CREDIT PHOTO : JACO BERGER

Hasard du calendrier oblige, tandis qu’Indochine sort sa dernière tournée des Stades en support physique, voici que nous revient Mickaël Furnon alias Mickey 3D, à qui l’on doit le fameux « J’ai demandé à la lune », un tube qui a repropulsé Indochine au sommet des Charts, avec la particularité de constituer l’un des rares titres que l’on ne doit pas à la plume de Nicolas Sirkis, et qui pourtant a contribué à une véritable renaissance du groupe boostée par l’album Paradize qui a suivi. Sept longues années séparent la sortie de l’album précédent de Mickey 3D, Sebolavy et le dernier en date « Nous étions des Humains », avec pour seules nouvelles du groupe, une nouvelle version du tube Respire qui a contribué à leur reconnaissance unanime à l’automne 2020 avec en guests Bigflo et Oli que l’on ne présente plus et Sous le Soleil, un single paru en 2021 qui est extrait des sessions de l’album La Trêve sorti 20 ans plus tôt. Alors comment décrire la joie du public lorsqu’en septembre dernier, l’occasion de pouvoir écouter du matériel neuf du groupe lui était donnée, avec ce single « Emilie dansait », baigné par des souvenirs d’adolescence et sentant bon la nostalgie, une petite madeleine faisant du bien dans ce monde de brut, avant de pouvoir écouter les 12 nouveaux titres d’un album flambant neuf. Le moins que l’on puisse dire et à mon avis et il ne doit pas être le seul, à l’instar de Mylène Farmer avec son indémodable Désenchantée, Mickaël Furnon n’est pas un grand adepte de l’époque dans laquelle on vit, et console cette petite forme de désespoir à travers des expériences passées qu’il préfère se remémorer avec cette pincée de nostalgie que l’on retrouve sur des titres comme Nous étions des humains, lettre à Louison ou Je me souviens tout en appuyant là où cela fait mal et en rajoutant une couche de désillusion avec des textes tels que Je croyais et Mon pays est tombé. Même si l’époque est loin de s’inscrire dans un optimisme ambiant avec l’être humain condamné à creuser son sillon de maints bonheurs au sein de champs du possible tourmentés, il ne faut pas se priver de l’écoute de ce nouvel album qui n’est pas publié pour enfoncer le clou et plomber encore plus l’atmosphère, car on trouve également sur ce nouvel album, des bulles dites de respiration avec par la exemple, la danse des éléphants qui nous invite à encore croire que le monde peut se révéler être beau, loin de ses tumultes et ses turpitudes, même si le clip s’illustre entre autre d’une série de manifestations récentes qui ont vu le jour en septembre 2022, afin de démontrer que l’attachement aux valeurs sociales n’est jamais loin lorsque l’on écoute un album de Mickey 3D. En guise de petit vaccin de rappel, on écoutera également avec attention, le titre Un oeil sur toi qui n’est pas sans faire référence à Respire, le titre qui a lancé le groupe, et qui termine ce nouvel album d’une façon plus punchy, tandis que la référence à Renaud a également sa place avec Les réseaux social, confirmant que l’on peut s’exprimer par rapport à des sujets graves sans oublier de rester dans un ton superficiel et léger, et ne croyez pas qu’ici au sein de Confestmag, on donne la priorité aux fautes de français, car en fait le titre Les réseaux social a été libellé de la sorte pour rendre hommage à Renaud qui lui avait écrit Les Animals à travers un album dédié au jeune public. Malgré le ton grave qui imprègne l’album, Mickey 3D ne manque pas d’humour en publiant une chanson intitulée N’achetez pas mon disque qui est d’ailleurs le slogan de marketing utilisé par les outils de communication du groupe, à une époque où l’on sait que les crises pandémiques à répétitions n’ont fait que plomber le marché de l’industrie musicale, mais on ne se fait pas trop de soucis pour Mickey 3D dont le retour était fortement attendu et gageons que le public ne suivra pas cette consigne, et qu’il ira se ruer sur ce nouvel album qui flirte avec chansons de qualité, gravité, inespoir un terme cher à un autre artiste Hubert-Félix Thiefaine et moments plus légers, un savant cocktail qui épouse fortement notre époque actuelle.

CHRISTOPHE COCU (237)

Auteur ConFestMag
Président du fan club officiel de Mylène Farmer Belgique

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