On dit « WE » au dernier Arcade Fire ! :


Après un album « Everything Now » accueilli en demi-teinte par la critique, le groupe issu de Montréal, Arcade Fire remet le couvert avec le concept album « WE », qui même s’il ne renferme que 7 titres pour une durée d’une quarantaine de minutes, a pour mérite d’innover en testant le concept consistant à diviser une oeuvre musicale en deux parties, et ici celle intitulée « I » qui peut se caractériser par une collection de chansons desquelles une certaine anxiété découle par rapport à la fin de l’Empire Américain, et « WE » qui donne son titre générique à l’album, qui invite les gens à sortir de la torpeur dans laquelle ils sont plongés . La réalisation du nouvel opus a été confiée à Win Régine et Nigel Godrich dont la réputation n’est plus à faire, après avoir oeuvré sur l’inoubliable album de Radiohead, mais tout aussi pharaonique Ok Computer. Il en découle par conséquent pas mal de retenue avec un groupe qui souhaite laisser respirer ses nouvelles compositions comme jamais il ne l’aurait fait auparavant, avec la volonté de s’attarder dans un premier temps sur les timbres sonores, les claviers, les percussions, les cordes et les guitares avec une bonne dose d’énergie assumée, ce qui ne veut pas dire que l’émotion est condamnée à passer à la trappe. Si l’on s’attarde sur les textes, on constate que le premier volet du nouvel album s’attardent comme souvent sur les dangers du web qui nous isole de tout contact humain, tandis que la seconde partie incarne mieux les sentiments ressentis par Arcade Fire et nous livre des morceaux d’anthologie tels que « Unconditional I (Lookout Kid), une chanson dédiée à l’enfance avec des sonorités remémorant Abba. Cet album par rapport au précédent se caractérise également par un côté moins cynique, laissant une place vraie pour les sentiments teintés de désillusion voire d’espoir, selon le fait que l’on s’attarde sur une partie et/ou une autre de cet album, ce qui nous donne le choix de flirter avec l’aspect solaire et/ou plonger dans notre part de ténèbres et ce en fonction de nos ressentis du moment. Enregistré au début de l’année 2020, ce nouvel opus a été interrompu en pleine phase créative en raison de la Covid-19, ce qui a laissé le temps à Régis Chassagne et Win Butler de se pencher sur d’autres compositions pour aboutir à une oeuvre témoin de son époque, vu que ce nouvel opus récolte les expériences d’Arcade Fire de ces deux pénibles dernières années, mais aussi les inquiétudes légitimes face à l’isolement en plein confinement, pour aboutir à la joie voire la puissance de notre reconnexion actuelle au monde qui nous entoure et qui se traduit bien dans la seconde partie de l’opus. Bref, un album qui ne laisse pas indifférent et qui parle à tout le monde.