Lana Del Rey, l’hyperproductive ! :

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Il est loin le temps où les artistes nous fixaient rendez-vous tous les ans avec de nouvelles productions, à ce rythme étourdissant s’en suivirent des décennies où il était de bon ton de prendre le temps et de refaire son retour après une longue absence, seule Céline Dion faisait exception à la règle mais maintenant qu’elle n’est plus présente momentanément au sein du paysage musical, l’intérim a été trouvé en la personne de Lana Del Ray qui au cours des trois dernières années, n’a pas manqué de remettre le monde de la musique au goût des sorties cadencées. Cette année ne sera pas différente des autres pour l’artiste qui revient avec un 9ème opus pour lequel il faut avoir le coeur bien accroché, rien que pour prononcer le titre « Did you know that there’s a tunnel under Ocean Blvd », et qui pour se faire pardonner d’un retard non-justifié pour ce qui est de sa sortie qui était dans un premier temps prévue pour le 9 mars, a promis à son public d’y incorporer un tracklist de 3 featurings avec Father John Misty, Tommy Genesis et Bleachers que l’on avait déjà remarqué à l’automne dernier sur le dernier Taylor Swift, sans oublier une série d’Artworks nous dévoilant une artiste en tenue d’Eve sur l’une des reproductions.

Pour illustrer le titre de ce nouvel opus, l’artiste a choisi pour référence le tunnel Jergins qui avant sa fermeture en 1967, donnait l’accès aux piétons afin qu’ils puissent passer sous le boulevard afin de s’adonner à leurs activités sur la plage. Plus tard, des murs que l’on doit à l’homme viendront gâcher l’ensemble de belles mosaïques et de tuiles peintes faisant la beauté de cette construction. L’occasion pour l’artiste d’établir un parallèle entre la beauté de l’oeuvre et la sienne, en se demandant si un jour elle ne sera pas à son tour rangée de côté comme ce tunnel, elle qui a toujours pêché par un manque d’estime de soi, un thème récurrent à pas mal de ses oeuvres depuis son arrivée dans le métier en 2015. Alors pour faire face à ce trait de caractère et de personnalité, seul l’amour peut parvenir à maintenir le cap qu’il soit familial avec The Grants qui donne son ouverture à l’album ou vécu en compagnie d’êtres chers comme le suggère Fingertips. Au niveau des compositions, on retrouve les fidèles Jack Antonoff et Drew Erickson qui donnent à ce nouvel opus, une direction musicale tout en piano et cordes, une trajectoire amorcée depuis l’album Norman Fucking Rockwell, et qui prédestine Lana Del Rey à une carrière qui sera déterminée par l’originalité de ne pas faire comme tout le monde et qui s’en plaindra, mais aussi pour crier au monde entier qu’elle ne fait pas ce métier pour mettre des tubes en chantier, sa démarche se voulant plus poètique et surtout pourvue d’une ambiance que seule l’artiste est apte à créer.

Récemment auréolée du titre d’artiste féminine visionnaire par le média Billboard, Lana Del Rey continue à tracer son chemin en faisant fi du regard des autres, sage décision que chacun de nous devrait suivre, et poursuit une expédition intérieure pour ne pas dire introspection, sans oublier de s’attarder sur l’âme humaine dans son ensemble. Cette expédition musicale se fait à grands renforts de pop indé et de hip hop, en passant par la beauté des cordes, le tout pour une bonne heure et demie de musique, un exploit dans une industrie musicale formatée et qui présente de plus en plus des oeuvres de courte durée, la preuve en est que Lana Del Rey en ne suivant pas un chemin tout tracé, diffère bien de ses semblables pour notre plus grand bonheur.

CHRISTOPHE COCU (237)

Auteur ConFestMag
Président du fan club officiel de Mylène Farmer Belgique

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