Les Vieux Fourneaux – Tome 6 : L’oreille bouchée

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Wilfrid Lupano au scénario, Paul Cauuet aux dessins et Jérôme Maffre pour les couleurs

Chez Dargaud

Mimile, Antoine et Pierrot reviennent ! Sans oublier Sophie la petite-fille d’Antoine qui n’a pas sa langue dans sa poche pour les recadrer. Vous voyez de quelle série je parle? Le théâtre de marionnettes du Loup en slip ? Ni yeux ni maîtres, ce collectif de vieux qui organisent des attentats gériatriques pour contrer la boboïsation d’un bar ?

Oui, il s’agit bien des Vieux Fourneaux, la série qui devrait être remboursée par la sécurité sociale tant elle nous fait rire et nous donne la pêche, et qui nous donne envie d’être vieux comme ces vieux-là, ce trio de septuagénaires rock’n roll. 

Le tome 6 « L’oreille bouchée » ne déroge pas à l’énergie des tomes précédents, tout en leur faisant prendre l’air. 

Car Mimile a eu l’idée du siècle, inviter ses Pierrot et Antoine à le rejoindre en Guyane pour un séjour mystérieux. 

Exit les personnages secondaires tout aussi croquignolesques les uns que les autres, les allers-retours entre Paris et le sud-ouest, ce tome 6 recentre l’histoire sur nos 3 héros (sans oublier Sophie).

Nos 3 papys flingueurs toujours verts, sont donc plongés dans le vert émeraude de la forêt tropicale, pour un but qui fleure bon l’enfance, la leur, bercée par leurs rêves de pirates et d’aventures. 

Après avoir abordé le grand capital, les brouilles et les secrets de village, les Zad dans les tomes précédents, ce tome 6 « L’oreille bouchée » prend un ton aussi plus engagé, plus écolo en traitant d’un sujet dont on parle peu (ou en tout cas passez) : l’orpaillage et les dégâts écologiques qu’il provoque. 

Vous ne regarderez plus une bague en or de la même manière après avoir lu cette BD. 

On a vu évolué Emile et Antoine peu à peu ( ici Antoine est rajeuni, ultra enthousiaste, à mille lieues du personnage qui restait sur son quant à soi au début de la série).

Et Pierrot? Celui qui semble le pilier, le roc immuable tant il est toujours aussi grincheux, acariâtre, bougon, hé bien lui aussi commence à bouger les lignes. Au détour d’une rencontre dans la jungle, il va s’apercevoir que son attitude lui a peut-être fait rater des grands tournants dans sa vie.

Son passage à la sécurité de l’aéroport – figurez- vous que ce Pay flingueur anarcho gauchiste est fiché S – est d’anthologie : aux policiers qui lui reprochent d’être de la mouvance gauchiste, lui rétorque que « à mon âge, ce serait plutôt la traînance que de la mouvance».

Des dialogues qui font toujours mouche, un scénario toujours soigné aux petits oignons, des dessins toujours aussi énergiques. 

Oui, y a encore de sacrées braises dans ces Vieux Fourneaux-là !

Delphine Freyssinet (18)

Journaliste
https://rcf.fr/delphine-freyssinet

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