album « Toast » car oui vous avez bien lu, il ne s’agit pas ici d’une ressortie agrémentée d’inédits comme il est de coutume d’en découvrir chez d’autres artistes, mais bien la publication d’un album qui avait été laissé sur les étagères en 2001, un opus qui a par ailleurs été réalisé en étroite collaboration avec Crazy Horse, le groupe fétiche de Neil Young, et son titre « Toast » n’a pas pour but de laisser Neil Young vous parler de gastronomie, mais il fait juste référence aux Toast Studios de San Francisco qui furent le lieu d’enregistrement de cet album. Alors pourquoi avoir laissé cette bouchée culinaire sur l’assiette pendant aussi longtemps ? : de la bouche même de Neil Young, Toast qui ne renferme que 7 titres mais dont certains disposent d’une belle durée, est un album dont l’axe s’articule autour du désarroi amoureux de l’artiste et forcément on ne peut pas dire qu’il soit d’une joie intense, et c’est pourquoi Neil Young décide de le mettre de côté pour se concentrer sur la mise en boîte d’un autre album « Are you passionate ? », considéré comme un bon album de l’artiste, même s’il n’avait pas été considéré à sa juste valeur au moment de sa sortie. Toast est une bouchée gourmande constituée de chansons douces, subtiles avec cette petite dose de décharge électrique qui ravive le palais, mais avec toujours la présence d’une profonde humanité de la part de Crazy Horse, qui sert à merveille ces compositions de Neil Young. Lorsque l’on entend « Quit », l’un des titres de cet album sauvé des eaux, les oreilles des fins mélomanes se souviendront que son intro se retrouve via le morceau Don’t say you love me, que l’on va finalement retrouver sur « Are you passionate ? », l’album qu’il a choisi de privilégier à l’époque, le tout réenregistré avec Booker T. and the MG’s, ce qui laisse à penser que Neil Young n’est probablement pas déçu de l’album qu’il est pourtant en train d’écarter du droit chemin des studios d’enregistrement, et ce n’est pas Goin’ Home dans une version rallongée d’une minute par rapport à l’original qui viendra démentir le contraire, et qui a servi également l’album « Are you passionate ? », qui à l’époque, avait bénéficié de la faveur des Rois, sans parler de Mister Disappointment que l’on retrouve sur « Are you passionate », qui sur Toast se transforme en How Ya Doin . Le dernier titre de l’album « Toast », à savoir « Boom Boom Boom », n’est autre que le « She’s a healer », réduit à neuf minutes, du même album « Are you passionate ? ». Cependant l’album « Toast » ne repose pas uniquement sur les vestiges d' »Are you passionate », vu qu’il renferme aussi son lot de titres inédits jusqu’à ce jour tels que Timberline, Gateway of love et le single que l’on entend beaucoup pour le moment, « Standing in the light of love », un titre dont les 10 minutes viennent nous faire oublier que cette sortie de 2022 ne renferme pas énormément de titres. En conclusion, on peut dire qu’à l’époque de sa mise en chantier, « Toast » fut l’album auquel Neil Young n’eût pas la force de croire dans l’immédiat, oubliant que son groupe Crazy Horse avait des doigts de fée, et avait pour aptitude de composer des morceaux d’une magie intense, et au lieu de réenregistrer certaines chanson afin de les mêler de bric et de broc avec d’autres morceaux provenant de contextes différents, il aurait mieux fait de laisser vivre directement ce délice que constitue Toast, et a commis à l’époque, une belle erreur vite réparée dès aujourd’hui avec cette sortie tant attendue depuis des années, car on tient définitivement entre ses mains, un disque on ne peut plus magnifique à savourer entre deux toasts et un bon cocktail ! .