Obispo, toujours beau même sous la pluie ! :


CREDIT PHOTO : Dominique Gau
Depuis qu’il avait fondé sa propre application musicale « Obispo All Access », l’artiste avait semé le doute dans le coeur de son public qui craignait de ne plus avoir à sa disposition des éditions physiques de ses oeuvres musicales, car on sait oh combien tout collectionneur imprégné de la discographie d’un artiste cher à son coeur, n’est pas un grand passionné du dématérialisé et aime disposer à son gré d’objets qu’il peut avoir avec soi à tout moment de sa vie de fan, car comme Obispo se plaisait à le chanter si on existe c’est en partie grâce au fait que nous sommes fans.
Aujourd’hui ces derniers peuvent être soulagés car le retour d’Obispo ne se limite pas seulement à la sortie d’un nouvel album physique, mais également au retour de sa discographie au sein des plateformes de streaming après avoir retiré celle-ci pendant deux longues années, et l’artiste réintègre les playlists de ses auditeurs. N’ayant pas de chance avec les artistes qu’il vénère, Obispo nous faisait ces dernières années des confidences sur le fait qu’il avait été amené à écrire des chansons pour un nouvel album pour France Gall, mais qu’à l’issue de l’écoute de celle-ci, l’artiste aujourd’hui disparue lui aurait rétorqué que ce n’était pas inintéressant mais que cela n’était pas du Michel Berger. Une déconvenue de plus après les réactions de Polnareff concernant la sortie de l’album Fan, qui lui aussi ne semblait pas apprécier toute forme d’hommage même de son vivant.
Concernant France Gall, les chansons composées ne furent pas perdues vu qu’elles ont été offertes à d’autres artistes et qu’elles ont contribué à construire leur renommée, sans parler des grandes causes comme le SIDA qui ont pu bénéficier d’hymnes solides pour appuyer l’aide apportées aux malades . En outre, elles ont été revues et corrigées par Pascal Obispo qui a consacré ces dernières années, deux albums à France Gall dont l’un renfermait justement les compositions imaginées par Obispo, mais aussi un opus nous livrant de nouvelles versions des plus célèbres tubes de France Gall, ce qui signifie qu’au final le public n’a pu se mettre de nouvelles chanson d’Obispo dans les oreilles depuis 5 longues années.
Enfin, le vide est enfin résorbé avec la sortie d’un nouvel opus au titre accrocheur et énigmatique « Le Beau qui pleut », pour lequel il a fait appel à des pointures de renommée telles que Pierre- Dominique Burgaud qui avait déjà travaillé avec Laurent Voulzy, Manu Katché que l’on a pu retrouver notamment sur les albums de Sting, et Gautier Capuçon , célèbre violoncelliste, tout en se faisant plaisir car on retrouve dans ce nouvel album deux duos, dont l’un avec Giordana Angi, « J’étais pas fait pour le bonheur », qui nous conte l’histoire d’un amour impossible le tout mis en valeur par une mélodie positive au ton pop.
Artiste complète, empreinte d’une forte personnalité et d’un talent inné, Giordana Angi était par conséquent l’artiste toute trouvée pour donner la réplique à Obispo qui a fait également appel à Alexia Gredy pour lui donner la réplique sur le titre « Les Longueurs », une artiste à la voix douce et aux textes sensibles qui a fait ses premières armes dans la chanson un peu par pur hasard car à la base elle se situait loin du sérail d’un milieu artistique qu’elle connaissait finalement peu, ce qui ne l’empêche pas de sortir en 2017, un premier mini album qui va contribuer à lui ouvrir les portes d’un univers au sein duquel elle a toute sa place.
Toujours reconnu pour ses talents de mélodiste hors-normes, Obispo a toujours en revanche essuyé des critiques par rapport à ses textes que certains trouvaient trop simplistes et souvent estampillés Lionel Florence. C’est ainsi qu’un soir de décembre alors qu’il se produisait à l’Ubu de Rennes, Obispo converse avec des journalistes lui avouant qu’ils aimeraient l’entendre dans des compositions d’autres paroliers et si possible, n’étant pas issues de sa propre plume et alors que certains artistes auraient pu se vexer et se chopper une déprime carabinée après de tels propos, Obispo de son côté semble avoir entendu le message même maladroit que l’on a tenté de lui faire passer et pas étonnant par conséquent que ces dernières années ont été marquées par la sortie d’un album dédié aux textes de la grande poétesse Marceline Desbordes-Valmore, tandis que Benjamin Biolay fut appelé à la rescousse quand un album très rock se préparait à sortir, intervenant pour la moitié des titres.
Aujourd’hui en faisant appel à Pierre-Dominique Burgaud à qui l’on doit notamment le conte musical, « Le Soldat Rose », Pascal Obispo poursuit son esprit d’ouverture envers l’autre et signe ici l’un de ses meilleurs albums qui vient ainsi couronner en beauté de carrière, et pour ce qui est du titre de ce futur chef-d’oeuvre, il faut savoir qu’il s’inspire des souvenirs d’adolescence d’un artiste qui a passé une dizaine d’années en Bretagne, tout en découvrant le rock et la pluie typique à la région.