How deep is his love …. ! :

Greenfields : The Gibb Brothers Songbook volume 1, est le dernier projet de Barry Gibb, le dernier survivant des Bee Gees, après que ses frères Maurice et Robin nous aient quittés respectivement en 2003 et 2012. Ce projet concept se veut un album hommage aux meilleurs titres du trio et Dieu sait oh combien ceux-ci sont nombreux à avoir traversé nos mémoires au fil des années, grâce à des rythmes discos survoltés poussés notamment par le succès du film la fièvre du samedi soir et d’un acteur montant à l’époque en la personne de John Travolta. Que dire également de leurs ballades écrites dans le sirop de la rue, qui ont jalonné ces soirées là où le skette braguette était de mise quand les trois voix au sirop de miel du trio de la ruche raisonnaient faisant fi à l’époque des bulles si ce n’est de celles contenues dans les verres de champagne qui s’entrechoquaient ignorant l’origine même du mot cluster. Même gravement contaminé et tournant au plus mal, le monde n’est pas encore prêt de donner son C4 à un groupe qui a marqué son temps au fer rouge et qui continuera à faire tourner ce dernier car quand une chanson est bonne et confectionnée en mode orfèvre, elle ne quitte jamais vraiment les étagères cloisonnées de nos souvenirs. A grands coups de renforts country, le dernier survivant de la fratrie légendaire se voyait mal à 74 ans, porter seul ce projet à bout de bras, et il a donc fait appel à d’autres grosses pointures telles Olivia Newton-John, l’inséparable complice de Travolta dans Grease, la boucle étant ainsi bouclée, Dolly Parton ou encore Brandi Carlile, que Barry Gibb emporte avec lui pour une série de duos de l’ordre de l’intime, qui dénote avec ce à quoi le trio nous avait habitués à l’époque de leur apogée musicale, et où l’hommage vibrant et poignant mais jamais surfait a pris le pas sur la fièvre tropicale des samedis soirs non-confinés où pour staying alive, il ne fallait pas porter de masque et encore moins garder ses distances de sécurité sur la piste de danse avec les stars du déhanchement sur piles alcalines et du rapprochement de proximité grâce à des slows d’anthologie. Parallèlement à ce premier CD se voulant un vibrant hommage et qui devrait en appeler d’autres, sort également au même moment un documentaire d’anthologie ayant pour titre The Bee Gees : how can you mend a broken, que l’on doit à Frank Marshall et qui retrace la carrière mythique du célèbre trio qui a stagné pendant près de 20 bonnes années au sein d’une mouvance que l’on peut qualifier de rock guilleret, avant de tout exploser au milieu des seventies , emporté par le succès international de Saturday Night Fever. En dépit des critiques élogieuses des fans et de nombreux retours positifs par rapport à ce documentaire, le dernier survivant d’un groupe qui n’a plus rien à prouver ne se sent pas disposé à le visionner de bouts en bouts car c’est dur pour tout le monde de revoir des personnes que l’on a appréciées alors que l’on sait parfaitement qu’elles ne seront plus jamais présentes auprès de vous, surtout que le trio n’a jamais cessé d’évoluer ensemble. En revanche si le public continue à vouloir de lui, Barry Gibb se dit disposé à reprendre la route des tournées dès que la fin de la pandémie aura sonné, afin d’aller prêcher la bonne parole du trio d’enfer qui savait mettre l’ambiance. A l’image du titre Immortality que le célèbre groupe avait interprété en compagnie de Céline Dion, Barry Gibb se refuse de dire adieu à ses frères et perpétue le vibrant hommage comme une flamme qui ne s’éteindra jamais.