La vision du monde selon Archive ! :

Members of British band Archive (LtoR) David Penney, Darius Keeler and Pollard Berrier, pose during a photo session in Paris on March 13, 2019. (Photo by FRANCOIS GUILLOT / AFP) (Photo credit should read FRANCOIS GUILLOT/AFP via Getty Images)

Ayant déboulé à plein régime dès les années 90’s, dans le monde du trip-hop et du rock progressif, Archive est un groupe fondé au départ par Darius Keeler et Danny Griffiths, sans oublier Holly Martin qui a rejoint le groupe voici déjà 11 ans en sa qualité de chanteuse. Toujours produit par l’excellent Jérome Devoise, ce nouvel opus fait suite à un best-of paru voici 3 ans, et succède à l’avant-dernier album du groupe, « The False Foundation ». Pour son retour, le groupe ne s’est pas moqué de son public, vu que les nouvelles aventures musicales d’Archive ne comptent pas moins de 17 titres, sans oublier Daytime Coma, l’un des premiers nouveaux titres à avoir été dévoilés l’année dernière dont la durée est de quatorze minutes. Ce nouvel effort musical a tenu ses promesses au niveau de l’écriture en raison d’un monde qui devient de plus en plus étrange et inquiétant, au vu des événements des dernières années, et à force de songer à ce à quoi allait correspondre ce nouveau projet, difficile pour Darius Keeler, le leader du groupe de ne pas donner vie à une forme de colère voire de noirceur, qui lui ont semble-t-il conféré une inspiration venant à point lorsque veut consacrer un album aux aspérités du monde avec son lot de frustrations et de challenge en ce qui concerne les membres du groupe en n’occultant pas une réflexion sur nos vies rendues difficiles par la santé qui peut vaciller, les circonstances socio-économiques qui sont hélas ce qu’elle sont et notre bien-être qu’il ne faut pas mettre de côté au sein de ce lot de préoccupations. Se voulant sombre dès les premières notes, l’album se refuse à emprunter des variations sur le même thème et bascule plus loin vers des moments simplissimes donnant ainsi à ce double album, un contraste qui nous remémore les moments de la vie à la fois sombres, mais aussi synonymes de périodes de plénitude. Souhaitant associer le son à l’image, le groupe a aussi opté pour accompagner la sortie de ce nouvel opus d’un film tourné en Super8, avec le procédé 360 Realy Audio de Sony, et qui va retracer la genèse de la création de ce douzième album entre espoir et lumière pour une oeuvre conçue au sein des studios d’enregistrement du RAK de Londres, au début de l’année dernière, histoire d’inverser la vapeur vu qu’en 2010, le concert qu’ils ont donné à la Seine Musicale de Paris, n’avait jamais pu être capté en vidéo pour des raisons de soucis techniques. Actuellement et parallèlement à la sortie de ce nouvel effort musical attendu depuis si longtemps, le groupe sort son deuxième single « Shouting Within », avec la sublime voix d’Holly Martin, et qui se veut le constat des connexions humaines qui peuvent être impactées par une situation inédite comme nous l’avons connue en 2020, mise en abîme paradoxale entre d’un côté des gens qui réclament une connexion à la vie sociale, tout en se méfiant du contact en raison de la pandémie entre autre. Convaincu que l’on peut s’en sortir et que la lumière est au bout du tunnel, tout en restant toutde même sur nos gardes car la part d’ombre guide encore cette lumière, ce qui donne à ce nouvel album, un intérêt certain oscillant entre négativisme et positivisme, se rapprochant ainsi au plus juste par rapport à ce que sont devenues nos vies. Archive confirme ainsi qu’il est bien le témoin de son temps et qu’il nous fait partager son ressenti, de quoi ne pas mourir idiot tout en écoutant de la bonne musique, que demande le peuple.