Lykkie Li redégaine plus vite que son ombre ! :

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A moins d’avoir passé les dernières années sur la planète Milky-Way, il est impossible d’être passé à côté de l’artiste Lykke Li et de son titre dansant et entêtant « I follow Rivers » qui fit tout le charme des boîtes de nuit lorsqu’elles n’étaient pas encore soumises aux mesures Covid-19. Comme la plupart des artistes qui s’envolent directement dès leur première production, on peut dire que ce single à force d’être joué et repris par d’autres , a pu être un fardeau pour l’artiste dont les productions suivantes sont passées et c’est vraiment dommage au rayon intimiste, mais l’artiste ne se démonte pas pour autant et revient ce jour avec le projet Eyeye, où il n’est plus question ici de se reposer sur les ficelles de la musique synthétique d’où est issue l’artiste, mais bien d’explorer un nouveau genre musical pour elle, la folk-musique, qui lui permet ainsi de voyager autour d’une voix dont elle explore les profondeurs afin de donner à ces nouvelles compositions, une forme de dépouillement teinté de mélancolie, dans lequel la musique réussit à se faire une place discrète pour ne pas dire apathique de sorte qu’elle nous donne l’impression d’être inexistante, tout en accompagnant et secondant la performance musicale de l’artiste qui passe allégrement du chant a cappella au biblique, dévoilant ainsi toute une palette de tant sorcier qui s’articule autour d’une voix qui demeure inoubliable, dès qu’on lui retire les artifices lui permettant d’évoluer. Seul regret autour de ce nouvel album, c’est qu’il suit la tendance du moment avec une durée à peine de 33 minutes via laquelle bon nombre des auditeurs des premiers albums de l’artiste seront sans aucun doute décontenancés, voire désarçonnés par le dénuement harmonique de cette nouvelle oeuvre, mais aura très certainement la bonne foi de reconnaître au final qu’un album réussi n’est pas au final celui qui s’inscrit dans un torrent d’exubérance mélodique et instrumentale, avec une production qui a été confiée à Björn Yttling, le partenaire de ses débuts. Chaque titre de ce nouvel opus s’accompagne d’un visuel basé sur les éternels cycles de l’amour, de l’addiction et de l’obsession. En faisant l’acquisition d’un micro à 70 dollars, l’artiste livre ici sans aucun doute son plus bel album de tous les temps, tout en nous invitant au recueillement dans ce monde perturbé.

CHRISTOPHE COCU (237)

Auteur ConFestMag
Président du fan club officiel de Mylène Farmer Belgique

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