Patrick Bruel, place au Grand Homme ! :


Artiste insatiable et véritable touche à tout, alors qu’il est pressenti très prochainement pour faire ses premiers pas dans une série et que depuis 2017 il est devenu un véritable chef d’entreprise en mettant sur le marché, la marque « Le Domaine de Leos », un vibrant hommage à ses deux fils, spécialisée dans la production d’huile d’olive et de produits cosmétiques, une nouvelle corde à son arc après le cinéma et la chanson, Patrick Bruel revient déjà sur le devant de la scène mais cette fois musicalement grâce à l’album « Encore une fois », un nouvel album imprégné notamment de l’actualité morose des deux dernières années, après l’avant-dernier opus « Ce soir on sort » sorti voici quatre années, dont le titre faisait référence au besoin de renouer des contacts sociaux et tout simplement revivre après avoir vécu l’immonde atmosphère des attentats et ce un peu partout dans le monde. Ce nouveau come-back discographique avait déjà été amorcé l’an dernier par le single « A la santé des gens que j’aime », véritable ode et acte d’amour envers celles et ceux dont la présence n’ a pas manqué de nous faire défaut cruellement pendant le confinement, et que l’on doit à la plume de Félix Gray rendu célèbre notamment grâce à des titres comme la Gitane et A toutes les filles, avec son complice Barbelivien. Aimant prendre son temps entre les différentes sorties d’albums toujours entrecoupées de vastes moments scéniques, Patrick Bruel est revenu plus vite que prévu et on ne s’en plaindra pas, par le simple fait que le confinement forcé et le report de certaines dates de concerts ont réveillé chez lui son envie de se remettre très vite à son premier métier afin de tuer le temps de la meilleure des façons, même s’il n’a pas manqué de régaler son public en lui offrant des concerts acoustiques. Ecrit et composé en grande partie par Patrick Bruel himself, accompagné à la réalisation par son complice Benjamain Constant, ce nouvel album fait la part belle aux fidèles collaborateurs de toujours tels que Félix Gray, Gérard Presgurvic, Paul Ecole, Skalp tout en s’ouvrant à d’autres nouveaux venus tels que Hoshi, Mark Weld, Nino Vella, Skylar Mones, Yuksek, Skalp, Benjamin Boukris et Mosimann qui a récemment collaboré avec Grand Corps Malade et que l’on ne présente plus, lui qui a triomphé à la Starac et dont la renommée en tant que DJ n’est plus à faire. Comme toujours les albums de Patrick Bruel sont un large condensé de tout ce qui fait l’intimité de l’artiste qui n’hésite pas à se livrer et de tout ce qui résulte d’une actualité qui ne nous gâte pas en ce moment, sans oublier une bonne couche d’universalité. Ici au sein de la rédaction de Confestmag, nous n’avons pas manqué d’être touché par le titre « Lettre à la con », une correspondance entre un jeune gamin touché par cette saleté de crabe et sa maladie. Difficile également de ne pas penser à « Casser la voix », lorsque l’on écoute la chanson « On en parle », avec cette impression que la boucle et bouclée et que dans un monde qui se refuse parfois à opérer de profondes mutations, on se retrouve souvent forcé à réenfoncer le clou. Tout enfant qui aime sa mère comme il se doit de l’aimer ne pourra pas rester insensible au titre « L’Instit », un vibrant hommage de Patrick Bruel à sa mère, et lorsque l’on est attaché à ses racines, on ne peut qu’adhérer à ce très beau texte qu’est « Je reviens », par le biais duquel l’artiste démontre son souhait de renouer avec l’Algérie très prochainement. Truffé de rythmes électro-pop et latinos, ce nouvel opus fait quitter toujours plus l’artiste de sa zone de confort tout en explorant de nouvelles sonorités, une démarche que l’artiste opère depuis des albums comme « Bruel » paru en 1994 et « Juste Avant » sorti cinq années plus tard, avec l’envie de crier à celui qui veut bien l’entendre qu’il est plus que cette caricature dite de Bruelmania dans laquelle on a tenté de l’enfermer à un moment donné de sa carrière. Catalogué autrefois dans la catégorie « Chanteur à Midinettes », Patrick Bruel démontre justement toute l’étendue de sa palette d’artiste en surfant allègrement entre tonalités à la fois graves et légères qui font de lui l’homme multi-facettes qu’il est devenu.