La nouvelle Jain est de retour ! :


Crédit photo : Shootpix/ABACA
Plus connue par certains par son vrai nom Jane Galice, la chanteuse Jain réputée dans le monde après les succès de ses deux premiers albums Zanaka et Souldier est enfin de retour après quatre années de silence et un long break mûrement réfléchi, après qu’elle ait décidé d’annuler les 9 derniers concerts de sa dernière tournée, ayant l’honnêteté intellectuelle d’annoncer à son public qu’elle se sentait rincée et qu’elle n’avait pas l’envie de faire le spectacle de trop, car il est vrai qu’elle a connu une carrière éclair après avoir amené la world music et la Pop au sein de nombreux foyers de mélomanes avertis qui ne se sont pas trompés à son sujet en la consacrant telle une artiste qui compte.
Elle revient donc de ces jours ci avec l’album « The Fool » et il ne faut pas y voir un hommage à Gilbert Montagné, mais bien à la carte dite du Fou que l’on retrouve lorsque l’on pratique le Tarot de Marseille, et d’ailleurs l’ensemble des 11 nouvelles productions qui composent ce nouvel effort musical, sont associées à une carte du célèbre jeu, et justement cette carte que l’on appelle « The Fool » est synonyme d’un nouveau départ, d’une prise de risque musicale également car Jain abandonne ici les sonorités qui ont fait la renommée de ses deux premiers opus pour une musique très seventies plus proche des artistes qu’elle aime écouter comme Stevie Nicks ou encore Kate Bush. Bien évidemment, l’artiste sait qu’elle remet carrément sa carrière en jeu en risquant de décevoir les fans de la première heure mais quand on fait ce métier, il faut savoir aussi avancer et selon ses dires, si ce nouveau projet ne rencontre pas le succès escompté, elle reviendra à ses premières amours le dessin, en s’éclipsant du métier. Pour en revenir à cette carte que l’on nomme The Fool, elle a également la particularité d’être dépourvue d’un numéro et elle peut donc être la première comme la dernière, mais en ce qui concerne ce troisième album c’est bien en première position que se trouve ce titre.
En pleine introspection pendant les quatre années au cours desquelles elle a décidé de s’éloigner des feux des projecteurs, Jain s’est interrogée sur elle-même et les futures orientations qu’elle souhaitait donner à sa carrière, ne souhaitant pas revenir avec de nouvelles compositions qui seraient la pâle copie de ce qu’elle a fait par le passé. Par conséquent, elle s’est isolée dans une cabane de pêcheur, un petit clin d’oeil à Françis Cabrel qui sait pour se mettre au travail sur de nouvelles maquettes et l’artiste aujourd’hui trentenaire ne souhaitait plus mettre en valeur des chansons bercées par les rythmes de la Pointe Noire ou encore du Congo, car Jain n’est plus retournée dans ces endroits depuis bien longtemps et il fallait faire une nette scission entre l’artiste qu’elle était à 16 ans quand elle composait des titres que l’on avait retrouver plus tard dans son premier album et la femme qu’elle est devenue, souhaitant mettre plus en valeur les styles musicaux qui bercent sa vie.
Au cours de sa période de break, elle s’est donc replongée dans la musique des Seventies pour y chercher l’inspiration et mettre des textes qui du coup prennent une autre ampleur, vu qu’ils sont plus personnels et donc d’une essence autobiographique , avec cette envie plus personnelle de mettre l’amour en évidence, chic idée dans un monde qui en manque temps. Afin de l’aider dans son come-back soufflant le vent du changement, elle a pu compter sur le fidèle Maxime Nucci plus connu dans le métier en tant que Yodélice qui avait également collaboré à la réalisation des deux premiers albums de Jain, mais que le public a bien connu aussi pour sa participation aux derniers albums de Johnny. Même si en écoutant l’album, on ne peut s’empêcher d’être replongé à travers des effluves d’encens, de psychadélisme, de folk ou encore d’Italo-Disco, la volonté de Maxime Nucci était surtout de rendre le concept moderne et de ne pas faire un copié-collé de ce qui faisait de mieux au sein des Seventies.
Passé la surprise du changement radical de style musical, on passe très vite à l’enchantement et on découvre avec plaisir que Jain a changé sans véritablement changer car elle reste une artiste honnête et intègre qui respecte son public, et en ce qui concerne le dessin, gageons que ce sera pour plus tard car ce troisième opus dispose des qualités nécessaires pour ne pas faire sortir Jain du métier et même sa propre mère qui a toujours pris l’habitude de lui tirer les cartes, lui a annoncé un bel avenir grâce à The Fool avec lequel elle trouverait son public comme par le passé.