Polnareff, reprises des négociations ! :


Le moins que l’on puisse dire avec Michel Polnareff c’est que ce n’est pas un artiste atypique. Lorsqu’il compose de nouvelles créations il aime prendre son temps très certainement pour le plaisir de bien faire et d’être toujours en recherche de la perfection artistique et mélodique, même si dans son cas il bat des records jamais égalés par d’autres détenteurs de la Palme du tranquille et décontracté tels que Cabrel ou encore Voulzy pour ne citer qu’eux, à l’exception que pour Michel Polnareff la sauce ne semble plus prendre, et ce n’est pas l’échec commercial retentissant de son dernier album qui remonte déjà à quatre longues années « Enfin! », attendu depuis 28 longues années excusez du peu, qui viendra démontrer le contraire. Ce bide trouve son explication par le fait qu’à l’époque Polnareff qui n’a pourtant rien perdu de sa qualité de mélodiste et de chanteur, et qui avoue disposer d’assez de matière destinée à l’écriture d’une bonne dizaine d’albums neufs, déçoit son public par le fait qu’au final il ne sera de retour qu’avec 6 nouvelles compositions dont 4 sont co-signées avec Laurent Lescarret, Dorian pour les intimes car parmi les 8 chansons présentées, dont sont déjà connues du grand public depuis belle lurette dont « Ophélie flagrant délit » qui remonte déjà à 2006 et « L’homme en rouge » qui date de 2015 et on ne parle même pas des 3 instrumentaux certes superbement produits mais qui sont nettement trop longs surtout lorsque l’on ambitionne de revenir sur le devant de la scène avec de réelles nouvelles compositions et bien entendu même si « Enfin! », brille surtout par la voix virtuose de l’artiste sans parler de la justesse et du professionnalisme qui demeurent sa marque de fabrique, le public ne pourra qu’être déçu surtout celui de la première heure par si peu de prises de risques, avec même parfois des textes qui ne sont pas à la hauteur de la verve poétique à laquelle l’artiste avait pris l’habitude de nous délecter. Pourtant on ne peut être que séduit par son grand survol musical présent sur cet album, vu que l’on passe allègrement du Big Bang aux atmosphères au parfum de folk, sans oublier le Disco toujours omniprésent et cette touche de pop qui se mêle parfaitement bien aux ambiances symphoniques, avec pour seul constat que l’Amiral comme il aime se faire appeler, n’est jamais aussi bon que lorsqu’il capte notre attention avec des superbes ballades comme il sait en faire. Cette année ne devrait pas réconcilier Polnareff avec son public, vu que surfant sur la mode des albums en mode reprises qui inondent les bacs des disquaires tous les ans à la même époque, l’artiste propose une formule piano-voix de ses plus grands succès tels que « Le Bal des Lazes », « Qui a tué grand’maman ? », « Sous quelle étoile suis-je né ? », « Holidays », « Tout pour ma chérie », Goodbye Marylou », j’en passe et des meilleures. Bien entendu, on ne peut être charmé que de pouvoir réécouter de grands tubes en puissance dans leurs versions épurées et sublimées, avec toujours cette magnifique voix omniprésente, mais très sincèrement après la déception en demi-teinte de 2018, on s’attendait véritablement à ce que l’artiste revienne sur le devant de la scène avec de nouvelles compositions, et pas de nouveau avec du réchauffé, même si on se lasse jamais de goûter de la cuisine à la sauce Polnareff et que l’on reste en pamoison devant la sincérité d’un artiste qui démontre encore une fois les torrents d’émotions qui peuvent le submerger lorsqu’il réenregistre une chanson comme « Mes Regrets ». La seule bonne nouvelle au final avec ce retour c’est que Polnareff refera de la scène avec une date prévue pour le 30 juin à Forest National pour ce qui concerne la Belgique, mais très sincèrement l’artiste pouvait nous faire ce beau cadeau tout en nous dispensant d’une XXème forme de compilation, comme s’il arrivait à un moment de sa carrière où toute tentative de s’essayer à nouvelles compositions était directement vouée à l’échec . Souhaitons que cette nouvelle tournée puisse inspirer le néanmoins Grand Polnareff et qu’il nous revienne enfin avec un véritable album de réelles nouvelles compositions, et si l’on est un peu sévère avec celui que l’on aime, c’est par le simple fait que l’on adore l’homme et son oeuvre, et qu’au final ce sera toujours il était une fois lui et nous, et on n’oubliera jamais cela !.