Credit Photo : Jamie Hewlett

Depuis une bonne vingtaine d’années, le groupe Gorillaz représente la parfaite symbiose culturelle entre musique et animation, et derrière ce nom animalier se cache Damon Albarn que l’on ne présente plus tant l’artiste est prolifique et se retrouve sur tous les fronts, et à peine un dernier album solo paru en 2021, le sublime « The Nearer the Fountain, More Pure the Stream Flows », qu’il reprend déjà du service avec ce 8ème album de Gorillaz, avant de retrouver son autre groupe fétiche Blur pour une série de concerts dont il a le secret, mais bien entendu ce nouvel opus du groupe virtuel imaginé par Damon Albarn ne serait rien sans la symbiose existant entre l’artiste et Jamie Hewlett, à qui l’on doit la partie graphique du projet qui donne ainsi vie au chanteur virtuel 2D et également pianiste à ses heures, accompagné du guitariste Noodle qui se débrouille plutôt pas mal à la batterie également, de Murdoc Niccals à la basse et de Russel Hobbs à la batterie. La musique proposée par le groupe est des plus variée vu qu’elle flirte avec des courants musicaux incluant le rock, la musique alternative, la britpop, le trip hop, le hip hop, le reggae pop, le rock indépendant, le dub et pour saupoudrer le tout une bonne dose de musique électronique viendra faire l’affaire, le tout bénéficiant d’une production léchée grâce à Remi Kabaka Jr, batteur et percussionniste également à ses heures.

La genèse du groupe Gorillaz a commencé à prendre forme tandis que Hewlett et Albarn étaient en train de regarder MTV, et après des heures passées devant leur écran les deux hommes en viennent à la conclusion qu’à force de trop regarder, on plonge littéralement en enfer médiatique car on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup de choses dignes d’intérêt et c’est pour cela qu’ils vont décider de créer ce groupe d’animation destiné à être la symbiose commentée de tout ce joyeux bordel dédié à l’ennui et à la base, le groupe s’appelle Gorilla et son premier titre sera Ghost Train .

C’est grâce à un célèbre acteur de cinéma, Clint Eastwood du nom de son premier single que le groupe explose littéralement en 2001, avec un premier album qui s’écoule à l’époque à plus de sept millions de copies, avec déjà à la clé une immersion au sein du fameux Guinness Book des Records en tant que groupe virtuel des plus performants. Probablement pour ne pas prendre déjà le melon avant de commencer, le groupe va même demander à ce que l’on retire sa candidature lorsqu’il apprend que leur première aventure musicale est en lisse pour le Mercury Prize. Ne se prétendant pas être une parodie de groupes existant et encore moins appartenir à un projet destiné aux enfants, Gorillaz démontre avec la parution d’un second album en 2005 qu’il n’est pas là pour faire de la figuration et ce ne sont pas les prix qui vont encore pleuvoir qui vont démentir le contraire, jugez plutôt « Demon Days » va se certifier quintuple disque de platine au Royaume-Uni, double disque de platine aux Etats-Unis, sans parler du trophée remporté pour la meilleure collaboration pop avec parties vocales, et à l’époque lorsque l’on totalisait les ventes des deux premiers albums du groupe, on atteignait la somme astronomique des 15 millions d’exemplaires écoulés.

Pas de raison de stopper les machines et c’est en 2010 que débarque dans les bacs, le troisième album du groupe « Plastic Beach », démontrant que Gorillaz est véritablement ouvert aux styles musicaux les plus variés, vu que l’on va retrouver sur ce 3ème album des collaborations avec Snoop Dogg, Gruff Rhys, De La Soul, Bobby Womack, Lou Reed pour ne citer qu’eux. Pouvant compter sur un véritable fan-club et l’on n’en doute pas une seule seconde au vu des résultats mirobolants des ventes d’albums, Gorillaz fera même une surprise destinée à un public de plus en plus nombreux en lui donnant la possibilité d’acquérir l’album suivant « The Fall », grâce à une publication gratuite en guise de cadeau de fin d’année 2010, avant de rejoindre les échoppes des disquaires au printemps 2011. Six bonnes années plus tard, on découvrira l’album « Humanz », qui va continuer à propulser le groupe vers les sommets du succès en lui permettant de décrocher le prix du meilleur groupe anglais aux Brit Awards 2018, tandis que dans la foulée sort dans la même année, un autre projet « The Now Now ».

Lorsqu’il penche sur un septième album, le groupe n’a pas l’intention de suivre les sentiers tracés pour lui, et opte pour l’option d’enregistrer un single chaque mois de façon indépendante afin d’échapper au formatage souvent imposé par le marché musical, tout en lui permettant de réagir en temps réel aux choses, au lieu de restituer un vague souvenir. Le dernier album qui sort en ce mois de février devait être à l’origine la suite du précédent opus « Song Machine », mais au fil de son élaboration c’est un tout autre projet qui finalement a vu le jour et qui est à rapprocher avec ce que Gorillaz produisait à ses débuts, tout en se démarquant des précédents projets avec uniquement 10 chansons à la clé. Cependant les collaborations n’ont pas été oubliées et on retrouve ici aux côtés de Gorillaz, Thundercat, Tame Impala, Bad Bunny, Steve Nicks, Adeleye Omotayo, Bootie Brown ou encore Beck. Cette fois, c’est Greg Kurstin qui s’y colle également au niveau de la production, tout en ayant donné un coup de main à Dan Albarn pour la composition des titres, en n’oubliant pas de jouer certains instruments.

CHRISTOPHE COCU (237)

Auteur ConFestMag
Président du fan club officiel de Mylène Farmer Belgique

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