Mentissa, la vingtaine qui fait Bam ! :


Crédit Screenshot : Mentissa Aziza et Vianney / MYTF1.FR / The Voice – TF1 / ITV Studios
Mentissa Aziza, je te veux si tu chantes pour moi, aurait pu s’écrier Daniel Balavoine, est une auteure-compositrice-interprète francophone belge qui a été révélée l’an dernier grâce à la 10ème saison de The Voice (édition française), dont elle fut finaliste mais sans remporter la victoire. Cependant, l’artiste n’a pas tout perdu en participant à ce télécrochet, vu que que son coach beau-papa Vianney n’a pas hésité à l’emmener en tournée afin qu’elle ait la chance d’assurer ses premières parties, tout en trouvant encore le temps de lui composer son premier tube « Et Bam », qui deviendra disque d’or après avoir été streamé près de 15 millions de fois et qui était annonciateur d’un premier album « La Vingtaine » désormais disponible chez tous les bons disquaires et qui renferme 11 titres surfant avec ce que la chanson française classique fait de mieux et de la pop à la sauce Adèle. Même si l’on pensait que Vianney serait à la barre de réalisation de ce premier du début à la fin, il n’en n’est rien vu qu’au final il ne signe qu’un second titre « Mamma Mia » qui n’est pas la reprise d’Abba, mais qui a des parfums de ce que fait Gims, musicalement. Dans un désir le plus absolu de voler de ses propres ailes et de se détacher de son mentor bienfaiteur, pour bien montrer au monde de la musique qu’elle n’était pas sa protégée, Mentissa n’a pas manqué d’aller chercher les services musicaux d’autres pointures de renom telles Vincha qui a déjà écrit pour Ben Mazué, Yannick Noah, Claudio Capéo et Joseph Kamel qui a déjà travaillé avec Patrick Bruel qui vient de sortir son tout dernier album dont nous vous avons parlé récemment au sein des colonnes de Confestmag. En laissant les cordes s’emparer de la majorité de l’album à la manière de Mylène Farmer avec « L’Emprise », donnant à cet album un aspect symphonique et lyrique, Mentissa pour un premier opus ne choisit pas la facilité en proposant une oeuvre musicale qui s’écarte des formats convenus et qui permet à l’artiste de convoquer sur ces 11 titres, ses interrogations et ses réflexions intimes, mais aussi touchant à l’universalité des choses. Parmi les thèmes abordés sur cet album, on retrouve le complexe du poids en trop et les jugements coupables qu’il déclenche, un portrait d’une société au sein de laquelle règne en maîtresse l’hyperconsommation où tout doit aller toujours plus vite et plus loin. Ce qui se dégage de cette collection de chansons c’est très vraisemblablement la maturité et la sincérité qui sont les fers de lance d’une jeune artiste confirmant ainsi tout le bien que l’on pensait déjà d’elle , même sans avoir suivi l’ensemble de ses prestations sur les plateaux de télévision. Grâce à Mentissa, la chanson belge qui a su se renouveler de bien fort belle manière au cours des dernières années, s’assure ici d’un héritage qui devrait la hisser sur un piédestal solide comme le roc, afin de la faire briller un peu partout pendant de longues années encore. Après « L’Emprise », cet album de Mentissa est vraiment la seconde belle claque de la semaine et de cette année.